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"Ces 10 dernières années ont vraiment été hautes en couleur", se remémore le joueur de 30 ans, passé sur les bancs de Tottenham, Cardiff ou Liverpool, avant de devoir disputer jeudi avec les Leones Stars son troisième match de poule face à la Guinée équatoriale.
De jeune espoir du foot anglais à la décadence, en passant par les pensées suicidaires et les addictions, Caulker revient de loin.
Le défenseur, né à Feltham dans la banlieue londonienne, n'aura représenté l'Angleterre qu'une fois. C'était en 2012 lors d'un match amical, perdu 4-2 face à la Suède. Caulker, tout juste 20 ans, s'y était illustré, en marquant un but pour sa première sélection.
Parmi les autres débutants anglais ce soir-là figurait également Wilfried Zaha, qui évolue désormais sous les couleurs de son pays d'origine, la Côte d'Ivoire.
Les deux hommes se sont retrouvés dimanche, 10 ans après, cette fois dans des camps opposés, lors de la CAN (2-2).
"J'ai eu une brève conversation avec lui, il m'a félicité pour mon retour au haut niveau", raconte Caulker. "Nous avons tous deux en quelque sorte pris des chemins différents".
"Mon histoire est faite de nombreux hauts et bas. C'est un voyage".
Celui qui a disputé 123 matches en Premier League joue désormais en Turquie, rejointe en 2019, d'abord chez Alanyaspor, puis au Fenerbahçe - il est actuellement en prêt au Gaziantep FK - après un détour par le championnat écossais.
Ces pérégrinations sont le résultat d'un long chemin vers la reconstruction. Souffrant de problèmes de santé mentale, Caulker s'est longtemps abimé dans les casinos, où il passait ses nuits à jouer et à boire pour tenter de chasser ses démons.
Début 2018, alors que les Queens Park Rangers viennent de résilier son contrat et que les clubs anglais échaudés par ses frasques hésitent à le signer à nouveau, il se retrouve à s'entraîner seul.
Puis arrive un an plus tard l'opportunité de partir en Turquie. "Ça m'allait bien. Etre loin, dans un climat chaud, vivre en bord de mer, cela convenait au nouveau moi".
Et cet été, il a répondu avec enthousiasme à l'appel pour représenter la Sierra Leone, le pays de son grand-père, découvert grâce aux actions caritatives qu'il mène désormais.
"Lors de ma première visite, j'ai juste ressenti un tel amour et une telle chaleur (...) que j'ai voulu en faire plus, et ce sentiment a grandi avec le temps", explique-t-il.
Aujourd'hui, il fait partie des piliers des Leones Stars. "Nous sommes très heureux de l'avoir. Il nous apporte un plus de 30, 40, 50%", se félicite son entraîneur John Keister.
"Avoir quelqu'un de ce niveau qui prend la décision de venir représenter un très petit pays comme la Sierra Leone, ça en dit long sur le gars".
Une décision que Caulker ne regrette pas. "Il y a de l'amour et du respect mutuel (dans cette équipe). Pendant mon séjour en Premier League, j'ai connu parfois cela, mais j'ai aussi vécu une expérience différente avec des batailles d'ego, cela peut vite devenir compliqué. S'intégrer peut parfois être difficile, mais ici j'ai vraiment l'impression d'être chez moi."
Pour lui, le football reste un monde où le bien-être des joueurs reste insuffisamment pris en compte.
"Cela s'est amélioré en termes de discours, mais en termes d'action, je n'en vois pas. Il y a encore beaucoup, beaucoup de joueurs qui me contactent (...) et qui sont en difficulté. C'est une situation vraiment triste", souligne-t-il.
A titre personnel, il vit désormais "simplement l'instant présent. Si vous m'aviez demandé il y a six ou sept mois, je n'aurais pas prédit que je serais ici aujourd'hui".
"La vie a une drôle de façon de vous faire évoluer. Je travaille dur. Je suis clean et sobre et j'espère qu'un jour je reviendrai en Premier League pour boucler la boucle".