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Mohammed Filali Fakir expose à Fès : Un rêve éveillé d’enfant empreint de recueillement

Mardi 7 Juillet 2009

Mohammed Filali Fakir expose à Fès : Un rêve éveillé d’enfant empreint de  recueillement
Les cimaises de la Galerie Mohammed Kacimi à Fès abritent jusqu’au 31 juillet  courant  les œuvres récentes de l’artiste surréaliste Mohammed Filali Fakir qui a su exploiter   toutes les dimensions symbolistes de la peinture onirique au Maroc.  Il s’agit d’un conservateur de la mémoire  qui nous fait voir   les repères fantastiques de la réalité invisible, tout en menant  une quête perpétuelle à travers les couleurs vives,  les formes hors du commun   et les contours  suggestifs  faisant référence à l’imaginaire et au subconscient.
Fakir  est un artiste oniriste qui  peint depuis sa jeune enfance, il intègre l’Académie Royale des Beaux-Arts de Cadis en  Espagne. Son parcours  créatif a été marqué par une  peinture expressionniste, à la fois moderne et contemporaine, recourt de plus en plus à la  forme  connotative au point que, de la figure dénotative, il ne reste plus que  les traces et les fragments. Cette peinture  surréaliste  s’inclut dans l’appellation générale d’art  fantastique voire fantasmagorique s’inspirant de la vie quotidienne dans tous ses paradoxes et ses nouveaux cultes. Ses contenus  et  ses  structures iconiques   sont en adéquation avec  les exigences formelles et informelles de la peinture introspective. C’est tout  un rêve éveillé d’enfant empreint de  recueillement et de sérénité, figuré souvent de manière puriste et indiciaire. L’acte pictural de  Fakir   accorde une primauté à la forme insolite et hybride  et dévoile  un souci de narration sur  notre existence effective. Une réécriture  de la forme par rapport à la couleur.  Il  est d’inspiration  imaginative focalisée sur les rêveries et l’imagerie populaire, avec une tendance  onirique mais combien  passionnante. Il s’agit d’une quête  de soi  à travers  les couleurs expressives  et les traits saillants d’une plasticité gestuelle et lyrique qui  s’écarte des sentiers battus, ce qui nous fait penser aux artistes métaphysiques.
 Dans  ses  œuvres récentes, la démarche plastique  se veut une  réinterprétation subjective de la réalité objective  à des fins d’expression  sensitive  et  émotive.   L’artiste a pu  élaborer  une  écriture bien recherchée de  la  voile et du corps dans un espace fantasmé où il cible en premier lieu une  composition harmonieuse et  atypique qui fait  valoir un langage codé de formes, de  complémentarité et de profondeur. Un espace « entre-deux », entre l’espace limité et l’espace illimité où se confortent et se bousculent les contrastes et les référents : c’est  l’entre-deux de la lisière.
 La  peinture semi-abstraite  de  Fakir    se propose  comme un  champ  de contemplation ouvert à toutes sortes d’investigations et de débordements. La liberté du mouvement et  la profondeur  de la couleur  régissent   le substratum  de la création.  En assurant l’esprit éloquent de  la représentation néofigurative, l’artiste  essaie de  mettre en toile   l’aspect  surréel   et poétique de la picturalité.
Véritable virtuose en  peinture symbolique, cet artiste puise dans le registre  des états d’âme, en  cherchant à exprimer les multiples  ramifications et révélations fantasmagoriques des êtres et des choses. Ses œuvres captivantes nous révèlent la richesse intrinsèque de notre   macrocosme au pluriel. Peinture pleine  d’émotion et d’introspection, elle interpelle  le rêve et la réalité, célébrant  notre  mode de vie, ses nouveaux mythes et  ses différentes manifestations  réelles et irréelles.  Profondément ancrés dans la  mémoire collective, les sujets anecdotiques  connotent  une  originalité  extraordinaire et  manifestent une sensibilité nostalgique, une sorte d’évasion dans un imaginaire  fertile qui  se manifeste en  couleurs chatoyantes et expressives.  Peintre autodidacte du talent,  Fakir a su développer dans un espace pictural géré de manière recherchée une gestualité moderne, tout en gardant à la  forme  son essence  et son  aspect de  structure  symbolique loin de tout aspect  canonique  et archétypal. Il a réussi à créer une osmose entre le corps de l’œuvre et la matière, en donnant lieu à  l’extase des formes et des figures, ce qui  renforce davantage le champ sémantique de la picturalité, tout en mettant en valeur l’esthétique de l’art  surréaliste au gré de ses œuvres  transcendantes  qui se présentent comme un reflet métaphorique de l’instant.

ABDELLAH CHEIKH

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