En dépit du fait qu’elle soit éliminée bien avant la tenue de ce troisième match, la sélection marocaine, aucunement affectée, ne s’est pas laissé faire devant une Roja qui, fidèle à son style de jeu, s’est accaparé la possession de la balle.
Bien en place, les coéquipiers du capitaine Mbarek Boussoufa, qui a suppléé Mehdi Benatia forfait à cause d’une blessure, ont su contenir les assauts espagnols, en défendant bas et en procédant par des contres dont un a fait mouche à la 14ème minute de jeu suite à une réalisation de Khalid Boutaib.
Piqués au vif, les Espagnols n’ont pas tardé à réagir en remettant les pendules à l’heure par l’entremise d’Isco, bien servi par l’inévitable Iniesta (19è). Cette égalisation n’a pas perturbé pour autant les joueurs marocains qui ont continué à développer leur football ; laissant l’initiative à l’adversaire tout en essayant d’exploiter le moindre espace en vue de porter le danger dans le camp adverse.
La physionomie de la seconde période n’était pas différente de celle de la première avec une Roja qui s’accapare le ballon et un Onze national aux aguets, décidé plus que jamais à honorer son standing et à boucler ce Mondial sur une bonne note. L’infatigable Noureddine Amrabet n’a pas cessé de manœuvrer donnant du fil à retordre aux défenseurs espagnols, d’autant plus qu’il a failli doubler la mise sur un puissant tir repoussé par la transversale. Mais ce n’était que partie remise, puisque les hommes de Hervé Renard, après avoir été privés d’un penalty suite à une faute de main de Gérard Piqué, ont obtenu un corner savamment botté par le réserviste Fayçal Fajr et magistralement exploité par Youssef Ennsyri (81è) entré, lui aussi, en cours de jeu.
Au moment où la confrontation s’acheminait vers une victoire méritée des Nationaux, l’arbitre ouzbek a décidé autrement. Il a accordé à l’Espagne un corner alors qu’il y avait sortie de but. En plus, le corner devait être exécuté du côté droit du portier marocain, ce qui n’a pas été le cas. Résultat : un but cadeau pour la Roja qui s’en est sortie indemne, en pole position de la poule, devant le Portugal accroché par l’Iran (1-1).
Bref, le Onze national termine son Mondial sur un match nul face à l’Espagne avec un point au compteur et deux buts inscrits. Une équipe qui, d’après son sélectionneur Hervé Renard, «est sortie la tête haute avec beaucoup de fierté et on gardera le Mondial en mémoire pour longtemps d’autant que nous n’avons pas démérité contre deux des meilleures équipes du monde».
La page de la Coupe du monde tournée, il y aura d’autres qui s’ouvriront et l’échéance la plus proche n’est autre que les éliminatoires de la CAN 2019 début septembre prochain. Un rendez-vous continental, dont les phases finales sont programmées entre janvier et février 2015 au Cameroun et que l’EN ne doit absolument pas manquer. Car avec cette génération d’internationaux et ce sélectionneur, pour peu qu’il reste aux commandes, l’équipe du Maroc sera en mesure de défendre crânement ses chances.
Déclarations des entraîneurs
(Sélectionneur du Maroc)
La sélection est sortie
la tête haute
"L’équipe, qui a été mal récompensée, a joué pour gagner et a souffert comme toutes les autres équipes opposées aux Espagnols. Je dois féliciter les joueurs pour cette coupe du monde mais ils ont manqué d’expérience dans le premier match.
La sélection est sortie la tête haute avec beaucoup de fierté et on gardera le Mondial en mémoire pour longtemps d’autant que nous n’avons pas démérité contre deux des meilleures équipes du monde.
Probablement le temps d’abstinence de 20 ans sans Mondial y est pour quelque chose et il faut payer pour progresser. Maintenant, se concentrer sur l’essentiel et on aura le temps de se tourner vers l’avenir.
Les Lions de l’Atlas auraient aimé lutter pour la qualification mais malgré le regret de passer si près de l’exploit, l’on doit être fier de ces joueurs et du public fantastique.
"Face à l’Iran, une équipe jouant la défense, l’on n’a pas été efficace mais l’équation n’était pas la même contre les Portugais et les Espagnols. Il fallait s’adapter à ces nouvelles donnes et bien protéger l’axe face aux Espagnols, une équipe aimant garder le ballon avec les latéraux jouant très haut et, par conséquent, il fallait opter pour les contres pour avoir les opportunités, qui n’étaient pas rares.
