La secrétaire générale de la prétendue Union nationale des femmes sahraouies, Fatma El Mehdi a osé, le 3 juillet à Mexico, prendre la parole au nom des femmes sahraouies et exhorter l’Internationale socialiste (IS) à jouer un rôle plus actif pour trouver une solution au dossier du Sahara. Or, ironie du sort, c’est ce même 3 juillet que choisirent des dizaines de femmes des camps de Tindouf pour dénoncer les abus auxquels les soumettent les dirigeants du Polisario.
En effet, quatre mois après la diffusion d’une vidéo dans laquelle une Sahraouie accusait un dirigeant du Polisario de harcèlement sexuel, voilà que la chaîne TV de Laâyoune diffuse un nouvel enregistrement annonçant la création d’une Coordination qui se veut une alternative à l’instance officielle des femmes du Front au nom de laquelle parlait Fatma Mehdi.
Cette nouvelle annonce vient consolider la dissidence dans les rangs d’une jeunesse sahraouie, de plus en plus hostile à Mohamed Abdelaziz et ses lieutenants. Après la constitution de son aile militaire, le Mouvement des jeunes pour le changement, a désormais sa section féminine. C’est, du moins, ce qui ressort du communiqué dont une de ces dissidentes a donné lecture, ce même jeudi 3 juillet où se tenaient les assises de l’IS à Mexico.
Sur les antennes de la chaîne Laâyoune TV, une femme, complètement voilée et portant des lunettes noires, entourée d’autres femmes ayant la même tenue vestimentaire, a donné lecture d’un message relatant les souffrances qu’endurent, en silence, les femmes dans les camps de Tindouf depuis quatre décennies. L’oratrice a également annoncé la création d’une Coordination des femmes sahraouies hostiles au Front. Cette coordination, a indiqué le message, qui est une branche du MJC, s’activera pour que la femme sahraouie recouvre sa dignité bafouée au cours des quarante dernières années, par une bande soumise aux humeurs des chefs des services de renseignements algériens et à leurs directives.
Si la teneur du message des femmes des camps ne diffère en rien de celui des jeunes du mouvement, son timing lui donne une importance particulière. La semaine dernière, le camp Rabouni, siège administratif du Front, a connu l’organisation d’un sit-in devant les locaux de la délégation du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) pour dénoncer le silence des organisations internationales face au détournement des aides, destinées en principe aux populations démunies qui constituent la majorité des habitants des camps de Tindouf. Selon les observateurs, l’annonce de la création de cette coordination confirme que rien ne va plus dans les camps où les femmes sahraouies, généralement très engagées dans les mouvements de contestation et ayant observé, jusque-là, le silence constituaient le plus important pilier sur lequel comptait la direction du Polisario. Leur adhésion au MJC reflète l’ampleur de l’impopularité que ne cesse de connaître cette direction.