Encensé il y a quelques mois pour ses prouesses en matière vaccinale, Israël paie aujourd’hui un été d’insouciance. Au printemps dernier, la planète tremblait à cause de l'émergence du variant Delta. Excepté l’Etat hébreu, qui était considéré comme le premier pays au monde à avoir atteint la fameuse immunité collective, du moins en grande partie. En tout cas, assez pour baisser la garde et crier victoire. Mais à vouloir vendre la peau de l’ours avant de l'avoir tué, Israël s’est exposé à un terrible retour de bâton : la quatrième vague de l’épidémie. Un camouflet qui interroge non seulement l’efficacité des vaccins contre le variant Delta, mais aussi le rêve devenu illusoire d’une immunité collective. En partant de ce principe, Israël n’a pas chômé pour creuser d’autres pistes, notamment thérapeutiques. En effet, après des essais cliniques sur le point d'être lancés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de mesurer l'efficacité contre la Covid-19 de trois traitements supplémentaires (l'artésunate, l'imatinib et l'infliximab), la société israélienne de biotechnologie BioGroup a annoncé avoir développé un médicament prometteur. Appelé MesenCure, ce traitement a obtenu 100% de réussite après un premier essai clinique. Ce dernier a porté sur dix patients atteints de Covid. Ils étaient tous en situation de détresse respiratoire, et 9 d’entre eux souffraient de comorbidités importantes. Pourtant, 9 des 10 patients ont guéri. Plus impressionnant encore, ils ont quitté l'hôpital 24 heures après la fin du traitement. Même si la 10ème personne a perdu la vie à cause d’une infection autre que la Covid, selon l’investigateur principal, le Palestinien Dr Shadi Hamoud, le ministère israélien de la Santé n’a pas mis longtemps à approuver les progrès de l’essai clinique de phase II pour le traitement de la détresse respiratoire vitale. «Les résultats préliminaires d’un essai clinique visant à examiner l’innocuité et l’efficacité du traitement chez les patients corona souffrant de détresse respiratoire mettant la vie en danger étaient très impressionnants», s’est félicitée la société BioGroup. Et pour cause, selon le Dr Shadi Hamoud “au sein du groupe témoin, 90% des participants souffraient de comorbidités compliquées et notamment des maladies de fond connues comme facteurs de risque de maladie grave et même de décès. Mais chacun d’entre eux, traité avec le médicament MesenCure, a montré des améliorations remarquables”. Remarquable, c’est également le terme qui sied parfaitement aux résultats observés dans les radiographies pulmonaires. Soit l’un des indicateurs les plus clairs de l’efficacité du médicament. Concrètement “avant le traitement, jusqu’à 55% de la zone pulmonaire d’une personne présentait une inflammation. Mais cinq jours après le début d’un traitement, ce chiffre a chuté à 15 pour cent. Un mois plus tard, le fonctionnement du poumon était complètement rétabli”, assurent les scientifiques de BioGroup. Autres données importantes, les patients ont fait montre d’une amélioration significative de la fonction respiratoire, avec une augmentation de la saturation en oxygène du sang à 95%. Ainsi, les traitements contre la Covid-19 vampirisent l’actualité. Ce qui était loin d'être gagné après le débat enflammé sur la chloroquine. Au fond, il n’y a rien de bien étonnant, sachant que les vaccins, salvateurs pour éviter le développement d’une forme grave de la maladie, ne sont pas très efficaces quand il s’agit d’éviter la propagation du virus. De fait, si ce constat se confirme, recourir à un traitement ne serait pas de trop pour infléchir une courbe de décès plus que jamais en hausse. Pour rappel, au Maroc, 115 personnes ont perdu la vie en 24 heures, entre samedi et dimanche.