Il y a eu trois associations différentes (Benatia-Saiss, Benatia-Da Costa et Saiss-Da Costa) dans le tournoi dans la charnière centrale de la défense. Benatia a joué avec une inflammation et il ne fallait pas mettre en péril le joueur et le groupe. Le duo Saiss-Da Costa a bien marché. C’est un choix par défaut et il ne fallait pas prendre de risque inconsidéré.
Les cartons jaunes étaient, pour certains mérités sur des fautes, mais les joueurs ont été révoltés par la première grosse faute de Piqué non sanctionnée par un carton.
Le métier d’arbitre est difficile et l’assistance vidéo a confirmé la validité du but de la seconde égalisation. Cependant, la grande interrogation est de savoir si le corner devait être tiré de l’autre côté".
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(Sélectionneur de l’Espagne)
Le Onze marocain
a été un rival solide
Nous étions conscients du risque et des difficultés que nous poserait la très bonne sélection marocaine qui ne nous a pas fait de cadeau.
Les joueurs marocains procèdent bien par les contre-attaques. Ils ont apporté la preuve de leurs capacités et de leurs moyens et ont été soutenus par des milliers de supporteurs pleins d’enthousiasme.
Toutefois, les Espagnols sont habitués à jouer dans ce genre d’ambiance. Cela n’influe pas sur notre jeu et nous gagnons sur la pelouse. On s’est concentré sur notre match pour l’emporter et nous avons toujours une mentalité offensive et indépendamment de l’autre match (Portugal-Iran), on a essayé de se qualifier étant donné les capacités individuelles et collectives du groupe.
Arithmétiquement le Onze marocain était éliminé mais il a été un rival solide. In fine et malgré les difficultés, la Roja est leader de son groupe et a une marge de manœuvre pour s’améliorer.
Arrivés en tête, nous ne devons pas, non plus, nous reposer sur nos lauriers pour atteindre nos objectifs"
Pour la presse espagnole, le VAR bénit la Roja
"Le VAR nous sort du pétrin", titre le quotidien sportif à grand tirage Marca, relevant que l’assistance vidéo a validé un but sur corner dans les arrêts de jeu de Iago Aspas et qu’au même moment, dans l’autre match décisif de ce groupe, le VAR concède un penalty à l’équipe d’Iran face au Portugal, contraint au match nul (1-1) et qui laisse filer la première place du groupe. "C’est la quatrième fois que l’Espagne trouve dans le VAR un allié : deux fois lors d’un match amical contre la France en 2017, puis lors du but de Diego Costa face au Portugal et hier dans l’action salvatrice du but d’Aspas", reconnaît le journal.
"Le Maroc s’en va du Mondial avec moins de points qu’il ne méritait pour son jeu. Il n’a été inférieur à aucun de ses rivaux", ajoute Marca, notant que l’Espagne a joué contre les Lions de l’Atlas son match le plus difficile jusqu’à présent, malgré le fait que le Maroc était déjà éliminé.
"Bénis par le VAR", titre de son côté le quotidien sportif AS, indiquant que le Maroc, la 41ème sélection du classement FIFA, a failli battre l’équipe espagnole, qui a eu un double coup de chance avec deux décisions arbitrales en sa faveur, lui évitant de finir dans "le champ de mines" de la deuxième place."Le VAR a privé le Maroc d’une victoire historique sur l’Espagne", relève encore la publication, notant que les joueurs marocains se sont indignés de la décision du VAR de concéder à l’Espagne le but de l’égalisation, alors que l’arbitre avait annulé l’action de Iago Aspas, en hors-jeu.
"L’Espagne souffre pour arriver en huitièmes de finale", titre pour sa part Mundo Deportivo, rappelant que La Roja a été menée au score par deux fois face aux Lions de l’Atlas avant d’égaliser avec l’aide du VAR, et que les Marocains ont créé les occasions de but les plus claires.
La publication sportive espagnole relève que "les Marocains méritaient plus dans ce Mondial pour leur jeu et leur ambition". "Ils ont manqué de finition devant les buts», estime le journal.
"Jusqu’à présent, le VAR est, de loin, le meilleur joueur de la sélection espagnole", affirme encore le quotidien, ajoutant que, grâce à l’assistance vidéo, les Espagnols ont évité d’affronter l’Uruguay en huitièmes de finale.