Libre circulation, immigration de masse et risque terroriste

La protection de l’identité européenne ne participe ni de la haine ni du racisme


Par Hassouni Kaddour Ben Moussa *
Mercredi 10 Janvier 2018

L’article 13 de la déclaration universelle des droits de l’Homme stipule que :
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2 - Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Ce principe a été adopté par l’ONU le 10 décembre 1948. Tout a changé et la situation internationale s'est beaucoup aggravée.
Est-ce que ce principe de " libre circulation "est toujours valable dans un monde menacé par le terrorisme sanguinaire ?
L’idée de fermer les frontières fait son chemin, brandie comme une nécessité pour la sécurité de la France en particulier et de l’Europe en général , mais dans un monde globalisé , les murs ne font plus de poids contre les réseaux terroristes qui continueront à faire des victimes en plein Paris comme dans d’autres villes européennes. C’est dire la gravité de ce phénomène majeur qui constitue une menace permanente à la sécurité et à la stabilité dans le monde entier.
L’objectif fondamental de la lutte contre le terrorisme et de la protection des droits et libertés des individus (deux notions hétérogènes) occupe une place singulière dans la politique de l’Union européenne. L’une des démarches pour démêler l’écheveau et dénouer cette crise consiste d’abord à examiner l’acuité du dilemme : (du maximum des droits de l’Homme et du maximum de sécurité) dans la démocratie et chercher les conditions de l’efficacité de la lutte contre les terroristes infiltrés parmi les migrants.
Michel Colucci ( Coluche ) a dit: « Si je dis: l'Algérie aux Algériens, tout le monde dit bravo! La Tunisie aux Tunisiens, tout le monde dit bravo! La Turquie aux Turcs, tout le monde dit bravo! L'Afrique aux Africains tout le monde dit bravo!, La Palestine aux Palestiniens, tout le monde dit bravo! Mais, quand je dis la France aux Français, on me traite de raciste.» Cette idéologie du « Big Other », soit les autres avant les nôtres, cette survalorisation des autres, la culpabilisation de soi puis la sous-estimation et l’auto-flagellation, ne sont elles pas une inversion des valeurs à la mode et une escroquerie au chantage?
Les migrations, la mise en valeur de leurs effets positifs, le décompte et la maîtrise de leurs effets négatifs, les attitudes et les comportements de ceux qui les accueillent et de ceux, soit les autres, qui sont accueillis, l’amélioration des conditions de vie des immigrants et la détérioration des conditions de vie des autochtones des pays d’accueil sont un des problèmes majeurs de l’Europe du XXIème siècle. Nombreux sont ceux qui estiment que c’est devenu le problème le plus important, que la tension qui en résulte est un grave danger et que cette tension explosera en cas de guerre généralisée...
En matière d’immigration ,la situation est actuellement hors contrôle dans toute l’Europe. Tous ces immigrants économiques, musulmans militants ou non sont en train de prendre pied en Europe, non pas pour s’y intégrer et s’y fondre, mais pour s’y implanter, et changer l’Europe de fond en comble. Ces immigrants, dont la majorité d’entre eux viennent en envahisseurs ,sont des « marabuntas » humaines (migration massive de fourmis qui dévorent tout sur leur passage) et des pillards qui s’engouffrent en Europe et déclarent une guerre violente. L’actuelle immigration débridée et invasive est la nouvelle arme de destruction massive de la fraternité musulmane.
L’immigration de musulmans militants n’est pas un problème politique de droite ou de gauche; elle concerne une nation tout entière, soit tous ses dirigeants élus. L’amalgame classique immigration-islam et Afrique-insécurité-coûts n’est pas une phobie mais elle est devenue une accablante réalité en Europe. Immigration et terrorisme sont deux problèmes distincts que nombre de politiciens incapables mettent dans le même panier .
Les institutions européennes disent avoir tenté d’harmoniser leur politique sécuritaire dans l’espace Schengen. Pourtant, ni les immigrants qui utilisent la chaîne migratoire pour pratiquer de plus en plus de «shopping migratoire», ni les Européens des pays d’accueil, ne sont convaincus de la coordination des politiques et des résultats de cet espace Schengen. Schengen est même devenu un facteur criminogène, ce qui est un comble pour un contrôle des frontières communes de l’UE. Quoi qu’en disent des médias et des gouvernants, en UE la responsabilité du contrôle de ses frontières reste une tâche et un devoir de chaque Etat souverain et une coordination efficiente des actions entre les diverses polices nationales est vitale, alors qu’elles sont en réalité des plus déficientes. Pire, des polices européennes recevraient des ordres de ne pas affronter les musulmans et les Africains et se rendent coupables de délits de faciès en contrôlant et en arrêtant les autochtones sans autre raison que d’équilibrer les statistiques ethniques et idéologiques.
