Scalpel : L’abcès

L’amas de pus sous la peau et même dans l’organisme de l’équipe nationale est tel, que l’on ne sait, des trois expressions où il est fait référence à l’abcès, à savoir « vider l’abcès », « crever l’abcès » ou « abcès de fixation »* laquelle en dit le plus sur  l’image du thermostat d’ambiance de la maison du football marocain.
Toutes, en tous cas, illustraient au mieux l’état d’esprit par lequel tentait le sélectionneur national d’amadouer les médias, lors du premier point de presse (officiel FRMF) après la débâcle des Eclopés de l’Atlas à la CAN au Gabon. On ne sait si c’était l’atmosphère morose, mais on a senti le bonhomme d’habitude si  arrogant sur sa meilleure défensive comme s’il avait pris un sacré coup au mental, un terme qui d’ailleurs est revenu à plusieurs reprises samedi au Palais des Congrès à Skhirat.
Au cours de sa longue plaidoirie, il a été question de  travail mis en avant durant seize mois d’activités, d’un semblant de meaculpa, et de propositions reliant thèse et antithèse (reconstruction, mental, compétitivité, communication, motivation de gagner, etc.), histoire de nous créer une autre réalité à laquelle une certaine partie de l’assistance n’a d’ailleurs pas voulu adhérer. D’un autre côté et concernant la polémique sur les entraîneurs marocains, le sélectionneur a nié s’en être pris à ses « collègues » et a mis cette situation sur le malentendu de la chose.
Quoique malmené ces derniers temps par la presse, qui, parfois à tort et souvent à raison, s’est acharnée sur sa personne et sa façon de mener les affaires de l’équipe nationale, le sélectionneur, lui, a tendu la main en concédant que la communication était à améliorer étant donné que les deux parties étaient tenues de travailler ensemble. A ce propos on regrettera au cours de cette conférence le peu d’égard de la FRMF, quant aux moyens des procédés médiatiques. On ne laisse pas deux attachées de presse s’improviser volontairement en traductrices, car avec toute leur bonne volonté, elles ont été loin d’avoir fidèlement traduit des questions  en arabe en français. Souvent l’idée en était occultée au profit du simple mot.
Autre remarque en passant, de décembre 2008 à mai 2010, c’est la période que Gerets a passée à l’OM cela fait 17 mois.  « Ici-bled », ce sont 16 sur le terrain et 2 par correspondance. Notre Eclopé en chef  trouve que  la durée de son séjour parmi nous est trop courte pour pouvoir construire quelque chose (sic !)
On a un peu sursauté sur une remarque toute empreinte  d’une certaine idée reçue celle d’un parfait colon : «En Belgique il fait moins quatre et ici il y a du soleil », mais en plus du soleil, il y a aussi beaucoup de «pèze » et à ce propos Eric Gerets qui n’a plus rien à nous cacher (relevé bancaire dévoilé par des médias sur leur Une) a juré qu’il allait poursuivre X en justice pour atteinte à sa vie privée.
Enfin et dès lors que  « no way, except Eric Gerets »  est incontournable -merci dame Fédé-, on ne retiendra que sa dernière phrase pour l’idée. « Si on a le bon mixte, si on un mental au top, le support de notre public, je crois que même la Côte d’Ivoire c’est pas impossible de les battre ».
Mixte signifiant : «Constitué de plusieurs éléments de nature ou d’origine différente », on peut donc aisément  imaginer une sélection formée harmonieusement de locaux et autres expatriés et qui dénotant d’un état mental particulier et même avec un public divisé, nous amènerait à croire en cette dernière possibilité.
On peut toujours rêver.