Madrid incitée à développer davantage ses relations avec le Maroc
-
Albares réaffirme l’excellence des relations de l’Espagne avec le Maroc
-
L'ANRE reçoit une délégation turque d’hommes d’affaires
-
Plaidoyer à Rabat pour l’adaptation de l’arsenal juridique des pays africains de l’Atlantique aux défis de la transformation numérique
-
Ouverture à Dakhla du premier Forum international sur le Sahara marocain
-
L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif organise la 3ème session du Forum annuel des personnes handicapées dans la Ville Sainte
En effet, les eurodéputés Carles Puigdemont, Toni Comín et Clara Ponsatí ont posé une question à la Commission européenne pour que l’Europe répare les dommages résultant des guerres coloniales des Etats membres de l’UE.
Dans la même veine, la députée de Junts au Congrès des députés (la Chambre basse du Parlement espagnol), Mariona Illamola, a présenté une initiative similaire au bureau du Congrès pour demander si le Royaume d'Espagne a une quelconque responsabilité dans la guerre du Rif et, par conséquent, s’il prendra des mesures pour réparer les dommages causés par l’utilisation des armes chimiques lors de cette guerre coloniale.
Il convient de rappeler qu’après leur cuisante défaite lors de la bataille d'Anoual, les forces espagnoles ont eu recours aux armes chimiques, ce qui en avait résulté une catastrophe naturelle et humaine, dont les séquelles demeurent vivaces.
Selon plusieurs historiens, l'armée espagnole a été la première au monde à utiliser des armes chimiques contre des populations civiles. De nombreuses études génétiques réalisées par des experts confirmés témoignent des effets mutagènes et cancérigènes des armes utilisées : l’ypérite ou gaz moutarde, le phosgène, le disphosgène et la chloropicrine
Dans un article publié samedi 18 septembre, le portail catalan, El national.cat, a souligné que «les résultats des investigations présentées par Junts à la Commission européenne montrent que 80% des adultes et 50% des enfants atteints de cancer sont originaires de cette région que l'armée (espagnole) a bombardée au gaz moutarde. Cependant, l'Espagne n'a jamais payé de réparations pour les dommages persistants que ses attaques chimiques ont causés dans la région du Rif, soutient Junts». « La Commission européenne a-t-elle l'intention d'utiliser le programme communautaire pour subventionner des projets visant à résoudre ce problème de santé publique causé par les actions passées de ses Etats membres?», se sont interrogés les eurodéputés de cette formation politique catalane.
Par ailleurs, le sénateur du Parti Populaire (PP- parti de l’opposition), Javier Maroto, a déclaré ce samedi que le gouvernement central devrait "dans plusieurs occasions porter plus d’attention à la forme, qu’au fond" dans sa relation avec le Maroc, qu'il juge « fondamentale » pour la lutte contre le terrorisme islamiste. M. Maroto a participé ce samedi (18 septembre) à un débat sur l'avenir de l'économie et de la politique dans le monde organisé par le Hay Festival Segovia, et auquel ont pris part également le journaliste turc Elcin Poyrazlar, l'économiste péruvien Gonzalo Garland et le journaliste et écrivain indien PallaviAiyar, a rapporté l’agence espagnole EFE.
Interrogé sur la question migratoire en relation avec le Maroc, Maroto a rappelé que le traitement de cette question avec ce pays ne doit pas passer seulement par le gouvernement central de l'Espagne, mais exige « une politique d'unité » de l’Europe: « Il est essentiel de maintenir une bonne relation avec le Maroc », a-t-il souligné.
Selon son analyse, l'Europe a tout intérêt à avoir de bonnes relations avec le Maroc pour sa contribution à la lutte contre la traite des êtres humains, notamment des femmes, et surtout, contre le terrorisme islamiste radical. A cet égard, il a soutenu que le gouvernement espagnol devrait respecter la forme dans ses relations avec le pays voisin : «La première visite d’Etat effectuée par les précédents Premiers ministres l’a été pour le Maroc, ce qui n’a pas été le cas pour l’actuel Premier ministre», a-t-il relevé.
Mourad Tabet