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Contrairement à ces derniers mois, la réunion de politique monétaire tenue à Riga, en Lettonie, “s’annonce très excitante”, promet Carsten Brzeski, économiste chez ING Diba.
Nouvelles prévisions économiques en main, la BCE devrait maintenir ses taux au plus bas mais surtout se pencher sur l’avenir du “QE”, soit les rachats de dette publique lancés en 2015 et auxquels se sont rajoutés les instruments de dette privés en 2016, pour éviter que la zone euro ne plonge dans la déflation, rapporte l’AFP.
Dans un contexte désormais marqué par une inflation modeste et une croissance soutenue, ce programme se poursuit au rythme de 30 milliards d’euros par mois au moins jusqu’à septembre prochain, et a porté à ce jour sur plus de 2.400 milliards d’euros.
L’institution de Francfort s’est jusqu’à présent appliquée à temporiser, au point que son président Mario Draghi a assuré lors de la dernière réunion d’avril qu’il n’avait pas du tout été question de la sortie du QE.
Mais Peter Praet, le chef économiste de la BCE, a envoyé mercredi dernier un signal remarqué en annonçant que l’institution devrait évaluer jeudi “si les progrès réalisés jusqu’ici ont été suffisants pour justifier un dénouement progressif de nos achats nets d’actifs sur le marché”.
Traduction: “même les +colombes+ de la BCE”, favorables au maintien d’un soutien appuyé à l’économie, “semblent s’accommoder d’une fin progressive du QE cette année”, estime Carsten Brzeski, à l’unisson de la plupart des analystes.
Reste que le contexte en zone euro se complique, avec une progression du PIB redescendue à +0,4% entre janvier et mars par rapport au trimestre précédent, contre +0,7% pour la période d’octobre à décembre 2017.
Dopée par les prix du pétrole, l’inflation a quant à elle grimpé à 1,9% en mai dans l’ensemble de la zone, pour se rapprocher de l’objectif “proche mais inférieur à 2%” fixé à la BCE. Mais en excluant l’énergie et l’alimentation, les prix ont plus modestement progressé de 1,1%.
Parallèlement aux données macroéconomiques, le conflit commercial s’est envenimé entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires, laissant redouter un engrenage de sanctions susceptibles de peser sur la conjoncture.
Enfin, l’arrivée à la tête de l’Italie d’un gouvernement clairement eurosceptique et anti-austérité a ravivé les craintes sur l’énorme dette du pays, qui représente un quart de la totalité de l’endettement public en zone euro.