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Lors d’une conférence de presse organisée mardi dernier au siège central de l’OMDH, Naoufal Bouamri a présenté les conclusions du 12e Congrès national de l’OMDH qui a exprimé son inquiétude face à la faiblesse de l’effectivité des droits économiques, sociaux et culturels, en dépit des avancées législatives.
«Il est impératif d’adopter de nouvelles politiques publiques garantissant une protection réelle de ces droits», a-t-il fait savoir.
D’après le président de l’OMDH, le congrès ayant rassemblé 121 participants dont 34 femmes (le taux de féminisation a atteint 28%) a permis d’enregistrer des avancées organisationnelles notables. L’élection du nouveau Conseil national, composé de 61 membres dont 34% de femmes et 42% de nouveaux visages, illustre une volonté affirmée de favoriser la mixité, de valoriser les compétences et d’insuffler un dynamisme générationnel.
Dans une déclaration devant les représentants des médiats nationaux, Naoufal Bouamri a exprimé la volonté de l'OMDH de consolider ses actions en faveur des droits humains, en mettant l'accent sur la collaboration avec les institutions nationales et internationales. Il a également souligné l'importance de l'éducation aux droits humains et de la sensibilisation du grand public en vue de construire une société plus juste et équitable.
Selon Naoufal Bouamri, le congrès a par ailleurs salué les avancées enregistrées au Maroc dans plusieurs domaines – constitutionnel, législatif et politique, qualifiées de véritables acquis en matière de droits humains. Toutefois, les congressistes ont déploré le manque d’effectivité des droits économiques, sociaux et culturels, estimant que les politiques publiques actuelles peinent à garantir leur pleine jouissance.
Le nouveau président de l’OMDH a salué les grâces Royales accordées à un certain nombre de journalistes, blogueurs et détenus des mouvements sociaux. Cette décision a été perçue comme un signe d’ouverture.
L’OMDH a, à cet égard, appelé à l’élargissement de cette mesure à l’ensemble des détenus des mouvements sociaux, et invité les autorités à initier des dialogues locaux avec les populations dans le cadre d’une approche participative, afin de résoudre les problèmes sociaux à la source.
Naoufal Bouamri a réaffirmé la volonté de l’OMDH de poursuivre son action dans une optique d’ouverture, de dialogue et de consolidation des mécanismes de protection des droits humains, dans toutes leurs dimensions, tout en prévoyant de renforcer ses partenariats avec d'autres organisations de la société civile et de poursuivre ses efforts pour l'adoption de réformes législatives alignées sur les dispositions de la Constitution et les normes internationales des droits humains.
Concernant la question du Sahara marocain, Naoufal Bouamri a réaffirmé le soutien de l’OMDH à l’Initiative marocaine d’autonomie dans les provinces du Sud et appelé à renforcer la coopération avec les mécanismes africains des droits humains. Il a dénoncé les violations commises dans les camps de Tindouf, appelant la communauté internationale à assumer sa responsabilité envers les populations séquestrées dans ces camps.
Au niveau international, l’OMDH s’est alarmée des menaces pesant sur le système international des droits humains, plaidant pour une réforme des institutions onusiennes. L’organisation a réitéré son soutien au peuple palestinien et à son droit légitime à établir un Etat indépendant sur les frontières de 1967 avec Al Qods-Est comme capitale.
A rappeler que l’OMDH a tenu son 12ème congrès du 25 au 27 avril 2025 à Rabat sous le thème: «Les droits économiques, sociaux et culturels dans les politiques publiques et la question de leur effectivité».
La cérémonie d'ouverture de ce congrès, tenue à la salle Allal El Fassi à Rabat, a été marquée par la présence de la présidente du CNDH, Amina Bouayach, de représentants de partis politiques, notamment l’USFP (la présence des membres du Bureau politique Youssef Aidi, Abderrahim Chahid, Mehdi Mezouari, Hanane Rihab et Abdelhamid Jmahri), de représentants d’ONG amis travaillant dans le domaine des droits de l’Homme, ainsi que de partenaires internationaux tels que la Fédération internationale des droits humains (FIDH), le Réseau EuroMed droits et l’Organisation arabe des droits humains.
Cette diversité souligne l'engagement de l'OMDH à inscrire son action dans une dynamique à la fois nationale et internationale. Cette cérémonie a également été marquée par la présence de l’ambassadeur de l’Etat de Palestine au Maroc, Jamal Al Shobaki.
Mourad Tabet