Les groupes terroristes chargés de recruter des jihadistes, de les endoctriner et de les envoyer combattre dans des zones de conflit telles que le Mali, l’Irak et la Syrie donnent du fil à retordre aux responsables espagnols.
La diffusion d’une vidéo montrant un Britannique affilié à l’Etat islamique en Irak et au Levant, en train de décapiter le journaliste américain, James Foley, ne cesse de tarauder l’esprit des responsables des services de renseignements ibériques.
Depuis le début de cette année, Madrid a certes démantelé plusieurs cellules terroristes chargées du recrutement de jihadistes, mais le danger demeure permanent. Ce qui a conduit la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) à prêter main forte à leurs homologues espagnols. Plusieurs opérations conjointes ont ainsi été menées dans ce cadre contre des cellules terroristes opérant aussi bien au Maroc qu’en Espagne.
Quelques jours après la malencontreuse déclaration d’un haut responsable espagnol accusant le Maroc de laxisme envers les cellules terroristes, une opération conjointe menée au cours de la semaine dernière est venue remettre les pendules à l’heure. Après quoi, le ministère de l’Intérieur espagnol s’est trouvé dans l’obligation de rectifier le tir en publiant un communiqué dans lequel il a salué les efforts fournis par le Maroc dans ce cadre.
La collaboration des services secrets marocains à la lutte contre des groupes terroristes en Espagne a été jugée cruciale et mise en exergue, hier, par le quotidien espagnol El Mundo dans un éditorial intitulé « Il faut éviter que l’Espagne ne devienne un centre de recrutement jihadiste ».
«Au cours des dernières interpellations, la collaboration de Rabat a été décisive. Il faut tenir compte du fait que le Maroc est aussi important dans la lutte contre le terrorisme islamiste que la France dans le combat mené contre les séparatistes de l’ETA. Sans l’aide des services secrets marocains, il aurait été impossible de localiser 1.700 salafistes exilés en Espagne durant les dernières années», a affirmé le journal.
A noter que le Centre international pour les études sur la radicalisation (International centre for the study of radicalization) a estimé que le nombre de jihadistes qui prennent part à la guerre en Syrie est supérieur à 11.000 personnes et qu’ils proviennent de 74 pays.
Par ailleurs, le président de l’Union des communautés islamiques d’Espagne, Riay Tatary Bakri (imam syrien de la Grande mosquée de Madrid), a affirmé que les terroristes commettant des crimes au nom de l’islam, prennent cette religion en otage.
Dans une interview à la radio espagnole « Onda Cero », il a déclaré : «On ne peut pas associer l’islam avec le terrorisme et le radicalisme, car ce sont des personnes qui ne nous représentent pas. La majorité des musulmans n’approuvent ni ces faits ni cette radicalisation qui prennent pratiquement l’islam en otage ».