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"Dans un monde où l'information est une arme et où elle constitue même un code de la vie, la rumeur agit comme un virus, le pire de tous car il détruit les défenses immunitaires de sa victime", écrit Jacques Attali dans son ouvrage "Europe". On s'en souvient, quelques mois à peine après l'installation du leader de l'Istiqlal à la primature, on parlait déjà d'un remaniement ministériel … qui n'interviendra qu'en juillet 2009 puis un deuxième en janvier 2010. "Ses prédécesseurs avaient connu la même pression rumorale. Si Driss Jettou ne répondait jamais à l'annonce supposée d'un remaniement ministériel, on prête par contre une formule à Abderrahmane Youssoufi, le premier ministre de l'alternance, une formule qui se passe de tout commentaire et qui résume à la perfection la situation. Le remaniement, aurait dit l'ancien Premier secrétaire de l'USFP, c'est comme la dévaluation, on ne l'apprend qu'une fois que c'est fait !" rappelle un dirigeant usfpéiste.
Un champ politique en ébullition
Il n'empêche, la rumeur est toujours aussi persistante. Et les arguments pleuvent, s'étalant en ouverture de certains journaux. Les analyses se bousculent, les nouvelles alliances parlementaires sont convoquées. Les nouveaux partenaires veulent leur part de maroquin ministériel. Bref, le destin gouvernemental du Mouvement populaire, passé de l'opposition à la majorité sans coup férir, fait des émules. "Attention, il faut savoir raison garder. Le champ politique marocain est en ébullition. Certains préfèrent parler de réorganisation de la scène politique et de sa rationalisation à travers des pôles. D'autres, plus nombreux, parlent eux de crise institutionnelle, de marasme politique et de situation kafkaïenne. Je ne pense pas qu'il soit question que cette ébullition, réorganisation ou rationalisation se traduise dans un remaniement. En principe, et conformément aux traditions démocratiques, un remaniement s'opère pour corriger, redresser une situation, désamorcer une crise. Ailleurs, on procède à des réajustements à l'intérieur d'une équipe gouvernementale pour mieux prendre en charge un nouveau dossier prioritaire, donner des réponses à l'opinion publique, calmer les syndicats, faire taire l'opposition. En tout état de cause, un remaniement ne peut répondre à un simple calcul arithmétique, fût-il celui du premier groupe parlementaire. La majorité n'est pas en danger ni en panne de voix et depuis l'entrée du Mouvement populaire, elle ne risque pas d'être en tout mise en minorité", explique ce politologue de la place.
Face à ces énièmes rumeurs de remaniement ministériel, le premier ministre est resté de marbre. Abbas Al Fassi s'est imposé le silence. Et c'est normal, s'empresse-t-on de souligner dans son entourage, "le premier ministre ne va quand même pas répondre à des rumeurs de café de commerce en publiant des démentis". "Il ne faut pas oublier que le remaniement ministériel, comme la nomination des membres du gouvernement proposés par le premier ministre, est une prérogative royale ", fait valoir un proche collaborateur du premier ministre.
Remaniement ou pas, ces rumeurs persistantes ont-elles eu un impact sur le moral des troupes gouvernementales ? Pas vraiment, à en croire plusieurs ministres du cabinet d'Abbas Al Fassi. "Nous travaillons tout à fait normalement et la reprise s'est même opérée à un rythme soutenu. Chacun d'entre nous a été au moins une fois annoncé par la rumeur comme ministre remanié. Nous sommes presque tous encore là…" sourit ce ministre qui a résisté à deux remaniements.