Pugnace mais clivante, symbole de la diversité par ses origines nord-africaines, ex-ministre de la Justice du président de droite Nicolas Sarkozy, mais aussi inculpée pour corruption : la ministre de la Culture Rachida Dati est une nomination marquante du nouveau gouvernement français.
Rachida Dati est une "femme d'engagement, d'énergie, qui toute sa vie s'est battue pour obtenir ce qu'elle voulait", l'a défendue le Premier ministre Gabriel Attal jeudi soir sur la chaîne privée TF1, rappelant à propos de son inculpation le principe de la "présomption d'innocence".
"Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu'ils vont traverser", a immédiatement réagi la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, sa rivale affichée avec laquelle elle entretient une relation houleuse.
La nouvelle ministre de la Culture n'a en effet pas peur des formules choc. En politique, "elle a un caractère combatif, elle est déterminée", relève un ancien collaborateur, pour résumer cette avocate, fille d'un maçon marocain et d'une mère au foyer algérienne, propulsée sur le devant de la scène en 2007 par Nicolas Sarkozy.
Si l'ancien président a rendu hommage à son "énergie inépuisable", le caractère bien trempé de l'ancienne Garde des Sceaux ne lui a pas attiré que des amitiés -- "elle a ses humeurs", résume diplomatiquement un élu.
"Une image clivante", soupire un cadre des Républicains.
Transfuge de la droite dans le pouvoir centriste du président Emmanuel Macron, elle en rejoint d'autres comme Bruno Le Maire (Economie) ou Gérald Darmanin (Intérieur).
"En Marche (le parti de la majorité présidentielle, ndlr), c'est quoi? C'est des traitres de gauche et des traitres de droite", avait-elle pourtant lancé à l'antenne de la radio France Inter en juin 2021.
Elle est inculpée depuis juillet 2021 pour "corruption" et "trafic d'influence passif par personne investie d'un mandat électif public" dans l'enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand le controversé Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité.
Son nom est aussi cité dans une enquête sur les accusations d'enlèvement, séquestration et torture d'un lobbyiste franco-algérien, qui visent notamment le patron du club de foot parisien PSG Nasser Al-Khelaïfi.
Issue d'une famille de douze enfants et élevée dans une cité populaire de Chalon-sur-Saône (centre-est), elle n'a jamais caché ses ambitions.
Ses proches brossent le portrait d'une jeune femme payant ses études grâce au travail (vendeuse en grande surface, aide soignante..) et frappant avec culot aux portes les plus prestigieuses pour décrocher stages ou emplois.
Couvée par Nicolas Sarkozy dont elle fut la conseillère et la porte-parole de campagne, elle sort de l'ombre par la grande porte en mai 2007 en accédant, à 41 ans, au poste de ministre de la Justice (jusqu'en 2009).
Son caractère et ses méthodes lui valent l'hostilité du monde judiciaire, jusqu'à l'exaspération de collaborateurs qui finissent par démissionner.
Ses apparitions dans les magazines people, sa grossesse savamment médiatisée irritent aussi.
Poussée contre son gré au printemps 2009 dans la campagne européenne, elle est élue députée à Strasbourg mais ne cache pas son ennui: "Je suis obligée de rester là, de faire la maligne", soupire-t-elle -- une phrase captée par un micro dans l'hémicycle strasbourgeois.
Elue en 2008 maire du VIIe arrondissement de Paris, elle était restée un peu en retrait des projecteurs jusqu'à se lancer dans la course à la mairie de Paris, perdue en 2020 face à Anne Hidalgo.
Rachida Dati est une "femme d'engagement, d'énergie, qui toute sa vie s'est battue pour obtenir ce qu'elle voulait", l'a défendue le Premier ministre Gabriel Attal jeudi soir sur la chaîne privée TF1, rappelant à propos de son inculpation le principe de la "présomption d'innocence".
Gabriel Attal : Rachida Dati est une femme d’engagement, d’énergie, qui toute sa vie s’est battue pour obtenir ce qu’elle voulaitAvant même une annonce officielle, cette femme menue de 58 ans, ancienne eurodéputée, élue d'un arrondissement huppé de la capitale française dont elle a brigué en vain la mairie aux dernières municipales, avait elle-même annoncé sa nomination à des élus parisiens de son parti de droite Les Républicains (LR).
"Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu'ils vont traverser", a immédiatement réagi la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, sa rivale affichée avec laquelle elle entretient une relation houleuse.
La nouvelle ministre de la Culture n'a en effet pas peur des formules choc. En politique, "elle a un caractère combatif, elle est déterminée", relève un ancien collaborateur, pour résumer cette avocate, fille d'un maçon marocain et d'une mère au foyer algérienne, propulsée sur le devant de la scène en 2007 par Nicolas Sarkozy.
Si l'ancien président a rendu hommage à son "énergie inépuisable", le caractère bien trempé de l'ancienne Garde des Sceaux ne lui a pas attiré que des amitiés -- "elle a ses humeurs", résume diplomatiquement un élu.
"Une image clivante", soupire un cadre des Républicains.
Transfuge de la droite dans le pouvoir centriste du président Emmanuel Macron, elle en rejoint d'autres comme Bruno Le Maire (Economie) ou Gérald Darmanin (Intérieur).
"En Marche (le parti de la majorité présidentielle, ndlr), c'est quoi? C'est des traitres de gauche et des traitres de droite", avait-elle pourtant lancé à l'antenne de la radio France Inter en juin 2021.
Elle est inculpée depuis juillet 2021 pour "corruption" et "trafic d'influence passif par personne investie d'un mandat électif public" dans l'enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand le controversé Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité.
Son nom est aussi cité dans une enquête sur les accusations d'enlèvement, séquestration et torture d'un lobbyiste franco-algérien, qui visent notamment le patron du club de foot parisien PSG Nasser Al-Khelaïfi.
Issue d'une famille de douze enfants et élevée dans une cité populaire de Chalon-sur-Saône (centre-est), elle n'a jamais caché ses ambitions.
Ses proches brossent le portrait d'une jeune femme payant ses études grâce au travail (vendeuse en grande surface, aide soignante..) et frappant avec culot aux portes les plus prestigieuses pour décrocher stages ou emplois.
Couvée par Nicolas Sarkozy dont elle fut la conseillère et la porte-parole de campagne, elle sort de l'ombre par la grande porte en mai 2007 en accédant, à 41 ans, au poste de ministre de la Justice (jusqu'en 2009).
Son caractère et ses méthodes lui valent l'hostilité du monde judiciaire, jusqu'à l'exaspération de collaborateurs qui finissent par démissionner.
Ses apparitions dans les magazines people, sa grossesse savamment médiatisée irritent aussi.
Poussée contre son gré au printemps 2009 dans la campagne européenne, elle est élue députée à Strasbourg mais ne cache pas son ennui: "Je suis obligée de rester là, de faire la maligne", soupire-t-elle -- une phrase captée par un micro dans l'hémicycle strasbourgeois.
Elue en 2008 maire du VIIe arrondissement de Paris, elle était restée un peu en retrait des projecteurs jusqu'à se lancer dans la course à la mairie de Paris, perdue en 2020 face à Anne Hidalgo.