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Une riche expérience
Pour Said Mchak, enseignant-chercheur en droit international de migration à l’Université Moulay Abdellah-Fès, cette reconnaissance du rôle du Maroc dansla lutte contre le trafic et la traite humaine n’a rien de surprenant puisque leRoyaume a toujours été un membre actif d’Interpol qui participe résolument à la lutte contre le crime, notamment celui en relation avec les réseaux du trafic et de la traite humaine. « Cet activisme trouve son explication dans l’expérience de notre pays en matière de lutte contre la migration irrégulière. En effet, le Maroc a cumulé une longe expertise depuis les années 2000 dans la gestion et le traitement des questions relatives à la migration irrégulière», nous a-t-il expliqué. Et d’ajouter :«Nous disposons d’une véritable connaissance au niveau de la nature desréseaux, des profils des passeurs et des espaces géographiques où ces réseaux s’activent. Ceci d’autant plus que notre pays déploie depuis des années des efforts importants pour lutter contre la traite humaine et le trafic des migrants».
A ce propos, notre interlocuteur nous a rappelé que le Maroc a adopté en 2003 une stratégie nationale de lutte contre la traite humaine avant d’adopter la loi n° 27.14 qui a défini, pour la première fois, la traite des personnes et les «victimes» de ce crime conforme à la définition internationale et comme elle est présentée dans le protocole d’interdiction et de répression de la traite des personnes. «Notre pays a procédé également à la mise en place d’une Commission nationale de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains chargée de coordonner les actions de lutte et de prévention contre la traite entre les représentants de divers secteurs gouvernementaux, institutions publiques et représentants de la société civile.
Il faut aussi ajouter les efforts de communication et de sensibilisation menés auprès des juges, des procureurs du Roi, de la police judicaire et des autres personnes chargées de faire respecter la loi. Ces personnes ont bénéficié de sessions de formation en matière de traite humaine», nous a-t-il rappelé. Et d’affirmer :«Il y a eu également la circulaire adressée aux procureurs et procureurs généraux par Mohamed Abdenabaoui, ex-président du ministère public, les appelant à sévir contre la traite humaine qui, dans la majeure partie des cas, vise des catégories sociales vulnérables». Et les résultats sont déjà là.
Des résultats probants
Selon des chiffres émanant du CNDH datant de 2020, le nombre des affaires de traite des êtres humains est passé de 17 en 2017 à 80 en 2018 avant d’atteindre 151 en 2019. Ces trois dernières années ont enregistré également la poursuite, dans le cadre d’affaires de traite de personnes, de près de 585 individus, dont 144 femmes et 84 étrangers. Quant au nombre des victimes de la traite des personnes, il a atteint les 719 durant ces trois dernières années. En détail, le Conseil précise que 283 personnes ont été victimes d’exploitation sexuelle, 58 personnes ont été exploitées dans la mendicité, alors que 35 personnes ont été victimes de travail forcé. Les autorités marocaines ont émis 137 mandats dans le cadre de ces affaires et pas moins de 443 personnes ont été placées en garde à vue.
Une coopération permanente
Sur un autre registre, Said Mchak nous a expliqué que la coopération entre le Maroc et Interpol ou d’autres pays a toujours été de mise. «La coopération internationale en matière de lutte contre le trafic et la traite des êtres humains n’est pas occasionnelle. Les réunions entre les responsables de ce dossier se font de manière régulière. Les trafiquants sont traqués et arrêtés en permanence. Le travail d'Interpol se résume en l’accompagnement des autorités de police nationales dans leurs déploiement stactiques visant à démanteler les réseaux criminels impliqués dans le trafic de migrants ou la traite humaine», a-t-il ajouté. Et de conclure : «Et ce travail quotidien n’est pas souvent révélé ou médiatisé. La presse aime plutôt se focaliser sur les cas importants comme la dernière opération».
Hassan Bentaleb
Traite des personnes
Source : Office des nations unies contre la drogue et le crime éducation pour la justice, série de modules universitaires, Traite des personnes module 6, définir le concept de traite des personnes, Nations unies, Vienne, 2019.
Trafic illicite de migrants
Dans la pratique, il peut être difficile de discerner le trafic illicite de la traite, car des éléments relevant de l’exploitation ou d’atteintes peuvent apparaître pendant le transit ou à destination, même lorsque le migrant avait initialement donné son consentement. En outre, le trafic illicite et la traite peuvent se produire sur les mêmes voies, et le premier peut mener au second. Il est également important de noter que la traite d’êtres humains est généralement perpétrée contre une personne, tandis que le trafic illicite est perpétré contre l’État.
Source : https://migrationdataportal.org/fr