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Lors d’une session extraordinaire du Conseil de la ville : Fin de lune de miel entre Sajid et l’opposition


Hassan Bentaleb
Vendredi 30 Novembre 2012

Lors d’une session extraordinaire du Conseil de la ville : Fin de lune de miel entre Sajid et l’opposition
La guerre reprend de plus belle entre Sajid et l’opposition. Deux élus du Conseil de la ville ont gelé, avant-hier, lors d’une session extraordinaire, leur participation aux travaux en signe de protestation contre la politique d’exclusion  menée par le maire de la ville et son désengagement vis-à-vis des dispositions de la Charte d’honneur signée le 11 janvier 2012 entre les différentes composantes du Conseil. Les membres de l’opposition reprochent au président du Conseil sa politique de deux poids deux mesures. Ils estiment qu’il donne la priorité aux  membres de son bureau et à sa majorité dans la gestion de la ville. «L’ensemble des projets qui ont eu le feu vert du Conseil émanent des édiles qui sont proches du maire. Mieux, ces projets passent sans appel d’offres et en un temps record. Quant à ceux  appartenant à l’opposition, ils endurent  la lenteur et la multiplicité des procédures administratives», a lancé le président de l’arrondissement  de Sidi Othmane. Même son de cloche de la part du président de l’arrondissement de Sbata qui n’a pas hésité à accuser Sajid de clientélisme et de favoritisme.  Selon lui, ce dernier et son bureau pèchent par manque de vision globale du développement de la ville. Ils lancent des projets dans des zones prédéfinies de la métropole économique au détriment d’autres, notamment celles situées à la périphérie. Une attitude qui a poussé le président de l’arrondissement de Sidi Othmane à ironiser en le qualifiant de maire des riches. «Les pauvres ne font pas partie de son agenda». Il n’en dira pas plus puisqu’il a été interrompu  par un autre édile de la ville. D’après ce dernier, les présidents des arrondissements et les élus sont dans une situation grave. Ils se sentent exclus et écartés, voire humiliés. «On sent que nos mains sont liées et qu’on n’arrive pas à gérer le quotidien de nos arrondissements. Le peu de  dotations que nous accorde le Conseil de la ville et le peu de prérogatives permises par la Charte communale nous rendent inutiles», a-t-il crié avant d’ajouter : «Comment voulez-vous qu’avec une dotation de 500.000 ou 600.000 DH, on puisse gérer les besoins d’une population  de 24.000 habitants?».
Les élus de l’opposition sont également fâchés à cause de la non-tenue de la «conférence des présidents des conseils d'arrondissements», comme le stipule l'article 132 bis de la Charte
communale. Ils pensent que le maire qui doit par la force de la loi, convoquer et présider cette conférence au moins deux fois par an et chaque fois qu'il est jugé nécessaire, ne semble pas intéressé par cette question. «On se demande pourquoi Sajid tarde à convoquer les présidents des arrondissements alors que dans d’autres villes, ces conférences se font régulièrement», s’est interrogé le président de l’arrondissement d’El Fida avant d’ajouter : «On ne peut pas en tant que présidents des arrondissements tolérer cette situation et être exclus de la gestion de la ville».
Des propos qui ne semblent pas du goût du premier vice-président du Conseil de la ville. Celui-ci pense que  la situation vécue actuellement par les élus est due d’abord à la Charte communale qui prive les édiles de la ville ainsi que les présidents des arrondissements de plusieurs prérogatives.  «S’il y a déficit, c’est du côté des textes législatifs régissant l’unité de la ville qu’il faut regarder. Et non celui de la gestion de tel ou tel président», a-t-il expliqué. Une analyse largement partagée par le président de l’arrondissement de Derb Ghalef, estimant que la Charte communale est une aberration vu ses absurdités. Pour lui, il est temps de rendre aux arrondissements leur personnalité morale et aux élus leur pouvoir.   
Un débat qui a pris beaucoup de temps au détriment des autres points inscrits à l’ordre du jour et à propos desquels beaucoup de Casablancais ont fait le déplacement au siège de la mairie. Ce fut peine perdue puisque ni la question du tarif du tramway, ni celle des maisons menaçant ruine, ni celle de la lutte contre les inondations, encore moins celle du nettoyage n’ont été abordées au cours de la matinée.


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