La fin des difficultés pour les consommateurs marocains n’est pas pour demain. Leur galère devrait encore se poursuivre dans les prochains jours. Pratiquement tous les prix des produits alimentaires vont connaître des augmentations. Une semaine seulement après les dernières hausses ayant touché certains produits laitiers de la première société laitière du Royaume, voilà que d’autres produits vont voir leur prix également monter en flèche à partir du 1er août. Il s’agit notamment de l’eau et de l’électricité, des viandes rouges et blanches, du poisson, du transport, … Et la liste est longue, tiennent à souligner des consommateurs de la place.
Dans une déclaration à Libé, Wadii Madih, président de l’Association Uniconso ne mâche pas ses mots. « Pratiquement tous les produits vont voir leurs prix grimper. Mais la plus grave c’est l’augmentation des tarifs de l’eau et de l’électricité qui interviendra prochainement à cause des dernières dispositions prises par le chef du gouvernement, Abdelillah Benkirane pour venir à la rescousse de l’ONEE dont la gestion calamiteuse a creusé les déficits. Le consommateur marocain va devoir contribuer à hauteur de 30% pour combler ceux-ci, ce qui est anormal ». Il ajoute, non sans colère : « Le consommateur n’a pas à payer la mauvaise gestion d’une entreprise quelle qu’elle soit. Benkirane vient de décider, d’un trait de plume, que les consommateurs doivent contribuer au financement de l’ONEE. Mais, cette décision va certainement provoquer des frustrations, surtout pour ceux qui font partie d’une classe moyenne qui commence vraiment à disparaitre » sous les coups de butoir de l’Exécutif. Car, poursuit-il, « c’est cette classe moyenne qui a subi toutes les hausses intervenues depuis l’investiture du gouvernement Benkirane».
Une chose est sûre. L’inquiétude est générale au sein des associations de protection des consommateurs à cause de prix qui ne cessent de grimper sans fin. Pour Wadii Madih, il est clair que le pouvoir d’achat des Marocains s’amenuise, de jour en jour, en raison du renchérissement des produits de grande consommation. Et il va encore l’être davantage avec les prochaines augmentations, déplore-t-il.
Pour preuve, notre interlocuteur ne manque pas de souligner que les distributeurs de gaz butane viennent, eux aussi, de menacer de faire grève pour dénoncer les hausses répétitives des prix des hydrocarbures. Ils demandent à répercuter ces augmentations sur le prix du transport, ce qui va certainement impacter le prix de vente des bonbonnes de gaz, a-t-il constaté. Et le même associatif de relever qu’« en tant que mouvement de défense des consommateurs, nous estimons que c’est le gouvernement qui est responsable de l’aggravation de la situation et des augmentations des prix».
« Toutes les promesses de l’Exécutif n’ont pas été tenues. Le chef du gouvernement avait insisté sur le fait que les réformes devraient impacter positivement les performances économiques et avoir un effet bénéfique sur le quotidien des citoyens, à travers notamment la lutte contre la vie chère », tient à rappeler notre interlocuteur. Or, dit-il, « rien de cela n’a été fait. La vie est encore plus chère et le gouvernement n’a pas fait de la lutte contre son renchérissement une priorité comme l’avait déclaré Benkirane au début de son mandat ». Avant de conclure que « nombreux sont les citoyens qui éprouvent des difficultés à joindre les deux bouts ».
Les prochaines hausses des produits de grande consommation vont inévitablement mettre à mal le budget des ménages marocains. A quelques semaines du mois sacré de Ramadan, le prix du poisson connaîtra lui aussi une hausse importante, selon un opérateur de la pêche. En cause, le dernier barème de taxation du certificat de conformité sanitaire.