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Mohamed Sajid, président de la Commune urbaine, s’est contenté de tirer des plans sur la comète. Point de mesures concrètes, ni d’échéancier pour les réalisations, ni un mot sur le comité de pilotage de ce plan. Pire, le programme d’urgence ne dispose d’aucune source de financement. Une réalité qui ne semble pas gêner l’intervenant. Il a avoué que le Conseil manquait de chiffres précis et de programme clair et bien défini. «On est encore dans une phase de collecte des données et de définition des priorités tout en cherchant les moyens de financement mais le plan sera prêt avant la fin de l’année », a indiqué Mohamed Sajid. De qui se moque-t-on ?
En attendant, le maire de la ville a tenu, devant les journalistes présents dans la salle de la wilaya, un discours maintes fois ressassé pour faire le «panégyrique» des réalisations ainsi que des chantiers engagés sans piper mot sur les questions qui fâchent. Pas de déclaration sur les chantiers en retard, ni sur les tensions du PJD avec le nouveau wali. Le temps était à la langue de bois.
En répondant à une question sur l’absence de représentants du parti de la Lampe à cette conférence et à la cérémonie d’inauguration de la trémie du Boulevard Abderrahmane Bouabid qui a pour vocation d’organiser et de fluidifier la circulation entre l'est et l'ouest de la ville et de décongestionner le trafic entre la route d'El Jadida et l'avenue El Hachmi Filali, le maire a esquivé en ânonnant des généralités pour éluder la question.
Même pirouette concernant la tension avec le nouveau wali. Mohamed Sajid a balayé d’un revers de la main les rumeurs qui enflent depuis peu sur d’éventuels clashs entre les deux hommes. Certaines mauvaises langues sont allées jusqu’à dire que Sajid est en train de mobiliser les édiles de la ville pour créer un front contre Khalid Safir accusé de lui ravir « la vedette ». Le maire de la ville qui était accompagné lors de cette conférence du wali de Casablanca a assuré que ses relations avec ce dernier sont cordiales et qu’ils travaillent la main dans la main. « On partage le même souci, c’est celui de l’intérêt des Casablancais », a lancé Sajid. Des propos qui ne semblent pas avoir touché le wali dont le visage est resté de marbre, ce qui en dit long sur la qualité des relations entre les deux hommes.
Une situation qui suscite moultes interrogations. Elles concernent d’abord la question de la coordination entre le Conseil de la ville et les autorités de tutelle. Beaucoup de spécialistes se demandent si la métropole économique pourra supporter d’être gérée avec deux exécutifs locaux. Ensuite, la définition des priorités. En effet, les mêmes spécialistes s’interrogent sur ce qui va désormais délimiter les besoins dits urgents et les attentes de la population casablancaise. L’administration territoriale va-t-elle prendre le pas sur les élus casablancais ? Et qui va payer la note? Les autorités de tutelle vont-elles mettre la main à la poche ou est-ce au Conseil de la ville de le faire? Des questions auxquelles seuls Khalid Safir et Mohammed Sajid pourraient apporter des réponses.