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Quand un média algérien téléguidé met les pieds dans le plat

Condamnation unanime des attaques immorales et abjectes visant les institutions marocaines


Mourad Tabet
Dimanche 14 Février 2021

Certains médias algériens versent de plus belle dans la bassesse la plus indigne, bafouent toutes les règles déontologiques mondialement reconnues, recourent à l’invective et l'insulte au lieu de la critique et relaient de l’infox dans leur vile volonté de nuire au Maroc et à ses institutions. Mais le méfait que vient de commettre récemment la chaîne de télévision officielle Echourouk a dépassé toutes les limites du tolérable. Elle a diffusé une émission qui se veut prétendument satirique qui s’attaque frontalement et clairement au peuple marocain et à l’Institution monarchique qui en est le socle et le ciment fédérateur.

Le président du Conseil national de la presse (CNP), Younes Moujahid, a, dans ce sens, dénoncé la teneur de l’émission satirique présentée par le média algérien en soulignant, dans une déclaration à Libé, que «dans les émissions satiriques, on critique ou on commente, mais on s’abstient de dénigrer et de porter atteinte à la dignité des personnes et des institutions. Ce qu’a diffusé la chaîne Echourouk ne relève absolument pas de la critique, mais de l’injure. Cela est inacceptable d’un point de vue déontologique». Et d’ajouter : «Le rôle des médias n’est pas de semer la haine et de creuser les sillons de la discorde entre les peuples, mais de les rapprocher». Il est à rappeler que le CNP a déjà rendu public un communiqué de presse dans lequel il a condamné la violation parla chaîne algérienne "Echourouk" de l'éthique et de la déontologie de la presse en diffusant une émission satirique qui s'attaque clairement au peuple marocain et à Sa Majesté le Roi, soulignant que cette émission «n'a rien à avoir avec les émissions satiriques diffusées par les chaînes civilisées qui se contentent de commenter et de critiquer, sans injurier ou dénaturer l'image personnelle, ni porter atteinte aux peuples».

Selon le CNP, la chaîne de télévision algérienne a «utilisé des expressions attentatoires à la personne de S.M le Roi et méprisantes pour le peuple marocain, tout en incitant clairement à la guerre, autant de violations flagrantes de l'éthique et de la déontologie de la presse». L'émission s'est également «attaquée à tous les juifs, une pratique pourtant légalement bannie à travers le monde qui ne tolère plus aucune discrimination entre les personnes sur la base de leur ethnie ou de leur religion», a encore noté le communiqué du CNP relayé par la MAP. Le Conseil a, en outre, invité la presse et les médias au Maroc à s'abstenir de toute réaction similaire, afin de préserver le respect de l'éthique et de la déontologie de la presse, de l'objectivité et de l'intégrité, et à œuvrer à la consécration de l'esprit de fraternité entre les peuples marocain et algérien. Il a également lancé un appel aux journalistes et aux médias algériens les exhortant à s'écarter de tout ce qui peut nuire aux relations de fraternité et d'amitié entre les deux peuples et à bannir et rejeter tous ceux qui visent à créer un climat de tension et de confrontation et à susciter les sentiments de haine et de violence. La position du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a été sur la même longueur d’onde. Ce syndicat représentant le corps des journalistes marocains, déclare avoir appris «avec un grand étonnement la teneur d’une émission médiatique portant atteinte à l’Institution monarchique, dont le symbole est S.M le Roi Mohammed VI, qui a été diffusée par la chaîne officielle algérienne, Echourouk».

Le SNPM, tout en dénonçant «dans les termes les plus forts cette atteinte délibérée de cette chaîne», est conscient que «c'est un comportement qui n'exprime ni de près ni de loin les positions du peuple algérien frère, qui a affirmé, à plusieurs reprises, son profond respect et sa profonde appréciation pour la personne de S.M le Roi en tant que l'un des dirigeants qui cherchent à réaliser le rapprochement des peuples et à consolider les bases de la paix, de la sécurité, du respect mutuel et du bon voisinage». Le SNPM a considéré que le recours des médias à la solde du régime militaire algérien à cette bassesse et à l’incitation à la haine contre le Maroc vise à distraire le peuple algérien de ce qui se passe réellement à l'intérieur de son pays, tout en exprimant son étonnement de l’attitude de ce média algérien qui ose s’attaquer au Maroc, alors qu'il s’abstient de se pencher sur les problèmes de l’Algérie, à un moment où le peuple a le plus besoin de ses médias indépendants et intègres pour faire face à toutes les formes d'injustice. Le SNPM a considéré que la responsabilité historique des médias algériens, en ces moments où le régime algérien risque de pousser la région aux plus hauts niveaux de tension, est de s’abstenir d’alimenter davantage la tension dans la région, de rapprocher les peuples et de répandre la culture de la coexistence et de la tolérance. Le Syndicat a réitéré l'appel qu'il a lancé depuis la région de Mahbès près de Tindouf lors de la réunion de son Bureau exécutif dans cette région, appelant au respect de l'éthique de la profession et de la conscience professionnelle, et à ne passe soumettre à l’agenda visant à attiser davantage la tension dans la région maghrébine, tout en regrettant que «le régime algérien persiste à pousser les médias du pays à alimenter la haine et la tension» et appelant «les médias marocains à préserver leur professionnalisme dans le traitement des questions de la région, et à ne pas verser dans cette bassesse qui n'honore ni la profession ni les professionnels». Pour sa part, l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) s’est insurgée, dans un communiqué relayé par la MAP, contre «le niveau bas et immoral atteint par la chaîne officielle Echourouk financée par les contribuables algériens en traitant de la personne du Roi, qui jouit du respect et de l’estime au Maroc et ailleurs». S’adressant à cette chaîne et à l’ensemble des médias officiels de l'Algérie, l’ANME a souligné que les attaques immorales et abjectes à l’encontre des institutions marocaines, à leur tête l’Institution monarchique, sont des actes condamnables qui n’ont aucun rapport avec la déontologie du métier de journaliste et des médias. 

