«Même ma mère me ferait la tête si j’entrais en conflit avec le Roi». L’argument est massue et ne souffre pas le moindre contre-argument raisonné et constitutionnel. Mme Benkirane mère s’en mêle et plus rien ne compte. Il y a de la bénédiction dans l’air, des sentiments de bon fils, des promesses de paradis sous les pieds de la mère.
« Le Roi gouverne. Moi, je l’aide ». On imagine Benkirane en bon fils répéter la phrase magique matin, midi et soir. Les esprits chagrins et les langues fielleuses ont tort de penser que le chef du gouvernement fuit ses responsabilités en arguant à tout va que c’est le monarque qui gouverne. Ce n’est pas du tout cela. Benkirane est juste un bon fils qui ne veut pas fâcher sa maman.
« Même ma mère se fâcherait si j’entrais en conflit avec le Roi ». L’aveu de Benkirane a balayé toute l’actualité politique : l’avenir menacé de la majorité, le retard des lois organiques, la lutte contre la corruption qui n’a toujours pas quitté le discours. Le paradis est sous les pieds de Mme Benkirane mère. L’enfer, c’est pour tous les autres, ceux et celles qui rêvent de modernité, démocratie, bonne gouvernance.