Il en est tout autrement pour le Discours du Trône de 2017 qui a été au diapason avec la conjoncture tout aussi particulière que connaît le Maroc.
Le Souverain a servi là une preuve éloquente, si besoin en est, que l’Institution monarchique est constamment à l’écoute du peuple, consciente de ses besoins et sensible à ses doléances.
Le discours du Trône en ce 29 juillet 2017 n’a pas fait que mettre le doigt sur toute une série de dysfonctionnements, ces manquements et autres maux qui entravent l’évolution du Maroc et nuisent gravement aux intérêts des Marocains, mais il a en plus désigné les responsables. Des irresponsables au fait.
Ce sont tous ceux qui, à quelque niveau que ce soit, se trouvent appelés, par le truchement de quelques consultations électorales plus souvent électoralistes, ou autrement, à remplir une mission et donc à s’acquitter du devoir qui leur incombe, mais qui, une fois sur place, choisissent de se servir au lieu de servir…
« Je ne comprends pas comment un responsable qui ne fait pas son devoir, peut sortir de chez lui, se mettre au volant de sa voiture, s’arrêter au feu rouge, et avoir l’impudence, l’effronterie de lever les yeux sur les passants, ses administrés, ceux qui (et il le sait) sont parfaitement informés de son manque de scrupules», a lancé Sa Majesté à la face de ces responsables dont certains d’ailleurs se soucient trop peu du feu rouge.
Le réquisitoire Royal est sans équivoque. Et S.M le Roi d’ajouter pour plus de précision : « Lorsqu’un responsable, poussé par des calculs politiques ou personnels arrête ou retarde un projet de développement ou à caractère social, un tel agissement ne constitue pas uniquement un manquement au devoir, mais bien une TRAHISON en ce sens qu’il porte préjudice aux intérêts des citoyens et les prive de leurs droits légitimes… »
Et quand c’est de trahison qu’il s’agit, il serait superflu de se poser quelque question que ce soit sur la nature du processus qui doit s’enclencher de facto.
Et s’il y a un message à retenir, entre bien d’autres, tout aussi forts, tout aussi clairs, c’est celui sonnant le glas de l’impunité.
Le Roi a, par ailleurs, mis en exergue « la nécessité d’une application stricte des dispositions de l’alinéa 2 de l’Article premier de la Constitution, alinéa qui établit une corrélation entre responsabilité et REDDITION DES COMPTES ». La messe est dite. Les tire-au-flanc et autres adeptes de la triche n’ont qu’à bien se tenir ou déguerpir.
« Acquittez-vous pleinement des missions qui sont les vôtres ou bien éclipsez-vous ! » La sentence est d’une franchise Royale.
Elle vise également ceux qui ont trop ressassé un refrain aussi navrant que stupide, genre : « On nous empêche de travailler… » C’est avouer son inutilité, et là, il faut se saisir de ce qui reste comme courage ou un soupçon d’honnêteté pour rendre le tablier.
Et c’est cette même catégorie qui, comme le rappelle le discours Royal, a pour habitude de se retrancher derrière le Palais Royal pour lui en imputer la responsabilité quand le bilan est décevant. Et qui, dans le cas contraire, s’empressent de s’en attribuer les mérites trop soucieux « d’engranger les bénéfices politiques et médiatiques des acquis réalisés ».