Les vaines tentatives de dénigrement à l’ encontre de Mehdi Benbarka ne peuvent occulter sa farouche opposition au colonialisme et à l’impérialisme

Réaction de la famille Benbarka aux allégations du “Guardian”


Rachid Meftah
Dimanche 2 Janvier 2022

Suite à la publication tendancieuse du média britannique « The Guardian », le 26 décembre 2021, sous le titre, clairement versant vers le sensationnel : « Le leader de l’opposition marocaine, Mehdi Benbarka, était-il  un espion comme révélé par les dossiers de la guerre froide ? », la famille du martyr, en la personne de Bachir Benbarka, a rendu publique une déclaration exprimant son regret face à ses attaques pernicieuses, systématiquement et paradoxalement distillées conjoncturellement, souvent à l’approche de la commémoration de l’anniversaire de son enlèvement et son assassinat.

Le communiqué de la famille Benbarka indique que le journal « l’Observer », affilié au « Guardian », a, quant à lui, repris les mêmes thèses fallacieuses formulées dans un article du journaliste tchèque Peter Zedek paru dans l’hebdomadaire français « l’Express » en juillet 2007.

Bachir Benbarka a déclaré, par ailleurs, que sa famille n’a pas été surprise par ces accusations, sciemment concoctées et crapuleusement ciblées car nombreux sont les ennemis du défunt et ses adversaires politiques et idéologiques qui ne cessent de s’acharner à décrédibiliser son action militante historique et sa lutte conséquente contre toutes les formes du néocolonialisme, de l’impérialisme transcendant  les sacrifices consentis pour les affaires de son pays mais aussi les valeurs universelles relatives au bien-être et à l’épanouissement de l’humanité.

D’aucuns, déplore la déclaration de la famille Benbarka, ont effrontément prétendu, s’appuyant  sur des faits totalement subjectifs et superflus, que le martyr Mehdi Benbarka était espion tantôt à la solde d’une partie étrangère, tantôt opérant au profit de services internationaux de renseignements. Ainsi, « si aujourd’hui nous relevons sa prétendue affiliation aux services tchécoslovaques (StB), nous ne serons pas étonnés si demain l’on « révélait » qu’il était agent de l’Agence américaine CIA ou peut-être même du marocain « Cab1 », a-t-elle ajouté.

Recherchant probablement l’attractivité médiatique du sensationnel,  voire à des fins lucratives suspicieuses, les auteurs de ces publications n’ont même pas pris la peine de vérifier la véracité des faits, ni d’analyser les évènements révélés par certains services gouvernementaux sur lesquels on aurait levé le secret dans un processus de déclassification temporelle, encore moins formuler une lecture historique objective du contexte mondial lors de cette période particulière de ce qu’on appelle communément la guerre froide ».

En tout état de cause, en se penchant sur les « thèses » véhiculées par l’académicien tchèque Jean Cora, se référant, sans aucun sens du recoupement, de la vérification et de l’investigation supposés être les règles  techniques mais aussi déontologiques requises pour tout travail de recherche, aux documents des services de renseignements tchèques déclassifiés, l’on réalise qu’il n’a rien du journaliste ou de l’académicien dont la qualification intellectuelle suppose l’observation des règles précitées.

Là-dessus, l’on conclut qu’il ne maîtrise nullement les règles de fonctionnement du monde de l’espionnage, certes mystérieux, mais tout de même abordable car il semble ignorer que lesdits documents ne sont que des matières premières qui requièrent, pour leur examen, un effort d’analyse, de recoupement et particulièrement de contextualisation historique, politique et même idéologique.

A ce propos, il convient de rappeler, ne serait-ce que pour colmater les vides  et insuffisances intellectuellement et journalistiquement désoeuvrants, que Prague renfermait pendant la période que traversent lesdites publications, les sièges de diverses organisations internationales progressistes telles que l’Union mondiale des syndicats des travailleurs, l’Union internationale des étudiants et d’autres. C’était, en outre, le passage obligé des leaders et dirigeants politiques enrôlés dans ces organisations, à l’instar de ceux s’activant dans l’Organisation de la solidarité des peuples africains et asiatiques (OSPAA), à même de favoriser l’accès à Cuba ou à certaines capitales africaines et asiatiques. A cet effet, tous ces déplacements par ailleurs de militantisme et  de solidarité étaient financés par la trésorerie de ces organisations à travers ses partenariats et conventions avec les commissions locales de solidarité, à l’image, à titre d’exemple, de la commission tchèque qui était le pont de passage de l’aide financière prodiguée par le bloc socialiste à l’époque.

Pour rappel, là-dessus, feu Mehdi Benbarka avait occupé la fonction de membre du secrétariat de l’OSPAA et celle de vice-président de la commission de Fonds de solidarité, de même qu’il y était responsable de « la collecte des aides financières dédiées aux mouvements de libération nationale des pays du tiers-monde. Il était également pressenti président de la Commission préparatoire du « congrès de la solidarité des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine (le tricontinental)…

Aussi, suffirait-il amplement d’infirmer foncièrement toutes les allégations provenant d’incompétence et de naïveté ou d’intérêts crapuleux ou politiciens, de remémorer les analyses de Mehdi Benbarka quant à la situation du Maroc, de l’Afrique et du tiers-monde et de faire pertinemment observer que son action nécessitait  le partage et l’échange d’opinions, de visions et de conceptions avec des responsables politiques ou diplomatiques et  penseurs et théoriciens de l’histoire des idées  politiques et économiques à l’échelle mondiale…

Outre la déclaration de la famille Benbarka, l’USFP, la grande famille du martyr Mehdi, en fustigeant l’acharnement du « Guardian », et de « l’Express » qui dénote d’une indigence intellectuelle manifeste et d’une certaine concomitance d’intérêts confus et obscurs, qui plus est, vise un leader nationaliste, tiermondiste reconnu aussi bien au niveau national que régional,  continental et international, a réitéré, en plein milieu des préparatifs de son 11ème Congrès national la revendication à l’égard du gouvernement français de lever le secret  sur les circonstances et tenants et aboutissants de tout ce qui se rapporte  à l’affaire de l’enlèvement et l’assassinat du martyr Mehdi Benbarka, et de réclamer également au gouvernement marocain de positivement interagir avec toutes les demandes et interrogations de la justice  française y afférentes.

Rachid Meftah


Lu 543 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe


Flux RSS