Les prochains mois seront décisifs pour mettre fin au conflit : Le Sahara marocain d'hier est marocain aujourd'hui


Par Mustapha LAMIRI *
Mardi 2 Juin 2009

Le Maroc n’a pas besoin d’un rétroviseur magique pour confirmer la marocanité de son Sahara. Par ailleurs, la colonisation espagnole ne doit pas conduire automatiquement à une indépendance séparée de la nation-mère ou à la balkanisation de la région. Pour les raisons ci-dessous, nos sœurs et frères sahraouis à Tindouf doivent retourner au Maroc :
1) Le livre écrit par Victor Morales Lezcano, spécialiste des relations internationales entre les années 1850 et 2000 et docteur en histoire à l’Université publique Complutense de Madrid, une des plus anciennes et des plus importantes Universités d’Espagne, retrace l’histoire du Maroc depuis ses origines jusqu’à la monarchie actuelle. Il faut que les choses soient clarifiées de façon objective pour tous ceux qui ont des doutes sur la marocanité du Sahara. L’histoire du Maroc comprend notamment l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc, Etat indépendant et souverain en 172 de l’ère musulmane qui correspond à l’année chrétienne 788, et en 447 de l’ère musulmane qui correspond à l’année chrétienne 1063, apparaît du Sahara, la dynastie des Almoravides qui a gouverné tout le royaume du Maroc et la grande partie de l’Andalousie, démontre que la relation Sahara - Maroc ou Maroc - Sahara, était profondément très liée.
 2) U Thant -troisième secrétaire général de l’ONU de 1961 à 1971- a déclaré à l’occasion de l’affaire du Biafra en 1970 : «L’O.N.U. n’a jamais accepté et n’acceptera jamais, je pense, le principe de séparation d’une partie d’un État». Rappelant implicitement le principe d’intégrité territoriale affirmé notamment dans la déclaration de 1970 sur les principes touchant les relations amicales entre Etats. Il est toutefois important de rappeler que les pays membres de l’ONU n’ont indubitablement aucun intérêt à reconnaître un droit général de sécession. Et pour cause, une sécession représente une menace directe à la souveraineté étatique, puisqu’une sécession entraîne un affaiblissement des trois éléments constitutifs d’un État : la population, le territoire et le gouvernement
3) En ce qui concerne la superficie, celle du Sahara occupe la moitié du Maroc. Comment imaginer que 90.000 habitants (Sahraouis actuellement à Tindouf) puissent vivre sur un territoire égal à celui où vivent 35.000.000 habitants (Marocains au Maroc sans Sahara), c’est 400 fois les habitants  qu’on nomme Sahraouis? La densité des habitants ne sera pas proportionnelle d'une part et vu cette superficie, il sera difficile de contrôler les mafiosis et les terroristes qui peuvent s'installer dans cette région.
4) La logique est d’abord concernée par le raisonnement et sa valeur et pas uniquement par l’observation :
- Est-ce que l’Etat sahraoui a existé avant 1884 ? Non
 - Est-ce qu’il y avait un souverain Sahraoui au Sahara avant 1884 ? Non
 - Est-ce qu’il y avait des frontières entre le Maroc et le Sahara avant 1884? Non
Le Sahara n'a jamais été une nation ni avant ni après 1884, avec un Souverain, un gouvernement, des frontières avec le Maroc, des établissements. Le Sahara était tout simplement une région marocaine colonisée par l'Espagne qui était une grande puissance coloniale. Donc il ne faut comparer l'incomparable avec d'autres pays qui étaient des nations (voir définition d'une nation) et qui ont été colonisés
 5) L’appellation « peuple sahraoui » est fausse. Ce qui est correct, c’est le « peuple marocain au Sahara », comme le « peuple marocain à Marrakech» ou le peuple marocain au Nord » qui a été colonisé par les Espagnols comme au Sahara, mais qui est fier de sa marocanité, etc.
Autrement dit, si le peuple de n’importe quelle ville ou région veut l’autodétermination, on aura des dizaines de mini-Etats issus d’un seul Etat. Diviser un peuple en plusieurs peuples chacun avec son autodétermination, ce sera de la déliquescence des droits internationaux
 6) Le Maroc a proposé le projet d’autonomie au Sahara, qui a été soutenu par la majorité des pays du monde même si d’autres pays insistent sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination des populations du Sahara. Oui, mais tous les Marocains doivent décider du sort de leur pays y compris le Sahara qui a été occupé par les Espagnols. Comme je l’ai signalé avant, il n’y a jamais eu de frontières entre le Maroc et son Sahara, c’est l’occupation espagnole qui a tracé ces frontières artificielles. Par conséquent, logiquement et scientifiquement, s’il y a un référendum(???), tous les Marocains doivent y participer et décider du sort de leur intégrité territoriale et pas uniquement les Sahraouis manipulés par le Polisario et certains Algériens. Par ailleurs, tout change dans les têtes ... tout change et rien ne s’arrête. Mais pour le Polisario, quand tout change, rien ne change. Personne ne peut nier qu’il y ait des changements substantiels au Sahara. Le comportement du Polisario entretient la sclérose des esprits, construit une barrière entre nous et s’opposent à la paix dans la région. C’est cette barrière que nous voulons détruire ensemble en libérant les Sahraouis de Tindouf.
 7) Lisez un peu l’histoire : «Tindouf, petite commune algérienne de 30.000 habitants au Sud du Maroc, était sous souveraineté marocaine jusqu’en 1934 avant que la France (ancienne puissance coloniale) ne l’intègre à son département de la Saoura de l’Algérie française (1830-1962). L’Algérie devenue indépendante, refusera les revendications marocaines, ce qui a engendré en 1963, la guerre des sables entre les deux voisins. Puis viendra le conflit du Sahara occidental, en 1975 qui enterra à jamais les rapports de bon voisinage entre le Maroc et l’Algérie. Située à l’ouest de l’Algérie, la commune de Tindouf est, depuis le déclenchement de cette guerre, sous contrôle « administratif » du Polisario, rébellion armée contre le Royaume chérifien, réfugié dans le giron algérien. Devenue le mouroir des droits humains et le lieu des pires formes d’esclavage des enfants, Tindouf fait désormais la honte de l’humanité».  D’autre part, je crois qu’il y a beaucoup de Maliens et de Mauritaniens parmi les polisariens à Tindouf.
8) La majorité de la minorité est morte. Depuis 1975, celui qui est né au Sahara en 1975 est un Marocain du Sahara âgé de 34 ans et ceux qui ont eu plus de 50 ans sont presque morts
Bref, le Maroc cherche des compromis pour sortir de l’impasse. Chercher un compromis est la réaction d’une personne ou d’un groupe de personnes relativement déterminées et coopératives. Cette attitude consiste à rechercher une solution médiane partiellement satisfaisante et acceptable pour les deux parties. Cette attitude ne veut pas imposer ou céder; elle cherche à faire plus de concessions qu’en entrant dans une relation compétitive, mais moins qu’en cédant. De même, la recherche d’un compromis mène au traitement d’un problème de façon plus directe plutôt que par un comportement d’évitement; toutefois, ce traitement ne l’approfondit pas autant que le ferait une attitude de collaboration. Pour aboutir à un compromis, il faut faire la part des choses, faire des concessions.
Cher(e)s sœurs et frères Marocains sahraouis à Tindouf, les prochains mois seront décisifs pour mettre fin au conflit; c’est le moment propice pour la réconciliation. N'hésitez pas à accepter l'autonomie comme c'est le cas dans plusieurs pays du monde.

 (Ancien professeur universitaire)



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