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Les 159 employés rassemblés au siège de la société pour suivre les négociations avec la direction en vue de trouver une issue à cette crise qui semble perdurer, crient haut et fort que ce rassemblement n’a rien d’un débrayage.
«Nous ne sommes pas en grève. Nous nous sommes rassemblés ici pour réclamer nos droits légitimes, à savoir nos deux mois de salaire et notre droit à reprendre notre travail», a précisé Ahmed, un responsable syndical. «Les responsables de la société doivent l’entendre de cette oreille», a-t-il ajouté.
Ahmed regrette l’indifférence de la direction et le manque d’intérêt à l’égard des ouvriers. A ce propos, il pense aux dizaines de rounds de négociations, plusieurs fois reportés et annulés au dernier moment. «Les ouvriers ont ras-le-bol de ces rendez-vous ratés et de ces échanges avec la direction qui sont stériles et inutiles. Ils exigent une solution immédiate et équitable», a-t-il martelé.
Le responsable syndical nous a déclaré que cette affaire traîne parce qu’il y a un conflit entre les héritiers du défunt propriétaire. «Et du coup, le personnel s’est trouvé impliqué en tant que partie prenante dans une affaire familiale qui le dépasse», nous a-t-il affirmé. Certains croient que l’affaire n’est qu’un règlement de comptes faisant suite au témoignage à charge des ouvriers devant le tribunal contre la seconde femme du propriétaire qui met les bâtons dans les roues pour compliquer l’affaire.
Pour d’autres ouvriers, c’est la mauvaise gestion et les vols des recettes qui ont fait empirer la situation. «La société a toujours été gérée d’une manière archaïque et à la petite semaine. A tel point que depuis le début des années 2000, le parc de bus de la société est passé de 76 à 15 unités et le personnel de 360 à 159 employés, alors que la compagnie fait chaque jour dans les trois millions de centimes de recettes», nous a confié un chauffeur sous le couvert de l’anonymat.
Pourtant, pour le personnel de SRTU, le bras de fer avec la direction n’est pas une nouveauté. Il est monnaie courante depuis août 2000, date de la dernière grève qui a coûté la vie à trois salariés et l’emprisonnement du fils du propriétaire de la société.
Depuis lors, un climat délétère s’est installé. «A partir de la fin de la grève de 2000, tout a changé, mais pour le pire. Les conditions de travail se sont détériorées. On travaille sans SMIC, ni couverture médicale, ni assurance. On a été payé 1300 DH par mois. Pire, en cas d’accident de travail ou de maladie, c’est à nous de nous acquitter des frais induits par les soins médicaux. La société a pris l’habitude de se défausser de toute responsabilité», nous a précisé Hamid, 57 ans, chauffeur de bus, avant d’ajouter : «J’ai plus de 20 ans de service. J’ai vu des gens qui ont crevé à cause de tout cela et d’autres qui ont été simplement et abusivement licenciés sans un rond».
Le personnel de SRTU croise les doigts et souhaite qu’une issue soit trouvée. Ceci d’autant plus que les travailleurs sont des pères et mères qui ont des bouches à nourrir et des familles à entretenir. Affaire à suivre!