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Les professionnels de l'eau des secteurs public et privé se sont réunis, mercredi à Salé, pour débattre de la gestion des déficits hydriques exacerbés par l'impact des changements climatiques.
Lors d'un séminaire organisé par l'Association marocaine de l'eau potable et de l’assainissement (AMEPA) sous le thème "Gestion des déficits hydriques en relation avec les changements climatiques", les professionnels du secteur se sont arrêtés sur la situation hydrique au Maroc, notant que l'année hydrologique 2021-2022 a été la plus sèche observée, en raison d'une situation pluviométrique déficitaire de 47% par rapport à la normale à l'échelle nationale, en plus de la baisse des plans d'eau de la majorité des nappes du Royaume et du recul de 40,41% du taux de remplissage des barrages au début de l'année à 25,81% à fin août 2022.
Cette rencontre a également été l’occasion d’aborder la politique du gouvernement dans la gestion de la pénurie d’eau, ainsi que les projets réalisés et ceux programmés dans le secteur au Maroc et la contribution du secteur privé pour surmonter les problèmes liés au stress hydrique et aux risques des changements climatiques, outre les avancées technologiques adoptées et celles préconisées pour en atténuer les effets.
Dans une déclaration à la presse, le directeur général de l'Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et président de l'AMEPA, Abderrahim El Hafidi, a indiqué que ce séminaire se tient dans un contexte particulier marqué principalement par le discours de SM le Roi Mohammed VI à l’ouverture du Parlement qui a clairement tracé une feuille de route et mis en évidence la véritable problématique de l’eau dans toutes ses dimensions (ressource, utilisation, infrastructures) pour valoriser cette ressource vitale et accompagner la demande croissante.
Cette rencontre a été l’occasion d’examiner en profondeur les contraintes actuelles et les défis à relever à l'horizon 2035, liés principalement aux problématiques de la ressource en relation avec le changement climatique et de la dépendance du modèle hydrique, particulièrement l'eau potable qui dépend de 97% environ des sources superficielles et souterraines, a-t-il noté.
Conscient de cette problématique, il a indiqué que le Maroc a mis en place, dans le cadre d'une vision proactive, le Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation, présenté devant le Souverain, qui a accordé une importance majeure aux nouvelles technologies pour le dessalement de l’eau de mer à titre d'exemple. A ce sujet, le Maroc a réussi à réduire le coût de production du m3 d'eau dessalée en couplant les stations de dessalement à des parcs éoliens, considéré aujourd'hui parmi les coûts les plus compétitifs au niveau mondial, a-t-il fait savoir.
Il a noté que le Royaume compte plusieurs stations de dessalement, dont quatre (Al Hoceima, Agadir, Tarfaya et Laâyoune) ont été réalisées au cours des trois dernières années, alors que 12 autres projets sont en cours que ce soit en stade de développement, en cours, des études d'ingénierie ou au niveau des appels d'offres. Ces projets vont permettre de réaliser à l'horizon 2035 une capacité additionnelle de l'ordre de 40% par rapport à la capacité totale, en vue de réduire les dépendances vis-à-vis des sources superficielles et souterraines.
En marge de ce séminaire, l'AMEPA a signé cinq conventions de partenariat avec l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan-II, l'Université Mohammed V de Rabat, l'Université internationale de Rabat, l'Ecole Hassania des travaux publics et l'Institut international de l'eau et de l'assainissement de l'ONEE, pour l'accompagnement des étudiants et leur mise en relation avec les entreprises membres de l'AMEPA.
Ce conclave a été ponctué par un exposé de la Direction générale de l’hydraulique au ministère de l’Équipement et de l'Eau sur la situation hydrique au Maroc (historique, perspectives, bilan des besoins en ressources en eau actuels et prévisionnels, contraintes et effets des changements climatiques), ainsi que par des interventions sur les solutions envisageables pour la gestion des stress (pénuries) hydriques, notamment pour les bassins déficitaires, la sécurisation des besoins de l'alimentation en eau potable et industrielle, de l'irrigation et de la desserte en eau potable dans les zones déficitaires.
Selon les organisateurs, cette initiative de l'AMEPA s'inscrit dans le cadre de sa contribution en tant qu'acteur principal du secteur de l’eau au Maroc.