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Prisme tactique : On ne pouvait pas aller bien loin sans marquer

Le Onze national n’a pas su tirer profit des limites affichées par la Seleçao


Chady Chaabi
Vendredi 22 Juin 2018

Hélas! Comme une montagne qui finit par s’écrouler, le rocher par changer de place, l’eau par user les pierres, l’averse par emporter la poussière, Hervé Renard a encore une fois payé l’addition de ses limites tactiques et erreurs de jugement. En perdant contre l’Iran, les Nationaux se sont mis dans les pires conditions pour affronter le Portugal, soit avec un pistolet sur la tempe. Une situation d’urgence amplifiée par l’entame du match, car, après cinq minutes, la messe était dite.
Dans une partie pas vraiment flamboyante et face à un champion d’Europe d’une faiblesse technique étonnante, l’équipe nationale a possédé le ballon sans réussir à faire trembler l’arrière-garde lusitanienne, hormis sur coups de pied arrêtés. Justement, cette phase est à double tranchant puisqu’elle cristallise les maux de l’équipe nationale, comme ceux de l’ensemble des pays qui représentent le contient africain en Russie, puisqu’elle est à l’origine de plus des trois quarts de leurs buts encaissés. Ce qui renseigne en creux sur le manque de préparation effectuée en amont.
Outre, la manière dont le Maroc a été trahi par plusieurs joueurs cadres (Ziyech, Boussoufa, Belhanda), il a manqué un peu de tout pour prolonger l’aventure. Mais ce sont surtout l’absence d’une maîtrise collective et le manque de justesse offensive de la sélection qui interpellent. En réalité, elle ressemble à tout sauf à une équipe. Son jeu collectif reste souvent un mystère et son animation offensive a failli.
Consumés entre approximations collectives et techniques, les Nationaux ont répété les mauvais choix, autant dans les déplacements, les permutations, les appels de balle ainsi que dans l’utilisation du ballon. En repartant sur un faux 4-3-3, Hervé Renard a donc encore une fois manqué un pari. Avec ce milieu à trois, le sélectionneur voulait dégager une supériorité numérique face au milieu à deux portugais. Mais ses joueurs n’en ont pas profité. A force de dézoner et de se retrouver souvent trop dans l’axe en même temps, ils se sont encore une fois marchés sur les pieds. Et même quand ils ont récupéré le ballon dans une zone médiane, ils n’ont pas su enchaîner et vite basculer vers l’avant. Parfois, ce sont les passes qui n’arrivaient pas bien, parfois aussi ce sont les attaquants qui ne sont pas disponibles. Moralité, c’est tout un travail de coordination milieu-attaque qui n’a pas été pensé lors de la préparation au même titre qu’une autre animation offensive qui devait être inventée.
Autre pari raté, la titularisation de Da Costa à la place de l’excellent Saiss. Sur l’action du but et même si le défenseur portugais Pepe avait balayé la place de manière très suspecte avant que CR7, seul face à la cage, n’ajuste son geste, il reste la fâcheuse impression que l’erreur de marquage de Da Costa est à l’origine de l’ouverture du score.
L’absence de réponses apportées par Hervé Renard aux différents problèmes tactiques que le Portugal nous a posé est l’autre enseignement majeur. En principe, à chaque fois qu’un technicien corrige son onze de départ, son coaching est supposé amener un plus, car dans une telle compétition, c’est aussi le banc qui pourrait changer le destin d’une équipe.
Mais, quand son vis-à-vis, menant 1-0, a renforcé son milieu à la mi-temps en passant en 4-3-3 pour bloquer la principale arme offensive marocaine, Amrabet, le coaching du sélectionneur national n’a pas eu d’effet. Excepté El Kaabi, volontaire après son entrée, ni Mehdi Carcela, ni Fayçal Fajr, lancé dans l’arène trop tardivement, n’ont réussi à jouer leur rôle de joker et à apporter cette touche d’efficacité, de percussion ou de justesse nécessaire dans le dernier geste.
Quoi qu’il en soit, Hervé Renard va sûrement regretter le manque de vitesse dans la transmission et les prises de balle vers l’avant, dans les courses et la coordination des attaquants, pareillement que ses choix. Trop tard, le train des huitièmes est déjà passé.


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