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Les pharmaciens déclinent leur vision de la réforme


T. Mourad
Mardi 7 Avril 2020

L’ Ordre des pharmaciens a décliné en mars dernier sa vision de la réforme pharmaceutique devant la Commission spéciale chargée de l’élaboration du nouveau modèle de développement lors d’une séance en présence du président du Conseil national de l’Ordre, Hamza Guedira qui était accompagné du docteur Zineb Zniber, présidente du Conseil des pharmaciens biologistes, et du docteur Rachid Lemrini, président du Conseil des pharmaciens fabricants et répartiteurs. Lors de son intervention, Hamza Guedira a mis l’accent sur les atouts du secteur pharmaceutique au Maroc. En effet, il y a 12.000 pharmacies réparties sur l’ensemble du territoire du royaume, 53 unités de distribution qui assurent l’approvisionnement en médicaments partout dans le pays et 45 unités de production fabriquant une grande partie de la consommation nationale. Malgré ces atouts, le secteur pharmaceutique souffre de plusieurs problèmes, selon Hamza Guedira. Le problème essentiel est le prix des médicaments. Depuis 2010, le ministère a procédé à des baisses drastiques des prix de 3000 produits. « Ces baisses étaient justifiées pour les anticancéreux et les antiviraux dont les prix étaient excessifs, mais pour le reste il n’y a jamais eu d’étude, ni de causalité, ni de retombées potentielles », a souligné l’Ordre des pharmaciens. Et de préciser que l’une des conséquences néfastes de cette situation est la disparition de plusieurs médicaments devenus non rentables. L’autre problème dont souffre le secteur est la situation financière difficile de plusieurs pharmacies. Ainsi, sur les 12.000 pharmacies, 3000 sont en quasi faillite et 7000 ont du mal à remonter la pente. Cette situation se répercute négativement sur les grossistes qui constituent un bel acquis pour le Maroc et les industriels qui assurent partiellement une autonomie dans ce domaine. Pour faire face à cette situation, l’Ordre des pharmaciens avance plusieurs propositions. Il propose tout d’abord l’élargissement des missions du pharmacien, la digitalisation et la numérisation des pharmacies, ainsi que la relation médecins, pharmaciens, caisses de remboursement. Les pharmacies doivent également disposer de plus d’espace pour assurer la télémédecine. Il a appelé les pouvoirs publics à lancer un projet de digitalisation du secteur dans sa relation avec les autres partenaires. L’Ordre des pharmaciens considère qu’il est temps d’adopter une loi-cadre assurant de la visibilité au secteur de la santé pour les prochains trente ans. Il a également proposé la refonte des textes de lois régissant ce secteur (textes de 1922, 1976, 17-04 et décret de 2014 sur la fixation des prix) tout en mettant l’accent sur la nécessité de revoir les modalités de fixation des prix. « Le médicament est le seul produit du secteur privé dont le prix est fixé par l’administration sans aucune contribution financière de l’Etat. En Europe, les caisses-maladie fixent les prix des médicaments remboursables, pour les autres, les prix sont libres », a noté l’Ordre des pharmaciens. S’agissant de la gestion du secteur, l’Ordre propose la création d’une agence pharmaceutique. En plus, le secteur pharmaceutique connaît systématiquement la fabrication de nouveaux médicaments. Il faut, en ce sens, fournir un grand effort pour adapter la formation des futurs pharmaciens et exiger la formation continue. Cela permettra aux Marocains de bénéficier des innovations dans le domaine des médicaments. L’Ordre des pharmaciens a prôné également la refonte des études pharmaceutiques pour être en adéquation avec les évolutions du secteur, tout en s’inspirant d’expériences en avance au Québec ou en Suisse par exemple. Il a proposé, d’autre part, l’encouragement de la pharmacie clinique dans les facultés marocaines, car « cette discipline sera d’un apport indéniable pour notre système de santé ». Concernant la pharmacie hospitalière, l’expérience du Maroc en la matière est à l’état embryonnaire. A cet égard, l’Ordre des pharmaciens exhorte les étudiants à s’orienter vers cette branche qui sera d’une valeur ajoutée appréciable pour le système de santé national. Parmi les propositions avancées par l’Ordre des pharmaciens figurent également la nécessité de créer une académie de pharmacie et développer la recherche-développement dans ce secteur vital pour le pays. 


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