Il arrive qu’un match de foot vaille beaucoup plus par les enseignements qu’il procure que par la qualité du spectacle qu’il propose. Celui ayant opposé, samedi, en après-midi, l’ASFAR aux Cap-verdiens du Sporting Praia comptant pour le tour préliminaire de la Champion’s League africaine ne devra sûrement pas rester dans les annales, malgré les sept buts marqués dont six pour les Marocains. L’adversaire du jour était d’une modestie très remarquée. Ce n’est pas sans rappeler l’insoutenable légèreté du joueur marocain « grâce » à l’illustration servie par cette même équipe des FAR, l’année dernière face au même adversaire. Les Rbatis, après avoir raté une myriade d’occasions toutes faites, avaient fini par l’emporter sur un score, assez rassurant, de 3 à 1, avant d’aller se faire gentiment cueillir à Praia. Cette fois, ils auront été plus efficaces, mais on n’en a pas moins eu la preuve que la même inconstance perdure avec des joueurs qui se prenaient pour des Messi et d’autres qui tenaient à ce que leur nom figure au marquoir oubliant que le foot se joue à onze.
Le même match a servi une autre image plus pâle, plus consternante : celle d’un public qui boude son équipe « bien aimée » mais qui se fait « représenter » par quelques dizaines de supporteurs. Le malheur, c’est qu’une bonne partie de ces « fidèles » n’ont apparemment daigné faire le déplacement que pour arroser staff technique et joueurs en injures viles, obscènes et dégradantes pour leurs auteurs surtout qui ont démontré à l’occasion qu’ils n’ont rien à faire sur un terrain de sport. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est loin du compte. Nos joueurs sont désespérément amateurs et notre public semble être complètement à côté de la plaque.
Ce n’est pas pour rien qu’un Roger Lemerre est allé s’approvisionner ailleurs pour alimenter l’équipe nationale. Doit-on en faire de même pour le public?