Marrakech abrite le prochain Forum africain pour le développement

Marrakech accueillera le Forum africain pour le développement du 12 au 16 octobre 2014. Au programme de ce rendez-vous, tenu pour la première fois hors d'Addis-Abeba et organisé par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) : les financements novateurs pour la transformation du continent.

En effet, après avoir porté sur "la gestion et la mobilisation des ressources naturelles au service de l'Afrique", en 2012, pour sa 9ème édition, le Forum, tenu sous le Haut patronage du Souverain, aura pour thème "Les modes de financement novateurs pour la transformation de l'Afrique". Ainsi, plus de 800 participants dont des chefs d’Etat et de gouvernements, des ministres, des entrepreneurs et des hommes d’affaires, des experts et des représentants de la société civile sont attendus pour cette 9ème édition du Forum pour le Développement en Afrique (ADF-IX) qui débattra également de sous-thématiques telles que  "La mobilisation des ressources nationales", "Les mouvements financiers illicites", "Les capitaux privés", "Les nouvelles formes de partenariats" et "Les questions de financement contre le changement climatique". «Considéré comme l’évènement phare de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), ce Forum biennal offre depuis  sa première édition en 1999, un cadre multipartite de débat et de discussion sur les questions liées au développement de l’Afrique et ce, dans l’objectif d’établir un agenda pour le développement du continent et mettre en œuvre les stratégies et les programmes spécifiques aux pays africains», annonce par voie de communiqué le ministère de l’Economie et des Finances. 

Ce rendez-vous biennal, organisé, ainsi, pour la première fois hors du siège de la CEA à Addis-Abeba, ajoute la même source, témoigne encore une fois, de la confiance placée par les organisations internationales dans le Royaume et dans sa capacité à jouer un rôle stratégique pour le développement du continent africain en raison de sa stabilité politique et sa dynamique économique. 

 

Le déficit de financement annuel de l'Afrique est de 31 milliards de dollars

 

Dans la foulée, le communiqué de la CEA indique que le thème retenu pour cette édition "signifie plus précisément qu'il faut accélérer le capital déployé en Afrique en se focalisant davantage sur les marchés de capitaux, en mettant à contribution les capitaux nationaux, en recherchant de nouvelles sources d'investissement, tels les capitaux propres, et aussi en inversant et mettant fin aux mouvements financiers grâce à des régimes fiscaux plus claires et plus structurés".

Pour le secrétaire exécutif de la CEA, Carlos Lopes, le Forum vise à renforcer la capacité de l'Afrique à explorer des mécanismes de financement novateurs comme une véritable alternative pour financer le développement de transformation en Afrique. 

Le thème "Financements novateurs pour la transformation de l'Afrique" a été retenu en raison du rôle du financement pour réaliser le programme de transformation structurelle fondée sur les initiatives de développement propres et venant de l'Afrique, ajoute-t-il dans une présentation du Forum.

M. Lopez relève que malgré les perspectives de croissance positive, l'Afrique reste confrontée à un déficit de financement annuel de 31 milliards de dollars pour l'énergie électrique uniquement, alors que certains pays donateurs n'ont pas honoré leurs engagements internationaux.

A moyen terme, les budgets d'aide sont susceptibles d'être affectés en raison de l'assainissement des finances publiques dans les pays donateurs traditionnels, précise-t-il, soulignant que cette tendance, avec la hausse des besoins d'investissement et de financement nationaux en Afrique, appelle à un débat sur l'importance stratégique du financement du développement en Afrique. 

Bien que les entrées d'investissements directs étrangers aient augmenté, le continent n'attire encore qu'une petite part de fonds obligataires mondiaux, qui sont concentrés dans quelques pays et secteurs tels que les services aux entreprises et les technologies d'information et de communication, a-t-il fait remarqué, ajoutant que les pays africains "doivent élaborer des politiques appropriées pour attirer le capital-investissement, notamment dans les secteurs identifiés comme domaines clés de croissance".

"Le thème du Forum ne pouvait être que plus opportun vu que l'accès au financement pour le développement reste un défi majeur", déclare le secrétaire exécutif de la CEA.

Le Forum, qui s'appuiera sur les meilleures pratiques, les politiques et les stratégies novatrices et les cadres institutionnels et de gouvernance, est organisé en collaboration notamment avec la Banque africaine de développement (BAD) "en vue d'établir un programme de développement de l'Afrique propre à elle qui reflète un consensus et mène à des programmes spécifiques pour sa mise en œuvre", ajoutent les organisateurs. 

Le Forum, évènement phare de la CEA, rassemble donc, précise-t-on, les éminents experts africains et du monde, les dirigeants politiques et les représentants de grandes entreprises pour discuter des problèmes "les plus urgents liés à l'Afrique" et "définir des stratégies concrètes pour le développement de l'Afrique".