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Mohamed Amekraz pris en flagrant délit de mensonge sous la Coupole

Les membres du Groupe socialiste à la Chambre des représentants mettent le ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle au défi de prouver ses assertions concernant les salariés de l’USFP


​Mourad Tabet
Dimanche 8 Novembre 2020

Un flagrant délit de mensonge émanant d’un membre du gouvernement, à savoir Mohamed Amekraz, ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, qui voulait donner des leçons de morale à un parti national, l’USFP. La semaine dernière, lors d’un débat au sein de la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, ce ministre n’a pas hésité à accuser, sans présenter de preuves tangibles, l’USFP de ne pas avoir déclaré ses employés à la CNSS.

Said Baaziz, membre du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, a recadré ce ministre pjdiste en l’appelant à montrer le document concernant ce sujet afin de corroborer ses propos mensongers. Pour sa part, Mehdi Mezouari, membre du Bureau politique de l’USFP, a mis au défi Mohamed Amekraz: «Nous vous défions d’apporter un «demi-PV» qui prouve que notre parti n’a pas déclaré ses employés à la CNSS. Pour la vérité et pour l’histoire, nous sommes prêts à publier.par voie de presse les listes des déclarations de nos employés qui sont au nombre de 130 et celles des employés de l’administration du parti non seulement à la sécurité sociale mais également leur affiliation à la couverture médicale et à la retraite complémentaire», a-t-il martelé. Il a, par ailleurs, affirmé dans une déclaration à nos confrères de Hespress, que «la question de la protection sociale des salariés de l’USFP est une question de principe et d’identité, et non pas une question de surenchère» politicienne. Hanane Rihab, membre du Groupe socialiste et également membre du Bureau politique de l’USFP, a, pour sa part, critiqué Mohamed Amekraz qui est censé, en tant que ministre, agir comme «un homme d’Etat», et de s’éloigner de «toute polémique qui peut créer une confusion entre la fonction ministérielle et l’exploitation de son poste dans un règlement de compte purement partisan». En s’attaquant à l’USFP, le ministre pjdiste a commis, selon la députée ittihadie, trois méfaits.

Tout d’abord, il a été sélectif en ne visant qu’un seul parti politique et en épargnant les autres. Ensuite, il a fait « une confusion’’ entre sa position ministérielle et la «lutte» partisane. Lorsqu’il a répondu à une question parlementaire qui lui était adressée en sa qualité de ministre, il a usé de fausses allégations visant le parti de celui qui la lui avait posée». Et, enfin, ce qui est grave, c’est que le ministre a instrumentalisé sa fonction ministérielle pour rechercher des failles potentielles chez un rival politique même s’il fait partie de la majorité gouvernementale. Pis encore, cette instrumentalisation s’est produite pendant le confinement et en pleine crise sanitaire. Le ministre aurait dû mobiliser son ministère pour contrôler les clusters épidémiologiques dans les usines et les entreprises et non pas pour se préoccuper d’un autre parti qui n’attend pas de recevoir de leçons des autres en ce qui concerne le statut juridique de ses employés», a souligné Hanane Rihab dans une tribune publiée par le journal Anfasspress. La députée socialiste a mis au défi le ministre pjdiste d’informer les citoyens sur «le statut des employés de tous les sièges des partis politiques, de tous les employés des journaux de ces partis, et de tous les employés des bureaux et des entreprises des secrétaires généraux de tous les partis».

Il convient de rappeler que le ministre de l’Emploi, qui est censé défendre les droits des travailleurs et des employés, a été pris en flagrant délit pendant le confinement lorsqu’il a été révélé sur la place publique qu’il n’avait pas déclaré à la CNSS deux des employés de son cabinet à Agadir. Idem pour le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme et des Relations avec le Parlement, Mustapha Ramid. Sous d’autres cieux, ces deux ministres auraient dû démissionner comme l’exige le principe de la reddition des comptes. Mais, au Maroc, les choses vont autrement. Le pire c’est que le ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle n’a pas démissionné, mais il a eu le culot de venir au Parlement pour donner des leçons de morale aux autres. A celui-ci, et bien évidemment à ses semblables, s’applique parfaitement le Hadith du Prophète : «Si tu n’as pas de pudeur, fais ce que tu veux».

Mourad Tabet


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