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D'un bout à l'autre de l'échiquier politique, les organisations de jeunesse affidées à un parti font parler d'elles. Elles sont les empêcheuses de tourner en rond et se veulent quelque part la mauvaise conscience de leur famille politique. " C'est le propre de la jeunesse. Elle est dans la contestation, une manière de faire avancer les choses. Mais ce n'est pas suffisant quand on est une organisation structurée, censée encadrer les jeunes, les sensibiliser à l'engagement politique et à la chose publique. Au final, ces structures se sont enfermées dans un discours de la contestation, certes nécessaire à la démocratie, occultant la mission qui est la leur. Ce que je veux dire, c'est qu'on n'attend pas seulement d'une jeunesse de parti de faire une conférence sur la réforme constitutionnelle ! ", s'exclame ce militant qui a fourbi ses premières armes au sein d'une organisation de jeunesse. Dès lors, quelle doit être la mission d'une organisation de jeunesse ? " Elle doit être conçue comme un cadre d'ouverture pour sensibiliser les jeunes aux problèmes des jeunes. Il s'agit de faire admettre et comprendre que les solutions sont aussi politiques et pas seulement d'ordre social et économique. Il faut le reconnaître, aujourd'hui les organisations de jeunesse partisane n'arrivent pas à accomplir cela de manière continue. Il est clair également que l'essor de la société civile a redéfini les limites d'action traditionnelle de ces organisations " soutient un dirigeant de l'USFP.
La politique, une combinaison du rêve et du concret
Trop occupées à jouer la carte de la rébellion parfois même celle de la dissidence, ces organes de partis que sont les jeunesses sont-elles devenues l'ombre d'elles-mêmes ? En tout cas, d'une chapelle politique à l'autre, leurs bases se plaignent d'une léthargie caractérisée, d'une absence de mouvement, d'un sommeil profond. " Au moment même où nous devrions développer de nouvelles formes d'action, différentes justement de celles des partis ", regrette ce militant.
Pourtant, et c'est un Usfpéiste en vue qui l'affirme, les jeunes sont en train de réapprendre à la vieille garde à faire de la politique autrement. " A travers un langage simple, une crédibilité par l'action, une proximité par le terrain. La politique a changé de repères, elle ne se fait plus par le haut. Il y a un changement de base même de la légitimité de la politique. La légitimité du politique est désormais à rechercher dans les résultats. Les jeunes veulent du concret et du rêve en même temps. Ils rêvent en gros d'un Maroc meilleur. Et la politique est justement la combinaison du rêve et du concret. Ce qui me fait dire que la mission des organisations de jeunesse n'est pas vraiment facile. Sur quelle base faut-il renouveler ? Est-ce sur la base de la rupture ou autrement ? La réponse n'est pas facile", explique cet Ittihadi avant de rappeler en ces temps de commémoration de Révolution du Roi et du Peuple que " les nationalistes qui ont résisté à l'occupant et qui se sont battus pour l'indépendance du pays étaient tous des jeunes dont la tranche d'âge se situait entre 15 et 25 ans ".
D'un colloque à l'autre, d'une table-ronde à l'autre, c'est la même itération qui s'impose en guise de conclusion. Les jeunes aspirent à une nouvelle politique, un nouveau style, une nouvelle image de la chose publique, plus forte, plus attractive et en rupture avec la mauvaise gouvernance. " La réponse ne se trouve certainement pas dans le conflit générationnel. Le renouvellement du politique n'est pas uniquement biologique. En fait, il y a besoin d'une volonté collective de construire un avenir ensemble, " conclut cet Usfpéiste.