La barre des 1000 cas franchie pour la première fois depuis trois mois

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Le virus se fait galopant Ainsi donc, à son retour, le virus devient galopant.
A l’évidence, le nouveau variant, qui devait s'appeler initialement "nu" avant que l'OMS ne se décide a finalement sauter directement à la lettre grecque "Omicron", risque de rebattre toutes les cartes sanitaires et de mettre à nu toutes nos stratégies sanitaires. Au moins pendant “les 11 prochaines semaines”, période correspondante à la durée de la vague Omicron, si l’on en croit Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique au ministère de la Santé et de la Protection sociale. Lequel a précisé que “les cas positifs hebdomadaires ont augmenté de façon exponentielle (150%) cette semaine par rapport à la semaine précédente.” Quoi qu’il en soit, le variant obligera certainement, et à très court terme, le gouvernement à se réunir pour considérer ses options de riposte. Plus décourageantes les unes que les autres. Rallonger les vacances scolaires ? Peut-être aussi rendre le télétravail obligatoire ? Pour le moment, l'instauration d'un couvre-feu la nuit du 31 décembre est l’une des rares mesures instaurées. Elle est significative. Même si elle peut occasionner des rassemblements dans des appartements privés, bondés et mal aérés. Tout comme la fermeture des frontières jusqu'au 31 janvier. En outre, le 20 décembre dernier, une des mesures phares est entrée en vigueur. Et notamment l'instauration d'un "pass vaccinal" qui interdisait de fait l'accès aux activités de loisirs, aux transports, aux restaurants à tous ceux qui n'auraient pas un schéma vaccinal complet.
La grogne monte de partout
Sauf qu’elle n’a pas eu l’effet escompté. Bien au contraire. La grogne monte partout. L’obligation du “pass vaccinal” ne passe pas, comme on a pu le constater avec le blocage des tribunaux par la grève des avocats et leur rejet catégorique de cet impératif. Pis, c’est la confiance des citoyennes et citoyens dans les vaccins qui s’érode. Bon nombre de Marocains avaient été persuadés par le gouvernement que le vaccin les dispenserait de toutes contraintes de tests et de contamination. Mais face à cette nouvelle vague du Covid-19 et la faible réponse immunitaire de certains vaccins face au variant Omicron, on ne se bouscule plus devant les portes des centres de vaccination. Mardi, seulement 7343 personnes ont retroussé leur manche et tendu le bras pour recevoir leur première dose, pour un total de 24.539.802. Loin des 30 millions escomptés par le ministère de la Santé. En même temps, il faut dire que la communication des autorités sanitaires n’est pas exempte de tout reproche. Pour exemple, encourager les Marocains à s’injecter une troisième dose qui diffère des deux précédentes, sachant que les technologies d’un vaccin à l’autre sont dissemblables, manquent sérieusement de cohérence et portent un sérieux coup à la confiance accordée à la science. Mais refuser de se faire vacciner ou de compléter son schéma vaccinal, c'est aussi rapidement oublier que le vaccin est là uniquement pour sauver des vies, en rendant une possible contamination au Covid-19 bien moins périlleuse et dramatique. "La vie c'est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort", disait à l'aube du 19ème siècle le médecin français François Xavier Bichat.
L’OMS inquiète
En d'autres termes, pour éviter d'atterrir en réanimation, il n'y aurait pas de méthode plus efficace que la vaccination au rythme du virus et de ses mutations. Ce n’est pas l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui nous contredira. L’organisation onusienne semble inquiète. Mardi, elle a mis en garde le monde contre la propagation rapide du variant Omicron, susceptible de produire un nombre élevé d'hospitalisations. "Une hausse rapide d'Omicron, comme celle que nous observons dans plusieurs pays, même si elle se combinait avec une maladie légèrement moins grave, entraînera tout de même un grand nombre d'hospitalisations, notamment parmi les non-vaccinés", a indiqué une responsables de l'OMS Europe, Catherine Smallwood, citée par des médias internationaux. Fort heureusement, les données préliminaires des études menées par les scientifiques de l’OMS font état d'une létalité moindre comparativement au variant Delta. "Il est trop tôt pour dire si la vague d'Omicron sera plus ou moins grave que celle de Delta", a temporisé Catherine Smallwood, en mettant en avant la nécessité de prendre ces données préliminaires "avec prudence". Une chose est sûre, un mois après son identification en Afrique du Sud, les scientifiques commencent à mieux cerner le variant Omicron. Mais à ce stade, il est encore difficile de dire à quel point le nouveau variant changera le visage de la pandémie de Covid-19, au Maroc comme ailleurs.