Par les temps qui courent, plus besoin de faire valoir ses revendications via des tracts ou des tags distribués ou esquissés à la sauvette. Entre les jeunes et les nouvelles technologies, c’est désormais une relation viscérale.
Et ce ne serait pas moins exagéré ni moins déplacé que de chercher à mettre tout le monde, et en vrac, dans un seul et même moule : la Tunisie, l’Egypte, le Bahreïn, la Libye, le Yémen, l’Algérie ou, grosse aberration, le Maroc. Preuve en a été donnée, justement, ce 20 février. D’un côté comme de l’autre, hormis quelques opportunistes déphasés ou particulièrement intéressés, et des malfrats désorientés qui se sont mêlés à la foule pour perpétrer d’ignobles forfaits, on a fait preuve d’une maturité que nous envierait plus d’un pays.
On a bel et bien manifesté dans plusieurs villes marocaines, même s’il y a lieu de relever, en premier, qu’il n’y a pas eu ces marées humaines que certains appelaient de leurs vœux.
Il va de soi que tout Marocain, digne de l’être et donc attaché à son pays, aspire à un Maroc meilleur. Les réformes voulues n’intéressent donc pas que ceux qui ont manifesté.
Jeunes ou moins jeunes sont unanimes quant à la nécessité d’introduire des réformes à plus d’un niveau, la différence pourrait cependant concerner, le processus et le rythme adoptés.
Il y a bien des revendications communes entre plus d’un peuple arabe, mais on ne doit en aucun cas faire l’amalgame entre des peuples vivant écrasés par un état d’urgence permanent ou d’interminable exception et un autre multipliant, à volonté, grèves, sit-in ou manifestations de tous genres.
Et ce n’est pas le fait du hasard. Si le Maroc en est là. Il faut bien se dire que c’est grâce aux sacrifices inestimables consentis par les forces vives de ce pays.
Par ces militants qui, au prix de leur vie, de leurs plus belles années de jeunesse ont fait que le Maroc soit aujourd’hui en mesure de se prévaloir d’avoir bien des années, des décennies, d’avance par rapport à beaucoup d’autres pays arabes quant aux libertés publiques … Raison de plus pour continuer à aller de l’avant, pour chercher à consolider, au mieux, ces acquis. Et cela, les partis politiques, ceux authentiques, ceux qui ne justifient leur raison d’être que par le fait de servir le peuple, ceux se fusionnant donc, et depuis toujours, avec les forces populaires, l’assimilent parfaitement.
S’ils l’ont fait à une étape cruciale de l’histoire du Maroc, quand pour beaucoup, militer équivalait à un acte suicidaire ou de folie, ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont changer de cap ou de vision. Même s’il va de soi que le procédé est aujourd’hui tout autre.