Réfléxions sur les “nourritures spirituelles” au Festival de Fès


La culture soufie à l’honneur à partir du week-end prochain

Alain Bouithy
Lundi 8 Avril 2013

Réfléxions sur les “nourritures spirituelles” au Festival de Fès
C’est ce week-end, samedi 13 avril, que sera donné le coup d’envoi de la septième édition du Festival de Fès de la culture soufie au Musée Batha (16H). Avec au programme la présentation du thème du festival, à savoir : « Nourritures spirituelles (Qût al Qulûb), soufisme et créativité ». Suivie, un peu plus tard dans la soirée, d’un concert de Muwashahat soufie de Syrie, Takht Atthourath et Hamam Khayri (20H30).
« La dimension spirituelle lorsqu’elle existe n’est aucunement contradictoire avec d’autres dimensions de l’art, de la culture, de la pensée ou de la société qu’elle peut irriguer et nourrir», a souligné Faouzi Skali. Pour le président de l’Association Festival de Fès de la culture soufie, organisatrice de ce rendez-vous, «c’est ce que nous avons voulu souligner dans cette septième édition en montrant comment ces deux dimensions, extérieure (zâhir) et intérieure (bâtin), non seulement se complètent mais permettent d’envisager une nouvelle source d’inspiration et de créativité dans l’ensemble des domaines qui constituent notre culture humaine ».
Outre des ateliers et expositions qui ponctueront cette édition, des rencontres abordant différentes thématiques (soufisme et samâa, art, patrimoine, philosophie, pensée sociale ou contemporaine) suivies de concerts seront proposées quotidiennement, tout au long de cette manifestation.
A propos des spectacles, il est à signaler qu’ils seront animés par des confréries soufies du Maroc auxquelles se joindront celles de Syrie, du « quds » (Jérusalem) et de Turquie. Une belle occasion pour le public amateur de soirées soufies de découvrir des chants profonds et émouvants du soufisme.
Cette programmation, qui se veut diversifiée et riche, permettra aux festivaliers « d’appréhender de quelle façon la rencontre entre spiritualité et créativité s’est exprimée, dans différentes cultures de la civilisation marocaine, et plus largement de l’islam, dans une production artistique et intellectuelle d’une grande richesse et profondeur », a souligné l’équipe d’organisation lors d’une rencontre tenue vendredi soir à Casablanca.
«Notre but c’est ouvrir les cultures dans ce qu’elles peuvent nous apporter de spiritualité», a déclaré Faouzi Skali lors de cette rencontre qu’il a animée aux côtés d’Abdellah Chrif Ouazzabi, directeur académique au sein du Comité d’organisation. Avant de préciser : « Le soufisme n’est pas le renoncement au monde. Dans l’enseignement public marocain, on a laissé passer certaines choses dont le soufisme était le détachement intérieur. Ce qui, évidemment, est faux ».
Le Festival propose aussi de rendre hommage à l’anthropologue et écrivaine Zakia Zouanat. Cette édition sera marquée par des pensées et des prières pour cette chercheuse de vérité, grande figure contemporaine du soufisme qui vient de décéder, laissant « pour testament spirituel une œuvre majeure dont le livre monumental «Le Royaume des Saints».
La veille, c’est à Ibn Khatib et à l’imâm El Boussairi que le Festival rendra hommage.
Comme le rappelle si bien l’équipe organisatrice, l’Association Festival de Fès de la culture soufie se fixe pour « but de faire découvrir la richesse du patrimoine spirituel et culturel du soufisme, au Maroc et à travers le monde, dans ses expressions artistiques, intellectuelles et sociales ».


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