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Les invitations ont été remises vendredi à ces deux pays ainsi qu'au Front Polisario et à la Mauritanie, selon des sources diplomatiques.
Ces quatre parties, qui ont jusqu'au 20 octobre pour y répondre, sont conviées pour les 5 et 6 décembre en Suisse.
« Horst Kohler cherche une nouvelle approche en faisant pression sur toutes les parties impliquées dans ce dossier », a soutenu Moussaoui Ajlaoui, expert associé au Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient (AMES Center) dans une déclaration à Libé.
« La nouveauté, c’est que le diplomate allemand a invité pour la première fois les quatre parties, à savoir le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Le problème pour Horst Kohler réside dans le fait qu’il doit faire face à trois thèses difficilement conciliables pour ne pas dire inconciliables ».
La thèse du Maroc qui a proposé un plan réaliste, à savoir le plan d’autonomie des provinces du Sud et qui, selon Moussaoui Ajlaoui, «n’acceptera jamais une solution qui portera atteinte à sa souveraineté sur ces provinces ».
La thèse de l’Algérie et du Polisario qui prône l’organisation d’un référendum conduisant à l’indépendance. L’on sait que cette thèse, vertement critiquée par Rabat, a été abandonnée même par l’ONU, car elle est irréaliste et pratiquement irréalisable.
Et enfin la thèse de la Mauritanie. « Ismail Ould Cheikh Ahmad, ministre des Affaires étrangères, a déclaré devant la 73ème session de l’Assemblée générale de l’ONU que son pays est favorable à une solution qui satisfasse toutes les parties ». Cette déclaration est différente de la position antérieure de la Mauritanie et elle se démarque de la position algérienne », a précisé l’universitaire marocain, spécialiste des affaires africaines et de la question du Sahara.
Moussaoui Ajlaoui a souligné que la décision de Horst Kohler d’inviter les parties concernées à se réunir à Genève intervient dans une conjoncture internationale favorable au Maroc. « Les positions de l’administration américaine, a-t-il affirmé, en dépit de tout ce qu’on dit sur celles de John Bolton, sont plus proches de la thèse marocaine. A preuve, la récente décision du Congrès américain fustigeant les liens entre le mouvement chiite libanais «Hezbollah» et le Polisario. Ce qui signifie que ce dernier est, lui-aussi, un mouvement terroriste ».
Par ailleurs, le chercheur marocain a estimé que la pression pèse également sur Horst Kholer. «Qu’est-ce qu’il peut présenter comme solution pour sortir du statu quo qui prévaut depuis 2012, c’est-à-dire depuis la crise avec Christopher Ross (l’ancien émissaire de l'ONU pour le Sahara qui a démissionné en 2017)?».
Quelle méthode adoptera Horst Kohler dans les discussions de décembre prochain ? Moussaoui Ajlaoui a estimé qu’il n’y aura pas de discussions directes entre le Maroc et le Polisario. « Il se peut que l’émissaire onusien rencontre chaque partie, ou les deux. Mais je ne crois pas qu’il y aura des discussions entre les quatre parties vu les positions fermes du Maroc et la teneur du discours Royal à l’occasion du 42ème anniversaire de la Marche Verte ». Dans ce discours, S.M le Roi Mohammed VI avait mis les points sur les i en affirmant qu’aucun règlement de l’affaire du Sahara n’est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l’Initiative d’autonomie et que le Royaume refuse catégoriquement « tout dépassement, toute tentative de porter atteinte aux droits légitimes du Maroc et à ses intérêts supérieurs, et toute proposition obsolète visant à écarter le plan de règlement des paramètres référentiels retenus ».
Moussaoui Ajlaoui a ajouté dans ce sens que le Maroc va prendre part à ces discussions, mais il va insister en même temps sur les principes et les positions fermes que le Souverain a fixés dans son discours. Et de conclure : «Je suis très confiant en la diplomatie marocaine dont l’action a été très appréciable».