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Suite à une médiation du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, le jeune Marocain a été libéré mercredi dernier.
Selon le ministère saoudien des Affaires étrangères, dix prisonniers ont été libérés, grâce à la médiation du prince héritier Mohammed Ben Salman, dans le cadre d'un échange entre la Russie et l'Ukraine.
Cet échange a été favorisé par les efforts du prince héritier, qui « continue d'entreprendre des initiatives humanitaires dans le cadre de la crise russo-ukrainienne », ont précisé les autorités saoudiennes dans un communiqué.
En plus du Marocain, Brahim Saadoun, cinq Britanniques, deux Américains, un Suédois et un Croate ont été libérés lors de cette opération, a affirmé la même source, soulignant que ces prisonniers de guerre ont été transférés de la Russie vers l’Arabie saoudite, et que les procédures ont été entamées pour leur rapatriement dans leur pays.
«Le Marocain a été identifié comme Brahim Saadoun par un responsable à l'ambassade du Maroc à Ryad, qui a requis l'anonymat », a mis en avant l’AFP.
Emu par la libération de son fils, Taher Saadoun a exprimé, dans des déclarations à la presse, « sa gratitude à S.M le Roi Mohammed VI, qui a veillé à suivre de près la situation de Brahim jusqu'à sa libération ».
Amina BouayachTaher Saadoun a également exprimé sa reconnaissance « aux autorités saoudiennes et au prince héritier Mohammed Ben Salman, qui sont intervenus pour libérer Brahim », tout en affirmant que le dénouement heureux de l’affaire de son fils témoigne des relations distinguées, « que rien ne peut ébranler », entre le Royaume du Maroc et l’Arabie saoudite, tout en mettant l’accent, en même temps, sur la sagesse, la sagacité et la compétence de la diplomatie marocaine.
La libération du jeune Saadoun est un moment de joie et de soulagement. Il est également un moment de réflexion pour l’abolition de la peine de mort
«Nous avons passé une nuit blanche pour être au fait de tout développement concernant la libération de Brahim. Il se trouve actuellement toujours en Arabie saoudite, où il devra subir des examens médicaux. Il attend maintenant la fin des procédures pour qu’il puisse retourner au Maroc », a encore indiqué Taher Saadoun.
« La libération du jeune Saadoun est un moment de joie et de soulagement. Il est également un moment de réflexion pour l’abolition de la peine de mort », a commenté à chaud, hier mercredi, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach.
Pour rappel, la présidente de cette instance nationale avait souligné, lors de la huitième assemblée générale du CNDH tenue en juin dernier, soit quelques jours seulement après la condamnation de Brahim Saadoun, que le CNDH «poursuit ses efforts internationaux pour protéger le droit du citoyen marocain Brahim Saadoun à la vie», ajoutant qu’il avait également pris plusieurs initiatives au niveau international et entamé des contacts «avec les institutions nationales des droits de l'Homme afin de protéger le droit à la vie de Brahim Saadoun condamné à la peine de mort, que nous plaidons pour son abolition de toutes les législations aussi bien nationales qu’internationales ». Et d’ajouter : «En raison de la dissolution de l’Instance ukrainienne des droits de l’Homme, le CNDH a pris langue avec son homologue russe, pour qu’il intervienne autant que possible pour préserver les droits du citoyen marocain Brahim Saadoun ».
Dans le même sens, la Coalition marocaine contre la peine de mort a envoyé une lettre, entre autres, au chef du gouvernement, au président de la Chambre des représentants, au président de la Chambre des conseillers, aux ministres des Affaires étrangères et de la Coopération et de la Justice, et à la présidente du CNDH afin d’intervenir pour la non application de la mise à mort de l’étudiant marocain.
« Nous attendons que vous preniez toutes les initiatives politiques, diplomatiques et juridiques pour sauver la vie du citoyen condamné à mort », lit-on dans cette lettre signée par Me Abderrahim Jamai, président de la Coalition marocaine contre la peine de mort et du Réseau des avocats contre la peine de mort et par Mustapha Iraki, président du Réseau des journalistes contre la peine de mort.
«Etat marocain est tenu de préserver la vie et la sécurité de ses citoyens dans tous les cas et en toutes circonstances, qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, et de prendre toutes les mesures lorsque la vie ou la sécurité de tout citoyen est en danger ou menacée ou dans une situation difficile », a précisé la même lettre.
Mourad Tabet