Bel et bien révolue, l’ère des paroles lancées à tout bout de champ, le temps d’une campagne où l’Eldorado terrestre le disputait au paradis céleste. Grosses illusions. Tristes chimères.
Merci d’avoir fait prendre, pour les plus crédules d’entre nous du moins, les vessies pour des lanternes. Merci de nous avoir fait ingurgiter la pilule, en disciples dociles que vous êtes, trop soucieux de plaire à Miss Lagarde et à son Fonds. Pour une fois qu’une femme a de l’importance à vos yeux, on ne va pas faire les difficiles. Ce que l’on s’accordait plus ou moins à qualifier de classe moyenne, ou ce qu’il en reste, est en passe de rendre l’âme pour glisser d’un cran et renflouer cette majorité privée du minimum vital et donc de dignité.
Merci pour cette veuve, qui s’est trop languie de vos promesses, avant que vous ne vous rappeliez enfin son existence, stratégie électoraliste oblige. La voilà donc comblée puisque condamnée à attendre votre miteuse aumône pour survivre. Pendant ce temps et en plein discours apologique sur l’austérité et ses bienfaits, les walis, gouverneurs et autres pachas, super caïds ou caïds devraient bientôt être en droit de s’attendre à des indemnités dites de logement qui seraient pour le moins faramineuses. Insolentes.
Ils le doivent à leur tuteur de ministre. Mohamed Hassad a toutefois besoin de l’aval de son pote de circonstance, Abdelilah Benkirane. Mais au vu des aménités que ces deux-là ne cessent d’échanger, là aussi comme par hasard, à la veille des élections, gageons que Abdel ne saurait dire non à Momo. Et puis le succès des prochaines échéances électorales dépend en partie de l’implication de ces fonctionnaires de l’Intérieur. Merci pour eux, pour nous tous, d’avoir pensé à les récompenser par anticipation.