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Statu quo: Le taux directeur maintenu à 1,5%


Alain Bouithy
Jeudi 23 Juin 2022

L’économie nationale connaîtrait cette année une forte décélération conjuguée à une exacerbation des pressions inflationnistes, selon Bank Al-Maghrib

Statu quo: Le taux directeur maintenu à 1,5%
Le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 1,5%, à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle de l’année 2022 tenue mardi 21 juin à Rabat. Comme l’avaient anticipé, pas plus tard que la semaine dernière, nombre de professionnels du marché, la CDG Capital Insight, BMCE Capital Global Research (BKGR) et d’autres organismes de la place, la Banque centrale «a décidé de maintenir l’orientation accommodante de la politique monétaire». La décision de la Banque centrale d’opter pour le statu quo a pour objectif de soutenir l’activité économique «tout en continuant de suivre de près l’évolution de la conjoncture nationale et internationale», a expliqué le Conseil de Bank Al-Maghrib. Dans un communiqué, l’institution publique rassure qu’elle avait déjà «intégré dans ses prévisions l’impact des décisions prises dans le cadre de l’accord social du 30 avril 2022». Cette décision tient également «compte de la nature des pressions inflationnistes, essentiellement d’origine externe, et du retour prévu de l’inflation à des niveaux modérés en 2023», a souligné la Banque centrale. Le Conseil, qui a approuvé le rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière du pays ainsi que sur les activités de la Banque au titre de l’exercice 2021, s’est également intéressé à l’évolution de la conjoncture internationale. Bank Al-Maghrib a estimé que le contexte actuel, marqué en particulier par l’enlisement de la guerre en Ukraine, la persistance de l’inflation à des niveaux exceptionnellement élevés, le resserrement des politiques monétaires et la détérioration des perspectives économiques, est défavorable pour l’économie marocaine qui pâtit déjà des conditions climatiques défavorables. L’environnement est tel que «l’économie nationale connaitrait cette année une forte décélération conjuguée à une exacerbation des pressions inflationnistes», a-t-elle prédit. Bank Al-Maghrib a en outre noté qu’en raison principalement de la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires ainsi que de l’accélération de l’inflation chez les principaux partenaires commerciaux, «les prix à la consommation ont connu une hausse sensible au cours des quatre premiers mois de l’année avec une progression moyenne de 4,5% en glissement annuel». La Banque centrale est persuadée que «cette tendance devrait se poursuivre à court terme». Et pour cause, l’inflation devait atteindre, selon ses projections, 5,3% pour l’ensemble de cette année avant de décélérer à 2% en 2023, tandis que sa composante sous-jacente atteindrait 5,2% en 2022 puis reviendrait à 2,5% l’année prochaine. Revenant sur les conditions climatiques défavorables, elle rappelle que la production céréalière reculerait en 2022, selon les estimations du Département de l’Agriculture, de 69% à 32 millions de quintaux. «La valeur ajoutée agricole devrait ainsi chuter de 15% cette année avant de s’améliorer de 12,9% en 2023 sous l’hypothèse d’une récolte céréalière moyenne de 75 millions de quintaux», a-t-elle souligné. Favorisée par l’assouplissement des restrictions sanitaires, la croissance des activités non agricoles devrait se consolider à 3,8% et retrouverait son rythme tendanciel en 2023 avec une progression de 2,8%, a poursuivi l’institution publique. Par conséquent, et après le rebond remarquable de 7,9% enregistré en 2021, «la croissance de l’économie nationale devrait ralentir à 1% cette année puis s’accélérer à 4% en 2023»,selon ses projections. Selon son analyse, les importations s’accroitraient de 24,2% en 2022 en lien essentiellement avec l’alourdissement de la facture énergétique, mais cette hausse se limiterait à 0,3% en 2023, sous l’effet en particulier de la baisse attendue des cours des produits énergétiques. Portées principalement par les ventes du phosphate et dérivés et du secteur automobile, qui s’établiraient respectivement à 102,7 milliards et 114,7 milliards de dirhams en 2023, les exportations s’amélioreraient de 22% en 2022 et de 0,8% en 2023, a-t-elle poursuivi. A noter que les recettes de voyage connaitraient une reprise graduelle, passant de 34,3 milliards de dirhams en 2021 à 54,3 milliards en 2022 et à 70,9 milliards en 2023 ; tandis que les transferts des MRE reviendraient progressivement à leur niveau d’avant crise, totalisant 87,3 milliards en 2022 et 84 milliards en 2023. Ainsi, «le déficit du compte courant se creuserait à 4,9% du PIB en 2022, après 2,3% en 2021, avant de s’alléger à 3,8% en 2023», a déduit BAM estimant par ailleurs que les recettes des IDE avoisineraient l’équivalent de 3% du PIB sur l’horizon de prévision.


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