Dans la rue, un seul slogan prévaut, un peu partout. Dans les universités, les places publiques et les salons … les gens disent simplement : barakat, barakat… Du côté de l’homme invisible d’Alger, le marionnettiste, les choses doivent rester les mêmes.
Inconcevable sous d’autres cieux… c'est-à-dire dans les systèmes démocratiques qui se respectent. Un Premier ministre qui se dégrade «volontairement» en simple directeur de campagne. En Algérie, où l’histoire se déroule, la nouvelle n’a étonné personne. Un secret de Polichinelle. Après un an et demi d’exercice, Abdelmalek Sellal, puisque c’est de lui qu’il s’agit, démissionne de ses fonctions en tant que Premier ministre. Le sens du devoir, laisse-t-il croire! Il officialise, ainsi les rumeurs qui circulaient depuis longtemps. «Je ne peux pas tromper Bouteflika!», lance-t-il. Un argument de taille ! Le non-dit laisse paraître l’attachement indéfectible de Sellal au système, et aux intérêts du système actuel. Une sorte d’engagement, plausible dans les classiques du despotisme. Beaucoup d’autres se sont retirés, en silence, depuis le temps où un ministre de la défense a été mis à l’écart, après son annonce de changer de jeu.
Dans la rue, un seul slogan prévaut, un peu partout. Dans les universités, les places publiques et les salons … les gens disent simplement : barakat, barakat… traduction : Ça suffit. Les jeunes et intellectuels qui sont de plus en plus nombreux à prendre les chemins des places publiques ont en marre d’une nomenclature obsolète. Ils ont en marre d’une légitimité faussée. Ils veulent une nouvelle république, et non seulement un nouveau président. De nouveaux contrats et non seulement un autre homme malade.
Du côté de l’homme invisible d’Alger, le marionnettiste, les choses doivent rester en l’état. En atteste la mascarade de la démission de Sellal. Car excepté le départ de l’ex-chef de gouvernement et l’arrivée de Youcef Yousfi à la tête du gouvernement, il n’y aura pas d’autre remaniement ministériel d’ici le 17 avril.
De Premier ministre en simple directeur de campagne, Sellal veut dire aux Algériens que les postes ne veulent rien dire, face au principe d'allégeance aux véritables dépositaires du pouvoir. Soit Tawfik&co.