Il ne se passe pas un jour sans qu’un syndicat, tous secteurs confondus, ne tente de rappeler le gouvernement Benkirane à l’ordre. Les grèves annoncées par-ci, par-là seraient-elles faites pour faire entendre raison audit gouvernement ?
La dernière décision de grève dans ce sens vient d’être prise par le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP). En effet, et suite à la réunion de sa commission administrative, tenue le lundi 2 février, les enseignants du supérieur observeront un débrayage préventif le 19 février courant pour protester contre les atermoiements du gouvernement à satisfaire leurs revendications. Il a été décidé, entre autres, l’organisation d’une conférence de presse dont la date sera fixée ultérieurement et au cours de laquelle il sera annoncé la création d’un Front national pour défendre l’université publique. Une journée d’étude sera également organisée sur la loi 00.01 appelée à être revue selon le SNESUP. Contacté par Libé, Abdelkrim Madoun, secrétaire général du SNESUP, nous a déclaré que cette action s’inscrit dans le cadre du programme militant du syndicat, et ce pour défendre l’université publique face l’apparition, ces dernières années, d’universités privées qui lui livrent une concurrence acharnée. Une alternative qui est loin de faire l’unanimité.
Ce débrayage sera observé pour dénoncer la triste situation dans laquelle exercent les enseignants de l’université publique et l’infrastructure qui laisse à désirer dont ne profitent nullement ni les enseignants ni les étudiants, a-t-il fait savoir.
Le choix du 19 février n’est pas fortui, n’a pas manqué de préciser Adelkrim Madoun. Le statut des enseignants -chercheurs a été promulgué, de triste mémoire, il y a de cela 17 ans : le 19 février 97, pour instaurer une différenciation entre les catégories des enseignants –chercheurs. Dans le communiqué rendu public à la suite de sa réunion et concernant le Front national pour défendre l’université publique, la commission administrative souligne que cette instance sera ouverte à toutes les forces nationales et militantes qui ambitionnent de doter la société marocaine de l’un des meilleurs moyens et outils de développement, à savoir l’université.