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Moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption au centre du programme du parti de la Rose : L’USFP plaide pour le renforcement juridique des mécanismes de la transparence


Narjis Rerhaye
Lundi 12 Septembre 2011

Moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption au centre du  programme du parti de la Rose : L’USFP plaide pour le renforcement juridique des mécanismes de la transparence
« Je dis bravo à ceux qui ont élaboré les statuts du Conseil de la concurrence. Nous ne pouvions tout simplement rien faire ! ». L’exclamation est d’Abdelali Benamour, le président du Conseil de la concurrence. Prononcé en direct de l’atelier que la commission du programme électoral de l’Union socialiste des forces populaires a dédié aux  réformes politiques et économiques pour lutter contre « al fassad », un concept intraduisible et derrière lequel sont regroupés tout à la fois la mauvaise gouvernance, la corruption, la malversation et les passe-droits », le constat du président Benamour vaut son pesant d’or. A quelques semaines du lancement de la campagne électorale pour les législatives du 25 novembre, les usfpéistes se mobilisent et ont bien l’intention de faire de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre «al fassad » leur cheval de bataille. « Il y a une volonté politique forte pour procéder à une rupture avec les pratiques du passé. Mais l’arsenal juridique actuel pour combattre toutes ces mauvaises pratiques liées à la mauvaise gouvernance, à la corruption, aux systèmes de rentes, etc, reste faible. Aujourd’hui, la  nouvelle Constitution autorise tous les espoirs à condition d’ancrer l’Etat de droit à travers des institutions représentatives. Il s’agit bien d’implanter une économie de marché, encadrée par l’Etat et, surtout, au service du citoyen. L’USFP soutient ce que font des institutions tels que le Conseil de la concurrence, l’Instance centrale de la prévention de la corruption, le Conseil national  des droits de l’’Homme, le Médiateur, etc. Il est important que toutes les conditions en termes d’indépendance, de pouvoir de décision, d’expertise soient réunies pour que ces institutions puissent jouer pleinement leur rôle », explique Habib El Malki, celui-là même qui préside aux destinées de la commission en charge du programme électoral de l’USFP.
Pour ce faire, l’atelier organisé samedi 10 septembre au siège rbati du parti de la Rose a donné la parole à Abdelali Benamour, le président du Conseil de la concurrence, Abdesslam Aboudrar, le président de l’Instance centrale de la prévention de la corruption, Mohamed Sebbar, le secrétaire général du Conseil national des droits de l’Homme, Abdessamad Saddouk de la CGEM, Rachid Filali, le SG de Transparency Maroc et à l’Usfpéiste H. Serghini.
La Constitution adoptée le 1er juillet dernier érige la transparence, le contrôle et la reddition des comptes en grands principes généraux. L’Instance centrale de prévention de la corruption, le Conseil de la concurrence ou encore le Conseil national des droits de l’Homme ont fait leur entrée dans la loi suprême. Ces trois institutions sont, à la faveur du nouvel environnement constitutionnel, en train de faire leur mue et de se préparer à une nouvelle vie institutionnelle, les coudées plus franches.
 
« L’entreprise marocaine n’est pas aux premières lignes du combat contre la corruption »
 
« Mais nous revenons de loin. Sans pouvoir décisionnel, en plus du fait que rien n’avait été prévu pour que toutes ces instances qui travaillent dans le domaine de la transparence coordonnent leurs actions. Chacun travaillait dans son coin et les énergies étaient dispersées », admet Abdeslam Aboudrar qui annonce dans la foulée que l’Instance centrale de la prévention de la corruption qu’il préside va changer d’intitulé. Il faudra désormais parler d’Instance nationale pour  l’intégrité, la prévention et la lutte contre la corruption.
Abdelali Benamour n’est pas près non plus d’oublier le parcours du combattant qui a été celui du Conseil de la concurrence créé il y a un peu plus de deux ans. Aux fonctions purement consultatives, cette institution s’est pourtant mobilisée pour militer en faveur de la réforme et mener des actions de sensibilisation à travers le Maroc. Mais par-dessus tout, cet économiste s’est attelé à mettre à niveau le Conseil de la concurrence. 20 cadres ont été formés pour que, justement, ce conseil « joue pleinement son rôle » à travers un pouvoir d’enquête, un pouvoir décisionnel et aussi une indépendance avérée à l’égard du pouvoir exécutif.
Le chemin de la transparence est escarpé. Abdessamad Saddouk, venu prêcher la bonne parole au nom du patronat marocain, est loin d’être un adepte de la langue de bois. « Le secteur privé n’est pas en première ligne dans la lutte contre la corruption. L’entreprise n’a pas intégré la culture de la dénonciation. Les plaintes publiques sont très rares, la dernière remontant à 2000. A cela, il convient d’ajouter qu’il y a un certain scepticisme des entreprises face à la stratégie de lutte contre la corruption. La faiblesse de l’Etat en la matière est mise en avant autant que la puissance de l’administration qui continue de faire peur au monde de l’entreprise », fait valoir A. Saddouk tout en levant le voile sur les actions menées par la CGEM dans le domaine de la lutte contre la corruption et ce à travers sa commission éthique et déontologique.
«La volonté politique de lutter contre la corruption n’existe que dans le discours mais pas dans les faits ». C’est le constat amer que dresse l’activiste de la transparence, Rachid Filali. « Youssoufi avait bien déclaré qu’un tel combat était l’une des priorités du gouvernement d’alternance. L’USFP avait bien conscience de l’étendue du problème. Qu’est-ce qui a été fait depuis ? », s’interrroge-t-il. Pour lui, la crise actuelle est d’abord et avant tout une crise de confiance parce que, explique-il, il y a confusion entre intérêt général et intérêt personnel. « N’oubliez pas que l’un des premiers slogans du Mouvement du 20 février a été le suivant : pas de pouvoir pour ceux qui veulent faire des affaires. Sans reddition des comptes, y compris pour les partis, il ne saurait y avoir de retour de la confiance ». C’est l’une des raisons pour lesquelles Transparency Maroc va proposer aux partis politiques marocains un pacte pour l’intégrité des élections, un mécanisme que l’association veut également étendre aux marchés publics et aux services délégués.
Le retour de la confiance sera-t-il au rendez-vous des élections législatives anticipées du 25 novembre ? En tout cas, le Conseil national des droits de l’Homme entend remplir sa mission pour que ce scrutin se déroule dans des conditions d’honnêteté et de transparence. «Les conditions de vote mais aussi la question de ceux qui travaillent pendant la campagne électorale, qu’ils soient militants ou pas, font partie de nos préoccupations » affirme M. Sebbar, le SG du Conseil national des droits de l’Homme.
Alors que les lois électorales sont désormais au Parlement et que députés et  conseillers seront réunis en session extraordinaire dans les tout prochains jours, l’Usfpéiste Serghini lance un appel, comme une bouée à la mer, pour la construction d’une large coalition des forces vives de la nation « pour porter le projet de lutte contre la corruption ». 


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