La très attendue discussion du bilan à mi-mandat du gouvernement est prévue pour aujourd’hui.
Les deux Chambres du Parlement tiendront, en effet, deux séances plénières communes consacrées au sujet.
La première aura lieu de midi à 15 heures et la seconde à partir de 21 heures.
Le débat s’annonce mouvementé lors de ces deux séances. Ceci d’autant plus que le hasard du calendrier a fait qu’elles ont coïncidé avec la présentation du bilan à mi-parcours de l’exécution de la loi de Finance (LF) en cours, lors du Conseil du gouvernement tenu jeudi dernier.
Mohammed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances, qui en faisait l’exposé, a estimé que l’exécution de la LF se déroule de «façon normale et conformément aux prévisions ».
Optant, comme à son habitude, pour une approche sélective, il s’est basé sur des indicateurs peu probants pour prévoir une croissance de l’ordre de 3,5%, qui sera réalisée, selon lui, en dépit de la régression de la valeur ajoutée agricole suite à la baisse de la collecte des céréales.
Il s’est également réjoui de l’amélioration enregistrée au niveau du taux de remplissage des barrages, passant de 64,3% en 2013 à 72,6% en avril dernier. Une amélioration, dont les résultats ne seront perçus que vers la fin de la campagne agricole qui coïncidera avec la prochaine loi de Finances.
Evoquant le secteur primaire qui a affiché une valeur ajoutée en nette baisse (2,3% selon le HCP) et dont le poids reste très important pour l’ensemble de l’activité économique, le ministre a mis en exergue les quelques points lumineux concernant le secteur secondaire.
Dans ce sens, il n’a pas manqué de souligner l’amélioration de la production des phosphates sans pour autant évoquer la régression de ses exportations et celle de ses dérivés qui ont, reculé de 12,1%. Il a également évoqué la croissance de la production des industries de transformation et la hausse de 2 points du taux d’utilisation des capacités de production à fin mai (70,2%).
S’agissant du secteur touristique, l’argentier du Royaume a indiqué qu’il a affiché une progression de 8,8% des arrivées, de 9,6% des nuitées, mais de seulement 3,6% des recettes à fin juin 2014, tandis que les recettes sont au même niveau que 2006 et 2007. Le dilemme de ne pas pouvoir monétiser cette manne se poursuit.
Il a, par la suite, énuméré les performances satisfaisantes des secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, du textile et de l’électronique, sans trop s’attarder sur les mauvaises performances du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP).
Se vantant de la baisse de la charge de compensation, qui s’est faite au détriment du pouvoir d’achat des Marocains, Boussaid a omis de mentionner la baisse des recettes de la TVA et la hausse du chômage qui a franchi la barre de 10%.
Pourtant, le ministre n’a pas hésité à déduire que le taux de croissance sera de 3,5% en 2014.
Une prévision qui reste loin de se réaliser, lorsqu’on sait que la croissance s’est établie à 1,7% au premier trimestre, 2,3% au deuxième trimestre et devrait être de 2,6% durant le troisième trimestre, selon les chiffres arrêtés et les prévisions du Haut-commissariat au plan. Ce qui implique que l’économie nationale devrait croître de 7,4% au quatrième trimestre pour atteindre le niveau de croissance annuel prévu par le ministre.