Les routes maliennes à la merci de terroristes et de bandits


Mourad Tabet
Mercredi 29 Septembre 2021

Les transporteurs obligés de faire avec

Au moins cinq soldats maliens ont été tués et quatre autres blessés, mardi, dans une attaque qui a visé un convoi d'une entreprise minière sécurisé par des membres des forces armées maliennes (FAMa) entre Sebabougou et Kwala dans la région de Kayes (sud) à 188 km environ de Bamako, selon un communiqué de l'armée malienne publié sur sa page officielle sur Facebook. «Ce mardi 28 septembre 2021 vers 08h30, une attaque terroriste a visé un convoi d'une entreprise minière sécurisé par des FAMa entre Sebabougou et Kwala à 188 km environ de Bamako. Le bilan est de 5 morts, 4 blessés et 11 porte-chars brûlés», a précisé la même source. Quatre terroristes ont été neutralisés par l’armée malienne à la suite de cette attaque. Selon la Direction de l'information et des relations publiques des armées (DIRPA), «un renfort a été vite dépêché dans la zone, suivi d'un ratissage systématique qui a conduit à la neutralisation de quatre terroristes». Et d’ajouter : «Deux motos et des armes ont été saisies» lors de cette opération. «C'étaient nos frères mauritaniens présents sur place qui nous ont raconté tout ce qui s'était passé et nous ont même envoyé des photos et des vidéos sur l'accident. Ce qui s’est passé est normal et il ne s’agit pas d’une attaque visant les conducteurs comme le suggèrent certains sites. Il y a des problèmes constants entre les transporteurs sénégalais et les transporteurs maliens. Et l’incident de ce mardi s’inscrit dans le cadre de cette rivalité», a assuré Mohamed Benabbou, chauffeur international et responsable du Bureau des frontières à El Guarguarat, de l'Association marocaine du transport national et international et de la logistique dans une déclaration à Libé. Selon ce transporteur international qui a affirmé qu’aucun transporteur marocain n’a été touché lors de cette attaque, «les transporteurs marocains se sont habitués à cette réalité. Les choses sont normales et l'attaque qui a récemment visé des Marocains est le premier incident sanglant de cette ampleur contre les Marocains». Il a, par ailleurs, appelé à mettre fin à la publication «des interprétations erronées par des personnes ne connaissant pas la région», ce qui a pour conséquence de dissuader les transporteurs et, partant, nuire à l’économie de notre pays. « En outre, il y a des milliers de familles marocaines qui vivent de ce commerce avec le continent africain, et il y a des marocains qui ont des entreprises dans ce domaine au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal et autres. Les Marocains jouissent de la notoriété et de la réputation dans les pays d’Afrique de l’Ouest», a précisé Mohamed Benabbou. Et d’ajouter : «Chaque jour, entre 80 et 100 camions marocains traversent cette région. La route de Tanger jusqu’à la frontière entre la Mauritanie et le Mali est sécurisée. Mais il y a des zones non sécurisées au Mali, au Burkina Faso ou au Niger. Cela ne nous empêche pas de continuer notre commerce avec ces pays ». Il y a lieu de signaler que le Mali a basculé dans l'insécurité depuis 2012 et, malgré le déploiement de forces régionales et internationales, la situation sécuritaire ne s'est pas stabilisée. Les autorités de transition au Mali veulent établir un contrat avec la société paramilitaire russe Wagner. Dans le cas où ce contrat est conclu, la Russie étendrait son influence dans ce pays et en Afrique et, par ricochet, affaiblirait la présence de la France dans cette zone stratégique. D’où l’exaspération des autorités françaises. Ainsi, l'Elysée a qualifié d'"inacceptables" les propos tenus samedi à l'ONU par Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre intérimaire du Mali, qui a affirmé que l'annonce par Emmanuel Macron en juin de la réorganisation de la présence militaire française, avec la fin programmée de Barkhane, représentait «une espèce d'abandon en plein vol». Récemment, Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française, avait lancé cette mise en garde contre les autorités maliennes en affirmant dans une déclaration rapportée par l’AFP qu’un déploiement des mercenaires serait «incompatible» avec le maintien au Mali des troupes françaises qui combattent les terroristes au Sahel depuis des années. 


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