Comme le dit Pierre Manent, philosophe et professeur de philosophie politique à Toulouse : «Le politiquement correct est la langue des gens qui tremblent à l'idée de ce qui pourrait arriver s'ils arrêtaient de se mentir ». Les criminels sont parmi nous, nous le savons, mais nous refusons d'y penser. Et dès que nous fermons les yeux, ils ouvrent le feu. Nous sommes responsables de la peur qui nous envahit, parce que nous accueillons ceux qui nous terrorisent et parce que nous permettons et amplifions leur action ."
Aveuglé par une aide humanitaire subite, le mauvais élève français a copié son voisin allemand. Par une générosité excessive et intéressée qu'elle regrettera, le 6 septembre 2015, Angela Merkel a annoncé que l'Allemagne accueillerait 800.000 demandeurs d'asile cette année là, quatre fois plus qu'en 2014. Le président Hollande en demande 24.000; c’était une erreur politique très grave, les pays font leurs courses sur le marché syrien, mais le panier français est sur le point de craquer. Pourquoi ? Tout simplement parce que la France, à la différence de l'Allemagne , ne sait pas fermer ses frontières et ne peut plus accueillir de migrants . Ce doux rêve des socialistes d'un pays accueillant et ouvert a laissé place au cauchemar d'une réalité qu'ils nient de peur de devoir faire face à une situation qui ne leur conviendrait pas.
 La France ne peut pas recevoir tous les misérables du monde sachant que le taux de chômage dans ce pays a atteint 9,4 % c’est-à-dire 2,88 millions de chômeurs, pas normal…
Pour lutter contre l’immigration clandestine et le terrorisme sanguinaire, la Commission européenne prévoit d'aider les pays d'Europe face à l'arrivée des migrants. La bonne solution serait de stopper les flux de migrants car l’Europe n’a  pas les moyens de les accueillir et les loger avec la dignité nécessaire, surtout quand les pays européens ne peuvent pas répondre à des centaines de milliers de citoyens en termes de chômage et d’emploi, et parmi ces migrants, on le sait, il y a des terroristes de Daech qui s’infiltrent. L'Europe devrait prendre des mesures de fermeté avec un blocus aérien et maritime; elle devrait s'attaquer aux passeurs qui affluent dans les côtes de la Méditerranée.
Il faut stopper le débat stérile de l'amalgame du patriotisme excessif ou du racisme omniprésent et de la protection des droits de l’Homme. En ce qui concerne tous les Européens, la priorité c’est la sécurité .
 La protection de l’identité européenne ne signifie pas la haine ou le racisme; l'identité nationale est le sentiment qu'éprouve une personne à faire partie d'une nation, ce sentiment est propre à chaque personne. Cependant pour la sociologie, il est une intériorisation de repères identitaires, résultant de la visibilité permanente des "points communs" de la nation, qui peuvent prendre la forme de symboles. Cette visibilité est, en général, organisée volontairement par l'Etat afin d'en imprégner les individus dès leur enfance.
Le concept d'identité nationale désigne aussi l'ensemble des "caractéristiques communes" entre les personnes qui se reconnaissent comme appartenant à une même nation; cependant, un étranger n’a pas les mêmes caractéristiques qu’un Européen de souche. Donc la protection de l’identité française ne résulte pas de la haine, elle  est différente du racisme et de la xénophobie.
La protection de l’identité française ne s’oppose pas aux idées de justice, d’humanité, de fraternité et de dignité humaine; elle n’est pas haïssable, elle ne reconnait pas l’égalité des groupes ethniques, c’est naturel, pour conserver l’identité française et protéger le génome et le mécanisme de l'hérédité contre la modification de celui-ci .
Les droits de l’Homme sont basés sur le respect de la liberté de l’individu, comme son nom l’indique (droits de l’Homme); ces droits sont inhérents à l’être humain qui possède des caractéristiques spéciales : un homme moral et rationnel (qui possède de bonnes mœurs et conforme à la raison), un homme qui distingue le bien du mal, le bienfait du méfait, un homme qui est doté d’une réflexion sur la vie en commun (le terroriste ne reconnaît pas les droits d’autrui, il est négationniste); un homme doit contrôler ses passions et ses démons pour avoir les pieds sur terre; il doit avoir une vision à long terme, imaginer l’avenir, être en conscience, aimable, ambitieux, attentionné, coopératif , courtois, créatif, non destructif, digne de confiance. Par contre, le terroriste qui tue  des centaines de personnes innocentes sans aucune raison ne possède pas ces caractéristiques humaines et par conséquent ne bénéficie pas des droits de l’Homme tant qu’il n’est pas devenu un être humain, c’est un monstre qui tue sans pitié. Quand il s’agit d’une attaque terroriste, la machine des droits de l’Homme ne fonctionne plus.
Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et ceux perpétrés à Paris et dans d’autres villes européennes ont constitué un revirement dans la nouvelle orientation de la politique sécuritaire depuis la fin de la Guerre froide.
Le principe de la "libre circulation" n’est pas absolu en cas de menaces terroristes.
Deux concepts hétérogènes :  Protection effective des droits de l’Homme et lutte acharnée contre le terrorisme .
La Lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l’Homme procèdent de deux logiques différentes , mais le premier droit de l’Homme c’est le droit à la vie et à la  sécurité.
La sécurité est la première des libertés. Sans elle, l’individu ne peut jouir au mieux de ses droits fondamentaux. Si, pour assurer la protection de ses citoyens, l’Etat doit adopter des lois qui empiètent sur les libertés fondamentales de ceux-ci, j’y vois plutôt une avancée, une capacité d’adaptation face à des menaces terroristes. Ces outils peuvent être temporaires et donc être réévalués après un certain temps.
Sans sécurité, sans protection publique, il est sans doute difficile d’exercer la liberté de penser, d’expression, de circuler. Si le citoyen perçoit que l’Etat le protège, il jouira davantage, dans l’espace public, de ses libertés fondamentales et individuelles. Si les mesures consistent en davantage de contrôles, ceux qui n’ont rien à se reprocher ne devraient pas être dérangés.
Eva Joly, ancienne juge d'instruction à Paris, députée européenne (Europe Ecologie) ne partage pas la même idée :
"Ceux qui ont voulu acheter la sécurité en sacrifiant la liberté finissent par perdre les deux. Aux Etats-Unis, le Patriot Act, cette loi antiterroriste, n’a prévu aucune attaque terroriste en 14 ans mais a permis tortures, enlèvements extrajudiciaires et créations de prisons "black sites". Réinvestissons plutôt dans la police, les renseignements - avec les indics - et la justice", analyse-t-elle.
N’est-il pas nécessaire de renoncer à certaines de nos libertés pour garantir notre sécurité ? L’histoire nous enseigne que ceux qui ont voulu acheter la sécurité en sacrifiant la liberté finissent par perdre les deux. Cette voie est à éviter. Prenons l’exemple des Etats-Unis qui, après les attaques du 11 septembre 2001, ont introduit le Patriot Act, cette loi antiterroriste qui octroie d’énormes pouvoirs aux services de sécurité, dont la détention sans limite et sans inculpation de toute personne soupçonnée de projet terroriste. Après 14 ans, nous constatons avec recul que le renoncement des citoyens américains à leurs libertés publiques n’a pas augmenté leur protection. A quel prix ? En 2014, le rapport de la sénatrice Dianne Feinstein a détaillé les cas de torture, d’enlèvements extrajudiciaires et de violations du droit international par la création de prisons "black sites" en Pologne, en Roumanie ou en Lituanie et a conclu que ces pratiques n’avaient prévenu aucune attaque terroriste. Par contre, nous constatons aujourd’hui le développement et la puissance que cette loi a octroyés à la NSA qui écoute le monde entier et à la CIA qui n’hésite pas à mentir à ce sujet devant le Congrès. C’est une démonstration par l’absurde que cette équation ne fonctionne pas. La question qui se pose actuellement pour toute démocratie c’est: comment peut-on concilier entre la protection des droits de l’Homme et la lutte contre le terrorisme sachant que l’Etat de droit est parfois soumis à rude épreuve? Dans de magistrales conclusions prononcées sous l’arrêt Kadi rendu par la grande Chambre de la Cour de justice de l’UE, l’avocat général soulignait en des termes très clairs, qu’en "matière de sécurité publique notamment, le processus politique risque d’être trop réactif face à l’urgence des préoccupations populaires, amenant les autorités à dissiper les craintes du plus grand nombre au détriment des droits de quelques-uns. C’est là où les juridictions doivent intervenir, afin de veiller à ce que les nécessités politiques d’aujourd’hui ne deviennent pas les réalités de demain. La France a été condamnée par la CEDH notamment à 5 reprises pour violation du droit à un procès équitable, 4 fois au sujet du droit à la liberté et 3 fois pour violation de la liberté d’expression …

 * Avocat au Barreau d’Oujda



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