Les greffiers sont des acteurs majeurs dans le chantier de la réforme de la justice, d'où la nécessité d'ériger la formation au profit de cette profession en priorité, ont souligné, mercredi à Marrakech, les participants à un colloque initié sous le thème «Les greffiers et les défis de la justice au service du citoyen».
Intervenant à l'ouverture de ce colloque, le secrétaire général du ministère de la Justice et des Libertés, Hakim Bennani a indiqué que le ministère a entamé l'étape de la discussion avec le Secrétariat général du gouvernement et avec les autres secteurs gouvernementaux, au sujet de deux avant-projets de lois organiques importants pour le secteur de la justice au Maroc.
Il s'agit des avant-projets de lois organiques relatives au Statut des magistrats et au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, a-t-il précisé.
M. Bennani a relevé que l'étape historique actuelle, durant laquelle le Maroc a ouvert le chantier de la réforme de la justice, nécessite une adhésion de tous les intervenants pour la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Constitution qui a consacré l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Le défi auquel se trouve confronté la justice au Maroc consiste à concilier le principe de «l'indépendance de la justice» et du tribunal en tant que «service public», a-t-il affirmé, ajoutant que le Maroc a besoin d'un système judiciaire qui soit à la hauteur des attentes des citoyens.
Hakim Bennani a souligné que le ministère de tutelle demeure ouvert au dialogue avec tous les partenaires, dont les greffiers.
De son côté, le président de l'Union européenne des greffiers, Jean-Jacques Kuster, a relevé que le Royaume s'est engagé sur la voie de la réforme de son système judiciaire en vue d'améliorer son fonctionnement, moderniser sa gestion et fournir aux citoyens des prestations de qualité dans des délais raisonnables. En somme, il s'agit de mettre en place un système judiciaire efficace et accessible, a-t-il dit.
Il a fait savoir que les greffiers marocains sont membres actifs de l'Union européenne des greffiers qui compte 16 Etats européens membres et des Etats extracommunautaires dont la Corée du Sud, le Japon et le Maroc.
Dans ce cadre, M. Kuster a relevé que le Maroc bénéficie dans le cadre de cette organisation, du statut de membre observateur depuis mai 2013.
Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat démocratique de la justice (SDJ), Abdessadek Saaidi, a souligné que la nomination du nouveau secrétaire général du ministère de la Justice et des Libertés est de nature à instaurer un climat de confiance pour le dialogue entre tous les partenaires du secteur judiciaire.
«Les attentes des citoyens envers la justice», thématique de cette rencontre, est une question cruciale dont les greffiers sont parfaitement conscients a-t-il ajouté.
De son côté, le président de l'Amicale des fonctionnaires de la justice, Abdellatif Ghebbar, a souligné qu'une nouvelle dynamique de coordination a été créée grâce à l'adhésion effective du SDJ et de l'Amicale des fonctionnaires de la justice au chantier de la réforme de la justice.
Il a passé en revue certains défis de la réforme de la justice dont la modernisation de la gestion, la facilitation des procédures et la lutte contre la corruption.
Initiée par le SDJ et l'Amicale des fonctionnaires de la justice, cette rencontre connaît la participation de magistrats, d'avocats et des représentants des professions judiciaire et juridique.
Les participants à ce colloque de trois jours débattront de thèmes se rapportant notamment aux «Professions judiciaires et les défis d'une justice au service du citoyen», «Les greffiers, la gestion et l'indépendance», «L'élargissement du champ de compétences des greffiers», ainsi que des thèmes en relation avec le recrutement, la formation et la formation continue des greffiers.