Ouverture en apothéose à Essaouira de la 20ème édition du Festival des Andalousies Atlantiques

Dimanche 2 Novembre 2025

Ouverture en apothéose à Essaouira de la 20ème édition du Festival des Andalousies Atlantiques
La Cité des Alizés s’est parée de mille lumières, jeudi soir, pour l’ouverture de la 20e édition du Festival des Andalousies Atlantiques, qui s'est imposé, au fil des années, comme l'un des rendez-vous artistiques les plus prestigieux de la scène nationale et internationale.

Initiée par l'Association Essaouira-Mogador, cette manifestation musicale a attiré pour son coup d'envoi un large public de mélomanes venus découvrir les riches nuances de la musique andalouse, interprétée avec maestria par des artistes de diverses nationalités et confessions, dans un vibrant dialogue culturel et spirituel propre à l'esprit d'Essaouira dont les maitres mots sont ouverture, tolérance et vivre-ensemble.

La cérémonie d'ouverture a été réhaussée par la présence du Conseiller de SM le Roi et Président fondateur de l'Association Essaouira-Mogador, André Azoulay, et d'éminentes personnalités marocaines et étrangères des sphères diplomatique, culturelle et artistique.

Dans une allocution d'ouverture, la secrétaire générale de l'Association Essaouira-Mogador, Kaoutar Chakir Benamara a souligné que le Festival des Andalousies Atlantiques incarne "un pont vivant entre les civilisations et un espace où se côtoient avec grâce les mémoires, les sensibilités et les talents du Maroc et d’ailleurs", rappelant que "ce rendez-vous ne se contente pas de revisiter les répertoires andalous, mais qu'il constitue un laboratoire vivant de rencontres, d'innovation et de transmission, où les artistes explorent de nouveaux horizons sonores tout en préservant l’essence d’un héritage séculaire".

"Cette édition s’inscrit dans une vision de pérennité et de transmission, où les jeunes générations rencontrent les maîtres de la musique andalouse pour perpétuer un patrimoine unique, symbole d’un héritage commun judéo-musulman", a-t-elle relevé, affirmant que "ce festival est le fruit d’un amour collectif pour une culture de paix, de respect et de fraternité".

Mme Chakir Benamara a, dans la foulée, mis en avant la symbolique profonde d’Essaouira, "ville carrefour des cultures et des identités, laquelle continue de porter haut les valeurs d’un Maroc pluriel, ouvert sur le monde et fidèle à son histoire", ajoutant qu'"ici, chaque note jouée raconte une mémoire partagée et chaque voix porte un message d’unité et d’espérance".

Sur la scène principale aménagée dans la salle omnisports d'Essaouira, l’Orchestre Mohamed Larbi Lamrabet de Tanger, dirigé par Mohamed Laroussi a ouvert le bal de cette édition avec une interprétation magistrale d'une pièce d’introduction empreinte de richesse et de profondeur qui a su captiver le public dès les premières notes, établissant ainsi un lien intime entre les artistes et les mélomanes présents.

L'ensemble musicale a ensuite été rejoint par les artistes Hanae Touk, Dalila Meksoub, Souhaila Sahraoui et Hicham Dinar pour offrir à l'assistance une immersion des plus prestigieuses dans un répertoire d’exception des grands classiques d'"Al Ala" issus des écoles de Tétouan, Fès, Tanger, Marrakech, Chefchaouen et Ouezzane.

Revisitant par ailleurs les incontournables du grand Abdessadek Chekara, les artistes ont livré des interprétations d’une intensité rare, sublimant des œuvres emblématiques ayant marqué l’histoire de la musique arabo-andalouse.

Dans une déclaration à la MAP, le directeur artistique du festival, Abdessalam Khaloufi, a fait savoir que la célébration de cette 20e édition marque "vingt années d’une aventure artistique et humaine exceptionnelle, au cours desquelles nous avons construit une expérience pionnière dédiée au dialogue des arts, de leurs inspirations et de leurs racines partagées".

M. Khaloufi a, dans cette lignée, précisé que "ce festival se distingue par son identité unique, où les répertoires se croisent, les héritages s’écoutent et les sensibilités dialoguent", rappelant que l’événement ambitionne de continuer à valoriser la richesse des musiques du Maroc et leur dimension universelle.

De son côté, le Maestro Mohamed Laroussi, s'est dit "honoré de prendre part à cette édition spéciale qui célèbre deux décennies de fidélité à un patrimoine musical d’une profondeur inestimable", notant que "la scène d’Essaouira demeure un espace unique où les musiciens peuvent dialoguer, créer et transmettre, en portant haut les valeurs d’harmonie et de partage qui caractérisent la musique andalouse".

Il a également salué "l’engagement constant de l’Association Essaouira-Mogador pour la valorisation des musiques du patrimoine marocain, et son rôle pionnier dans la préservation et la diffusion d’un art qui unit les peuples et transcende les frontières".

La programmation de cette 20e édition, qui se poursuit jusqu'au 2 novembre, promet une richesse éclectique et innovante, avec à la clé plus d'une vingtaine de concerts qui offriront un panorama complet des musiques andalouses et marocaines, mettant à l’honneur jeunes talents et artistes confirmés, ainsi qu’une rétrospective du répertoire judéo-musulman du Maghreb sous la direction de Maxime Karoutchi.

Le festival intégrera également le grand Ballet Flamenco de l’Andalousie dirigé par Patricia Guerrero, tandis que des forums matinaux permettront de débattre et d’échanger sur "l’importance du lieu et du lien", piliers historiques de l’événement.

Le public retrouvera aussi Raymonde El Bedaouia, diva incontestée du festival, pour une cérémonie de clôture vibrante et festive, symbole de 20 ans de passion, de partage et de célébration de la diversité musicale de la Perle de l'Atlantique dans la plus pure tradition souirie.

Libé

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