Pilule dorée

Il aura fallu à peine 4 jours à Abdesslam Seddiki pour plomber l’ambiance festive du 8 Mars ! Il s’est fait rabat-joie lors d’une conférence tenue à Rabat sous le thème «Les femmes et le monde du travail». En fait, au lieu que le ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, tempère, à cette occasion, eu égard au caractère épineux de la question ou à défaut qu’il se taise, il a préféré sortir, encore une fois, de son haut de forme sa fameuse Stratégie nationale de l’emploi (SNE) comme par magie ! Et à M. Seddiki de la présenter comme une sorte de panacée contre le chômage des femmes. Pour lui, ce remède miracle « corrigera » le taux d’activité des femmes au Maroc, qui s’avère être faible par rapport aux pays ayant un taux de croissance similaire. Pis encore, il s’emmêle les pinceaux en marchant sur les plates-bandes d’un autre ministre, en l’occurrence celui de l’Education nationale et de la Formation professionnelle. Parce qu’en mettant en avant une espèce de cheval de bataille de la SNE, qu’est le renforcement de l’adéquation formation-emploi, il a oublié que l’attribution de cette question-ci ne relève plus des compétences de son département. Quoi qu’il en soit, les femmes en général et les Marocaines en particulier s’attendaient à des éléments de réponse concrets de la part du ministre de l’Emploi concernant les pratiques discriminatoires sur le marché de travail qui causent, entre autres, la faiblesse du taux d’activité (estimé selon lui à 25% ?!) et qui constituent aussi de réelles entraves à l’insertion de la femme dans le monde du travail. A la place, elles n’ont eu droit qu’à l’illusionnisme et l’abstrait d’un ministre qui, soit dit en passant fait partie du PPS (un parti qui se veut moderniste et féministe), ne sait que tirer des plans sur la comète finalement !