San Paulo, la fièvre du Mondial... et des vignettes


AFP
Samedi 28 Juin 2014

San Paulo, la fièvre du Mondial... et des vignettes
Au Brésil, c’est un euphémisme, la Coupe du monde est partout, y compris dans un centre commercial de San Paulo où, chaque week-end, des dizaines d’enfants et d’adultes s’échangeant fébrilement les vignettes Panini du Mondial afin de compléter leur album avant la finale le 13 juillet.
“Avec mon mari Paolo, nous avons trois albums de la Coupe du monde. Un pour notre fils Gabriel, 11 ans, un autre pour Pedro 7 ans et un troisième pour lui”, et Andrea de montrer du doigt son ventre rebondi, car enceinte, elle attend pour octobre un petit Miguel qui recevra donc l’album “à sa naissance”.
Andrea et Paolo sont assis à même le sol du centre commercial Shopping Eldorado, au milieu d’une centaine d’autres personnes, qui comme eux sont venues rechercher les quelques vignettes qui leur manquent encore.
“Nous venons tous les samedis et dimanches depuis avril, sans les enfants. En fait, c’est nous les plus passionnés”, explique Paolo, qui assure avoir dépensé “peut-être 300 reals” (99 euros).
L’album Panini “Fifa World Cup Brazil”, lancé dans le monde entier au printemps, comporte 74 pages et 640 images autocollantes, qui se vendent au Brésil au prix d’un real le paquet de cinq images. Elles représentent les joueurs de la Coupe du monde, mais aussi les stades, les emblèmes de chaque équipe et les mascottes.
Pour dénicher les pièces qui leur manquent, les collectionneurs du monde entier se donnent rendez-vous sur des sites internet comme www.laststicker.com, où ils trouvent les lieux des bourses d’échange et entrent en contact entre eux. Ces images autocollantes, que des générations d’écoliers se sont échangées, ont fêté en 2011 leurs 50 ans avec une exposition à Rome retraçant l’histoire du groupe fondé en 1961 par quatre frères de Modène.
Connu avant tout pour ses albums de footballeurs, dont le premier consacré au Mondial-1970 (Mexique), Panini a décliné le même concept pour les séries télévisées ou les sagas hollywoodiennes.
A San Paulo, d’autres centres commerciaux comme le Morumbi Center accueillent gracieusement les fans. “J’ai presque fini mon album, il me manque juste la vignette représentant la mascotte du Mondial, un tatou nommé Fuleco”, explique Charly, jeune Américain de 10 ans qui vit dans la métropole brésilienne. Le garçon est venu en compagnie de sa maman Anne et d’une amie de la famille, Chanel, 27 ans. “Je suis là pour aider Charly et son frère Johny, qui a 15 ans. Ils sont complètement dingues de ces vignettes”, confie la jeune femme, une feuille à la main où figurent les numéros des vignettes manquantes et qu’elle coche au fur et à mesure de ses trouvailles.
“La règle c’est qu’il n’y a jamais d’échange d’argent, explique Carlos, 51 ans, qui accompagne son beau-fils Henrique, 8 ans. L’autre règle, c’est une image contre une autre image, même si certaines sont plus rares que d’autres“.
“Yes !” entend-on soudain. Charly a enfin déniché la perle qu’il lui manquait auprès d’une jeune Japonaise. “Ce qui est fou, c’est qu’il a déjà terminé deux albums et qu’il en commence un troisième”, s’étonne sa maman.
Et le foot dans tout cela? “Avec Henrique, on regarde presque tous les matches du Mondial, assure Carlos. Il connaît chaque joueur sur le bout des doigts. Mais moi je soutiens le Brésil, et lui l’Allemagne, le pays de sa mère”.
Arrivé depuis “des heures”, Isaias, Brésilien de 22 ans, commence lui à sérieusement s’inquiéter. “Je commence juste l’album et il me manque tous les grands joueurs, comme les Brésiliens Neymar, Hulk et Fred. Et s’ils vont en finale, ils seront encore plus difficiles à trouver”.
 


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