Les médias israéliens annoncent la visite imminente au Maroc des ministres de l’Economie et de la Défense
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Après la visite à Rabat du chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, le Maroc se prépare ainsi à recevoir les ministres israéliens de l'Économie et de la Défense, pour finaliser un certain nombre d’accords de coopération en matière de défense, selon nos confrères du quotidien The Jerusalem Post qui soulignent que BlueBird Aerosystems, filiale du géant de la défense Israel Aerospace Industries (IAI), négocie depuis plusieurs mois avec des équipes marocaines pour développer une pépinière d’entreprises capables de fabriquer de tels appareils.
«Le ministre israélien de la Défense devrait lancer la production de ces «drones-kamikazes» au cours de la prochaine visite qu’il effectuera au Maroc», explique à Défense News, l’expert militaire marocain Mohamed Skheir qui rappelle que le contrat inclura également les systèmes de missiles à courte et moyenne portée dont l’armée marocaine a besoin pour renforcer son arsenal militaire. «Ainsi que des véhicules blindés et des chars qui peuvent être utilisés dans tout conflit armé qui pourrait éclater avec l’Algérie ou stopper tout mouvement du Polisario le long du mur de défense au Sahara», souligne-t-il dans les colonnes de cet hebdomadaire américain spécialisé dans la politique et les technologies de la défense.
Selon un rapport d’Africa Intelligence, Rabat s'est intéressé à l'utilisation de drones après que l'IAI a mis en évidence dans un argumentaire de vente l'utilisation intensive de ses drones-kamikazes «Harop» par l'Azerbaïdjan, durant la guerre de deux mois qui l’a opposé à l'Arménie en 2020.
Combinant les caractéristiques d'un missile et d'un drone, Harop permet une exécution de missions efficaces sans dépendre d'autres systèmes externes pour le ciblage et le renseignement. Il peut aussi servir en combat urbain et dans la guerre contre les terroristes, notamment en éliminant leurs principaux repaires. Il est généralement lancé à partir d'un conteneur situé au sol ou sur un navire, mais peut être adapté pour être lancé à partir d'un vecteur aérien.
Plutôt que de transporter une charge offensive, ce drone est en fait la munition principale. Il est conçu pour évoluer au-dessus du champ de bataille et détruire les cibles en plongeant sur elles. C’est-àdire qu’il effectue à la fois un travail de reconnaissance et de combat et rentre à sa base si aucune cible n'a été engagée. Le Harop a été développé à l'origine pour la suppression de défense aérienne ennemie et est capable de fonctionner de manière totalement autonome en utilisant son mode de guidage anti radar, ou être orienté par un opérateur humain depuis une station de contrôle.
Le Maroc dispose déjà de toute une panoplie de drones. En septembre dernier, le Royaume avait d’ailleurs fait l’acquisition de quatre drones Sea Guardian de dernière génération en provenance des États-Unis. Des drones de pointe qui viennent s’ajouter à ceux déjà acquis par le passé. Sans oublier le contrat signé en avril pour l’achat de 13 drones de combat turcs Bayraktar TB2. «C’est normal que le Maroc se procure des drones turcs suite à leur efficacité prouvée au combat sur plusieurs théâtres d’opérations, que ce soit en Irak ou en Syrie», a expliqué l’expert militaire marocain. Selon lui, «le Maroc peut se procurer des drones turcs et peut convenir avec Israël de fabriquer des drones, compte tenu de l’alliance militaire entre Tel Aviv et Rabat, ainsi que du partenariat militaire qui lie le Royaume et les États-Unis».
En janvier 2020, un peu moins d’une année avant le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, l'armée marocaine avait déjà reçu trois drones de reconnaissance israéliens dans le cadre d'un contrat d'une valeur de 48 millions de dollars. L'accord entre les deux pays a été signé en 2014 et clôturé via la société française Dassault Aviation. Selon un autre rapport, Israël a vendu au Maroc, par l’intermédiaire d’un tiers, d'autres systèmes militaires, dont ceux de communication et de contrôle, tels que des systèmes radar pour les avions de combat.
Selon Times of Israël, l’État hébreu et le Maroc ont également conclu un accord en matière de cybersécurité. Il s'agissait du premier accord de cyberdéfense mis en place entre les deux pays, depuis la reprise de leurs relations diplomatiques. «L'accord porte sur la coopération opérationnelle, la recherche, le développement et le partage d'informations», précise la même source qui rappelle que des experts marocains devraient bientôt se rendre en Israël, pour perfectionner leurs connaissances dans la lutte contre les cyberattaques.