De même, l’association a mis en garde contre toute persistance dans cette provocation «attentatoire au Père de la Nation, Garant de sa stabilité et Protecteur de ses frontières», a mis en exergue le communiqué de l’ANME, affirmant que toute atteinte à la personne du Roi est une atteinte à tous les Marocains à l’intérieur du Maroc comme à l’extérieur. Selon cette association professionnelle, la fonction principale des médias lorsqu’ils abordent les affaires étrangères et les relations avec les voisins est de présenter un contenu pertinent qui sert le rapprochement et la coopération fraternels et, dans les pires des cas, s’abstenir de porter atteinte à autrui et de «s’embourber dans le marigot de la bassesse et des insultes». L’ANME a déploré le fait que des médias et télévisions algériens se sont spécialisés, des années durant, dans ce genre de comportements, et leur traitement de tout ce qui concerne le Maroc et ses institutions tente aujourd’hui de se moquer de manière grossière de la personne du Roi, soulignant que cet agissement ne peut pas passer inaperçu au prétexte de la défense d'une liberté d’expression qui n’existe pas en Algérie. L’association a appelé dans ce contexte tous les médias marocains, qu’ils soient publics ou privés, à continuer à défendre l’unité du Royaume et à soutenir les institutions du pays, à leur tête l’Institution monarchique, et ce dans sa lutte sacrée en faveur du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume. «Cette lutte est la nôtre et nous devons y être plus que jamais unis jusqu’à la victoire», a mis en avant l’ANME. Et de lancer également ce message aux sages de l’Algérie dans le champ médiatique les appelant à condamner ce comportement abject émanant d’Echourouk et à respecter la déontologie du métier de journaliste en traitant des affaires du Maroc et en particulier de l’Institution monarchique que les Marocains considèrent comme une ligne rouge. Idem pour la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) qui a dénoncé «vigoureusement» le comportement «irresponsable» de la chaîne de télévision algérienne Echourouk qui a diffusé une émission attentatoire à l’institution monarchique.

«Nous nous trouvons à Laâyoune pour la restructuration des sections de la FMEJ dans les provinces du Sud et avons été surpris parle comportement irresponsable de la chaîne de télévision algérienne Echourouk», a déclaré à la MAP le président de la FMEJ, Noureddine Miftah. «Au nom des trois sections du Sahara et au nom de la FMEJ, je dénonce vigoureusement le comportement de cette chaîne qui n’a rien à voir avec la liberté d’expression ou la satire», a-t-il dit. Pour sa part, Mohamed Aziz Khamrich, chef du département de droit public à la Faculté de droit et des sciences politiques à l’Université Hassan Ier à Settat, a déploré les attaques des médias algériens contre l’institution monarchique, le peuple marocain, ses traditions et ses valeurs séculaires. «En toute honnêteté et avec grand regret, certains médias algériens ont dépassé toutes les bornes et je pense que toute cette frénésie dont font preuve les médias algériens est due aux victoires diplomatiques remportées par le Maroc au cours de ces derniers mois», a souligné Mohamed Aziz Khamrich dans une déclaration à Libé. L’universitaire marocaine a également estimé que la divergence des points de vue ou des positions entre les pays est tout fait naturelle, mais «ce qu'a fait la chaîne Echourouk exprime la haine du régime algérien envers le Royaume du Maroc. Ce comportement bafoue également la déontologie journalistique, ainsi que les normes diplomatiques internationales qui régissent les relations entre les pays et les nations, voire entre deux pays voisins dont les peuples partagent de nombreux liens communs». «Cela reflète clairement la confusion du régime militaire algérien face aux succès diplomatiques remportés par le Maroc», a-t-il précisé. Une autre preuve qui reflète, selon Mohamed Aziz Khamrich, la confusion du régime algérien, est «le fait que le Parlement de ce pays voisin a adressé une lettre au président des Etats-Unis d'Amérique, dans un précédent du genre dans l'histoire des relations entre les nations, dans laquelle il lui demande d’annuler la décision américaine reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara». Et l’universitaire marocain de conclure : «Il est bien connu que le Parlement légifère et contrôle l’action du gouvernement et ne peut s'adresser au chef d'un autre Etat, mais à un autre Parlement. En outre, ce comportement constitue une ingérence flagrante dans les affaires intérieures des EtatsUnis d'Amérique».

Mourad Tabet 


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