L’exaspération des centrales syndicales est à son comble. Les dirigeants des trois grands syndicats du Royaume, à savoir la Fédération démocratique du travail (FDT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union marocaine du travail (UMT), ont décidé, à la fin de la semaine dernière, de durcir le ton contre le gouvernement Benkirane qui a fait fi de leurs appels au dialogue lancés depuis plus d’un mois dans un mémorandum adressé au chef de l’Exécutif.
Après concertations entre les dirigeants des trois syndicats, il a été décidé d’organiser une marche nationale, le dimanche 6 avril prochain à Casablanca, selon un communiqué de presse publié vendredi. Les trois centrales organiseront, en outre, une conférence de presse, demain mardi à partir de 10 heures, pour donner plus d’éclaircissements à l’opinion publique sur cette décision contre « le comportement irresponsable » du gouvernement Benkirane.
Pour rappel, le 11 février dernier, les trois syndicats avaient adressé un mémorandum dans lequel ils avaient réitéré leurs revendications visant l’amélioration de la situation des salariés et des fonctionnaires pour leur permettre de mener une vie digne et de pouvoir faire face au coût de la vie. Leurs revendications portaient aussi sur le respect des libertés syndicales, l’augmentation des salaires, la protection sociale, la législation, ainsi que les relations professionnelles et les libertés individuelles. Ils avaient, par ailleurs, appelé le gouvernement à assumer ses responsabilités et à mettre en œuvre, en premier, le reliquat de l’accord du 26 avril 2011 qui comprend un train de mesures destinées à améliorer les traitements des fonctionnaires et le salaire minimal dans le secteur privé. Mais au lieu d’ouvrir un débat avec les centrales, le chef du gouvernement s’est contenté de leur adresser une lettre dans laquelle il leur a promis d’entamer un dialogue. Plus de deux semaines se sont écoulées sans que le gouvernement ne fasse de démarches concrètes en vue de mettre en pratique sa promesse. Les centrales syndicales pensent que la réponse du gouvernement n’est en fait qu’une manœuvre pour gagner du temps.
Depuis la nomination du gouvernement en 2012, le chef de l’Exécutif, Abdelilah Benkirane a gelé le dialogue social et refusé de mettre en application l’accord signé entre le gouvernement Abbas El Fassi et les centrales syndicales en avril 2011, même si certaines dispositions dudit accord ne coûteront rien au budget de l’Etat.