Les représentants du secteur de la pêche sont en colère et bien décidés à le faire savoir. Malgré les dernières déclarations du ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, Mohamed El Ouafa, excluant toute hausse du poisson d’ici le mois sacré de Ramadan, les professionnels, qui s’estiment «surtaxés», tiennent à prévenir le gouvernement que des actions seront organisées d’ici quelques semaines.
Dans une déclaration à Libé, ces opérateurs confient qu’il y aura certainement des hausses à la veille du mois sacré.
En cause, la décision de l’ONSSA d’imposer 150 dirhams pour le certificat de conformité et les armateurs qui doivent, depuis quelques jours, faire face à une nouvelle taxe de 0,03% sur les ventes, soit 30 dirhams la tonne.
Approchés par Libé, des armateurs lancent, catégoriques, qu’ils se préparent à augmenter les prix, si les responsables campent sur leurs positions. «Avec ces deux dernières mesures, on va pénaliser le secteur davantage. On ne peut plus supporter de nouvelles charges sans réagir», déclare Hachmi Mimoun, membre de la Confédération de la pêche côtière. Et d’insister: «Ce ne sont pas des décisions qui n’auront pas d’effets sur les prix de vente de poisson. Dans les jours qui viennent, il y aura une action dans ce sens ». Selon notre source, cette action vise à montrer au gouvernement Benkirane que l’on est asphyxié par les dernières décisions.
Si ce dernier assure que le prix de vente du poisson est soumis à la loi de l’offre et de la demande, il soutient, toutefois, que la sur-taxation du secteur n’est pas sans influencer les prix.
« Le secteur connaît plusieurs problèmes. En cause, la surexploitation des ressources halieutiques, l’absence de contrôle aussi bien dans les ports que dans les zones de pêche ainsi que les nombreux prélèvements auxquels doivent faire face les professionnels du secteur, notamment les prélèvements des communes, de la CNSS, de l’ONP et autres charges», relève le même professionnels, tout en dénonçant «la marginalisation des professionnels par le ministère».
Pour le même armateur, «la situation sera plus difficile pour les représentants du secteur de la pêche. La nouvelle décision de l’ONSSA, qui impose 150 dirhams pour le certificat de conformité, ne va certainement pas passer sans influencer les prix du poisson, surtout les sardines, qui devront connaître une augmentation», souligne-t-il.
Certes l’entrée en vigueur de cette décision a été reportée à plus tard, dit-il. Mais «elle devrait être appliquée d’ici quelques semaines, comme d’ailleurs toutes les autres mesures ayant été prises sans aucune concertation avec les représentations du secteur», poursuit cet armateur de Safi, qui n’exclut pas une montée au créneau des opérateurs du secteur pour défendre leurs acquis.