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Le soutien international grandissant à la marocanité du Sahara mis en avant à New York
«L’Algérie est la mère de tous les problèmes au Sahel et au Sahara», a asséné le diplomate marocain qui a pris la parole lors de la 79e session de l’Assemblée générale de l'organisation pour déconstruire les allégations mensongères dans le cadre du droit de réponse au ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, à propos de la question du Sahara marocain, mettant en avant que l’Algérie abrite et finance les groupes terroristes et séparatistes semant la division et le chaos au Sahel.
C’est un secret de polichinelle que l’Algérie protège à titre d’exemple Iyad Ag-Ghali, «un notable malien d’une puissante tribu touareg, qui a basculé dans le jihadisme en 2012 », a affirmé en 2018 le quotidien français Le Monde, dans un article intitulé «Pourquoi l’Algérie protège le pire jihadiste du Sahel ». Selon ce journal, Iyad Ag-Ghali « a fondé le groupe Ansar Eddine (les Partisans de la religion) qui est parvenu à contrôler tout le Nord du Mali en collaboration, entre autres, avec la branche d’Al-Qaïda pour le Maghreb islamique (AQMI).
Cet émirat jihadiste du nord du Mali a été démantelé par l’intervention menée par la France et ses alliés africains en 2013. Mais Iyad Ag-Ghali a réussi à échapper aux multiples raids menés contre lui ».
Et la même source d’indiquer qu’«une enquête très documentée, menée par Le Monde, a révélé que les services lancés sur la trace d’Iyad Ag-Ghali l’avaient souvent signalé dans la localité algérienne de Tin Zaouatine, à la frontière du Mali, où résiderait sa famille ».
Après avoir souligné que le régime algérien est la source des maux dans la région sahélo-saharienne, Omar Hilale a proposé le remède. «Cessez votre ingérence dans les affaires intérieures des pays de la région. Respectez la volonté des pays de la région, vos voisins et respectez le choix politique de ces pays», a assuré le diplomate marocain en s’adressant aux représentants de la junte militaire avant d’appeler celle-ci «à réécouter le discours d’un éminent ministre, prononcé samedi du haut de cette tribune, dans lequel il a dressé la situation des relations diplomatiques des pays du Sahel avec l’Algérie».
Omar Hilale fait allusion vraisemblablement à l’intervention il y a quelques jours à l'Assemblée générale de l'ONU du colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’Etat, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement malien, dans laquelle il a dénoncé l’ingérence de l’Algérie dans les affaires intérieures de son pays. «Nous constatons une grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Depuis la fin de l'accord d'Alger le 25 janvier 2024, le Mali n'exprime qu'un seul vœu le concernant, que son âme repose en paix », a-t-il martelé.
Par ailleurs, le représentant permanent du Royaume auprès de l’ONU a réagi aux mensonges en rafales contenus dans l’intervention du ministre algérien des Affaires étrangères à propos de la question du Sahara marocain. «Votre intervention regorge de contrevérités », a affirmé le diplomate marocain en relevant que le processus de décolonisation du Sahara a pris fin en 1975 quand le Royaume a récupéré ses provinces du Sud.
Et de rappeler au représentant de la junte militaire algérienne qui, semble-t-il, est atteint d’amnésie, un fait historique : «Dans cette même salle, il y a une résolution de l’ONU, en 1975, concernant le Sahara marocain et actant la décolonisation de ces provinces. Pourquoi Attaf parle, un demi-siècle plus tard, de décolonisation ?».
« Les clarifications du diplomate marocain en réponse aux allégations de l’Algérie sont tout à fait pertinentes. Tout le monde sait que le régime algérien soutient les groupes terroristes et séparatistes dans notre région. Cela ne date pas d’aujourd’hui. L’Algérie, à titre d’exemple, a soutenu le Mouvement pour l'indépendance des Canaries qui a rendu public son programme à Alger en 1973 », a assuré Moussaoui Ajlaoui, expert au Centre d’études pour l’Afrique et le Moyen-Orient (AMES Center) dans une déclaration à Libé. Selon lui, « le régime militaire algérien n’a pas de politique étrangère claire et cohérente à propos de la région du Sahel et la guerre fratricide entre les différentes ailes de l’appareil sécuritaire aggrave la situation».
Par ailleurs, concernant l'entretien à New York entre Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et Staffan de Mistura, Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara marocain, en présence d’Omar Hilale, Moussaoui Ajlaoui a indiqué que le communiqué rendu public à l’issue de cette réunion a mis les points sur les i en précisant les fondamentaux de la position du Royaume au sujet du Sahara marocain, tels que définis par S.M le Roi Mohammed VI, d’autant plus que la question du Sahara sera examinée ce mois-ci par le Conseil de sécurité.
Il s’agit en l’occurrence du soutien aux efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel pour une solution politique réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis; de l’autonomie, sous souveraineté marocaine, comme seule et unique solution à ce différend régional; des tables rondes avec la participation de toutes les parties, notamment l’Algérie, comme seul cadre de ce processus, et ce conformément à la résolution 2703 du Conseil de sécurité, du 30 octobre 2023; du respect scrupuleux du cessez-le-feu par les autres parties comme préalable à la poursuite du processus politique.
« Ce dernier paramètre est fondamental, car le cessez-le-feu est la condition sine qua non pour toute négociation politique », a précisé Moussaoui Ajlaoui. Et d’ajouter : « L'Envoyé personnel doit comprendre qu'il y a des changements majeurs dans le dossier du Sahara dont il doit tenir compte, notamment après une série de reconnaissances de la marocanité du Sahara et la hausse du nombre de pays soutenant la proposition politique présentée par le Maroc pour mettre fin à ce conflit artificiel ».
Et l’expert marocain de conclure : « Cette réunion, tenue à la demande de Staffan de Mistura, faut-il le rappeler, est très importante, car elle fixe un cadre au mandat de l’Envoyé personnel, qui est un personnage imprévisible, afin qu’il ne fasse pas de faux pas, comme ce fut le cas lors de sa visite douteuse en Afrique du Sud, pays qui affiche son hostilité à la question de l’intégrité territoriale du Royaume ».
Mourad Tabet